Pour les Alg�riens, la crise financi�re mondiale actuelle, c�est d�abord et avant tout le devenir du prix du baril car c�est l� que tout le monde �s�alimente�. Si la crise financi�re mondiale s��tend � la sph�re r�elle, la r�cession �conomique frappe aux portes et avec elle la chute des investissements dans les pays consommateurs d��nergie, la chute d�activit� �conomique donc la chute de la demande d��nergie (p�trole et gaz) avec comme premi�re cons�quence la chute du prix du baril. Nous avons d�j� un effondrement du prix puisque le Brent de la mer du Nord est pass� de 147 dollars en juillet 2008 � 74 dollars ce vendredi 10 octobre. Le prix du brut a perdu 50% de sa valeur ! Deux causes principales � cet effondrement : le ralentissement de l�activit� �conomique mondiale et la d�b�cle des march�s financiers. Le FMI a publi� une pr�vision de croissance �en berne� en Europe et aux Etats- Unis et imm�diatement l�Agence internationale de l��nergie a revu � la baisse sa pr�vision de la demande mondiale de p�trole : 87,200 millions de barils/jour en 2009 contre 87,640 millions de barils/jour quelques semaines auparavant. C�est la demande des pays de l�OCDE qui va baisser selon l�AIE (-1,3% en 2009) et singuli�rement celle des USA o� la consommation de p�trole a d�j� chut� de 7% en septembre (cf. Les Echos du 13.10.2006). Selon l�AIE, la hausse de la demande de p�trole ne sera, pour 2009, que de +0,8%. Rappelons que la croissance de la demande de p�trole a �volu� de la mani�re suivante ces derni�res ann�es : 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 + 2,3 + 3,3 + 1,4 + 1,1 + 1,1 + 0,5 + 0,8 Il faut tout de m�me souligner que la demande des pays �mergents restera �lev�e, stimul�e par des taux de croissance pr�vus entre 6 et 9% selon les pays (+9% en Chine en d�pit de la contraction de ses exportations vers les USA et l�Europe. La Chine a un march� int�rieur important). Les sp�cialistes de l��conomie p�troli�re soulignent tous une ��nigme� ou pour le moins un paradoxe quant � cet effondrement des prix. Les prix se sont effondr�s alors m�me que l�offre mondiale de p�trole a diminu� notamment �� la suite des ouragans dans le golf du Mexique et les interruptions de la production en Azerba�djan�. Comment expliquer alors cet effondrement des prix ? Le p�trole est devenu ces derni�res ann�es un actif boursier, une valeur refuge tr�s demand�e pour les sp�culateurs. L�effondrement des march�s financiers a entra�n� une d�saffection des banques d�investissement et des �Hedge Finds� (ces fonds sp�culatifs) pour le secteur des mati�res premi�res et singuli�rement le p�trole. La crise de liquidit�s qui a frapp� les march�s financiers a touch� les march�s p�troliers dont les cours ont chut�. C�est donc la �partie sp�culation � des prix du p�trole qui, craignant la d�b�cle financi�re mondiale, a entra�n� � la baisse les cours du p�trole. Nous sommes aujourd�hui en pr�sence d�un march� p�trolier mondial r�gi principalement par les fondamentaux, c�est-�-dire offre et demande mondiales de p�trole et valeur du dollar am�ricain. Quel est l�avenir imm�diat ? L�Opep doit se r�unir en session d�urgence � Vienne le 18 novembre pour examiner la situation du march� p�trolier et arr�ter les nouvelles orientations de r�gulation. Mais c�est plut�t la situation �conomique r�elle des pays consommateurs qui peut �clairer sur les prix du brut pour les trimestres � venir. Les plans de sauvetage des banques adopt�s par les USA et surtout les pays de l�eurogroupe et les mesures de lutte contre la r�cession �conomique mondiale semblent avoir l�assentiment des �conomistes qui pr�voient une sortie de crise possible dans des d�lais raisonnables. La demande mondiale de p�trole pour 2009, sans �tre �quivalente � celle des ann�es pr�c�dentes, n�en restera pas moins positive, tir�e notamment par les pays �mergents. Le baril � 80/90 dollars pour 2009 est une pr�vision tout � fait r�aliste (m�me si le �jeu des pr�visions� dans le domaine p�trolier est des plus hasardeux). Nous avons d�j� not� que suite � l�annonce du plan de sortie de crise adopt� par les pays de l�eurogroupe et le Royaume-Uni, le baril a pris 2 $ de hausse (76,5 $). Goldman Sachs pr�voit un prix de 86 dollars le baril pour l�ann�e 2009 �si la crise financi�re mondiale se termine�. Nous pensons, quant � nous, au vu de l�ampleur des interventions des Etats capitalistes dans la gestion de la crise financi�re qui les frappe (USA, G-B, France, Allemagne, Italie) que la crise de liquidit�s bancaires sera r�sorb�e et que le ralentissement de l�activit� �conomique auquel ces pays ne pourront pas �chapper mais que les Etats s�engagent � rendre la plus faible possible, restera g�rable et pourra �tre amortie par les exportateurs de p�trole. Nous pouvons r�p�ter ce que nous avons d�j� eu � �crire plus d�une fois : l��re du p�trole pas cher est r�volue et quels que soient les reculs de prix qu�on pourra enregistrer durant l�ann�e 2009, � moyen, long terme, le p�trole restera cher. S�agissant de notre pays, le probl�me ne r�side pas dans le p�trole et son prix. Il ne devrait pas du moins r�sider l�. Le probl�me de notre �conomie est bien celui de sa diversification, de sa r�forme profonde, de l�am�lioration de ses performances. Nous sommes toujours en attente d�une politique de l�offre qui revitalise l�entreprise : climat de l�investissement, politique de cr�dit, aide � l�innovation, formation de capital humain.