�La France a int�r�t � bien r�fl�chir � la nature des relations qu�elle veut entretenir avec l�Alg�rie si v�ritablement elle a envie de tourner cette page douloureuse de l�histoire commune�, a d�clar�, hier, Mohamed Cherif Abbas, ministre des Moudjahidine. �L�Alg�rie ne cessera de r�clamer la repentance et les excuses de ce pays sur ses crimes commis sur notre terre�, insiste-t-il, � l�occasion de son passage � l��mission radiophonique Tahaoulet . Rosa Mansouri - Alger (Le Soir) - A la veille de la c�l�bration du 46e anniversaire du d�clenchement de la guerre de Lib�ration nationale, le ministre revient � la charge pour r�it�rer la position de l�Alg�rie vis-�-vis de son ancien colonisateur. �Tant que des excuses ne sont pas formul�es, il faut s�attendre au fait qu�il y ait toujours des tensions entre nos deux pays�, fera-t-il remarquer. M. Cherif Abbas est all� jusqu�� dire que la France n�a pas atteint le degr� de maturit� et de conscience de l�Italie, qui, elle, a demand� pardon � la Libye. Cette question, qui parasite les relations alg�ro-fran�aises, continuera de causer des blessures d�un c�t�, comme de l�autre, jusqu�� ce que le pardon soit exprim�. Sur un autre volet, le ministre des Moudjahidine abordera, une fois de plus, la question des archives entre les deux pays. �Il est incompr�hensible, dira le ministre, que la France s�ent�te � conserver des archives qui ne lui appartiennent pas.� Il s�agit des archives datant d�avant 1830, qui se trouvent actuellement en France. Concernant les archives datant de la p�riode coloniale (1830-1962), le ministre affirme que des n�gociations sont toujours en cours avec la France pour trouver la meilleure formule pour les deux parties de les exploiter dans l�int�r�t de l�Histoire. Des documents qui ne seront pas, toutefois, ouverts en entier, puisque la France refuse d�ouvrir la partie qu�elle qualifie d��archives de souverainet�. La France a, de toute �vidence, peur de d�voiler au monde entier les horreurs commises en Alg�rie. Aussi elle pr�f�re garder au secret une partie de ces archives, en ne livrant que ce qu�elle veut. L�Alg�rie reste insatisfaite devant cette d�marche et le ministre a r�it�r�, hier, la demande alg�rienne d�ouverture des archives relatives aux essais nucl�aires fran�ais effectu�s en Alg�rie. �Nous devons avoir tous les documents relatifs aux essais nucl�aires, car ces derniers font encore des victimes et nous sommes interpell�s par le devoir de prot�ger nos concitoyens des mines antipersonnel�, a-t-il indiqu�, en rappelant l�obligation de la France quant � coop�rer pour proc�der au nettoyage des r�gions concern�es. Revenant, par ailleurs, aux archives nationales, le ministre des Moudjahidine a exprim� sa d�ception face � leur sousexploitation par les historiens et chercheurs. �Nous avons des tonnes d�archives qui ne sont pas encore ouvertes. La partie des archives qui est disponible dans nos biblioth�ques et dans nos centres n�est pas suffisamment utilis�e dans l��criture de l�Histoire�, souligne-t-il. Mohamed-Cherif-Abbas ne clot pas ce chapitre de son intervention sans inviter les descendants de la famille r�volutionnaire � remettre les archives d�tenues aux mus�es des moudjahidine, �rig�s pratiquement dans chaque wilaya. R. M. ASSOCIATIONS DE LA FAMILLE R�VOLUTIONNAIRE Le ministre insatisfait Invit� � donner son point de vue sur le r�le des associations qui s�expriment au nom des moudjahidine et des enfants de chouhada, M. Cherif Abbas n�as pas cach� sa d�ception quant au travail effectu� par ces derni�res qui, dit-il, se manifestent occasionnellement. �Elles ne regroupent pas les intellectuels et ne font pas un travail de recherche approfondie et n�amorcent pas de d�bats de fond�, fait-il savoir, en insistant sur le fait que celles-ci adoptent des positions impulsives et non bas�es sur l�argumentation. R. M. � PROPOS DES FAUX MOUDJAHIDINE Cherif Abbas refuse la pol�mique Interpell� par l�animatrice de l��mission Tahaoulet, pour r�pondre �� ceux qui veulent porter atteinte � la famille r�volutionnaire en semant le doute sur le nombre exact de chouhada et sur les faux moudjahidine�, faisant r�f�rence indirectement � la derni�re d�claration faite par le d�put� du RCD, � l�APN, le ministre Mohamed-Cherif Abbas a refus� d�entrer dans une pol�mique, dit-il �qui n�est pas fond�e sur des accusations av�r�es�. �Il s�agit, encore une fois, d�une campagne men�e par des personnes frustr�es, du fait qu�elles n�ont pu participer � la guerre de Lib�ration, et qui ne font pas partie de cette famille r�volutionnaire�, a lanc� le ministre, qui n�a pas omis de pr�ciser que cette campagne de d�sinformation est aliment�e �galement par certains journaux qui favorisent les d�bats sensationnels. Concernant le dossier des faux moudjahidine, le ministre dira que celui-ci est d�finitivement clos et que les enqu�tes men�es par son d�partement ont statu� sur les cas qui lui ont �t� pr�sent�s et qui, selon lui, sont minimes.