Au centre-ville d�Oran et dans les quartiers p�riph�riques, presque r�guli�rement, on croise des hommes, des femmes, jeunes et moins jeunes, n�ayant pas toutes leurs facult�s mentales, aux r�actions totalement impr�visibles. Leur allure d�routante et inqui�tante provoque syst�matiquement la peur d�une agression, surtout chez les femmes qui sont plus particuli�rement la cible d�insultes, de crachats, voire m�me de coups de la part de ces malades mentaux qui circulent le plus normalement du monde dans les rues. Ceux qui s�en prennent qu�aux passantes ne sont pas si fous que cela, puisque bizarrement ils s�en prennent aux hommes. Quoi qu�il en soit, cette situation connue des pouvoirs publics et du corps m�dical semble enfin interpeller les autorit�s locales puisque depuis peu, la commission d�hygi�ne mentale a �t� r�activ�e et se r�unit chaque mardi. Les membres de cette commission doivent permettre la prise en charge des d�ficients mentaux qui errent dans les rues et leur assurer une prise en charge m�dicale urgente ou les interner pour d�terminer le degr� de leurs troubles psychiques et le danger qu�ils peuvent repr�senter pour eux-m�mes et pour les autres. C�est avec l�aide de la Protection civile que ces malades sont pris en charge et on s�efforce de les ramener vers le pavillon 35 du CHUO ou de l�EHS psychiatrique de Sidi-Chami. Il s�av�re tr�s souvent que ces personnes sont originaires d�autres wilayas et l�interruption du traitement ou du suivi m�dical aboutit � une aggravation de leur �tat. La famille et les proches n�ont pas les moyens ou la force de s�occuper d�eux, ces malades finissent dans la rue. L�absence d�organismes de soutien aux familles ayant sous leur responsabilit� des malades de ce type ou encore de structures interm�diaires sont les points souvent d�nonc�s par les associations des malades. Pour le corps m�dical, la surcharge des structures de sant� mentale, le manque de moyens et surtout de personnel sont �galement responsables de cette situation lourde qui p�nalise le malade. Tout r�cemment, le directeur de la sant� de la wilaya d�Oran a �voqu� cette situation de fa�on indirecte en annon�ant que l�EHS psychiatrique de Sidi-Chahmi, le seul dans la r�gion, va voir ses capacit�s d�accueil augmenter avec la r�alisation de trois nouveaux pavillons et la r�habilitation d�autres qui sont en �tat de d�gradation avanc� comme d�ailleurs la plupart des anciennes structures de sant� de la ville d�Oran.