Le premier panel de la conférence sur la transition énergétique qu'organise le Forum des chefs d'entreprises et les compagnies nationales Sonatrach et Sonelgaz a vu les délégués des compagnies françaises Total et Engie ainsi que l'italienne ENI exposer les capacités de leurs entreprises à aider le pays pour réaliser son programme des énergies renouvelables. Intitulé «les compagnies pétrolières dans l'âge de la transition énergétique : enjeux et perspectives », le premier panel de la conférence sur la transition énergétique qu'organise depuis hier au Palais des expositions de la Safex aux Pins-Maritimes le Forum des chefs d'entreprises (FCE) et les deux compagnies énergétiques nationales Sonatrach et Sonelgaz, a vu se succéder au pupitre les délégués de trois compagnies pétro-gazières internationales. Le quatrième paneliste prévu au programme, à savoir le P-dg de Sonatrach, Abdelmoumen Ould Kaddour, a chargé un de ses collaborateurs de faire l'exposé de la stratégie de la compagnie à sa place. Le premier intervenant, Julien Pouget, président de Total Solar, filiale de la major pétro-gazière française Total, a ainsi présenté les actifs rachetés récemment par Total afin de se déployer dans le domaine des énergies renouvelables avant d'exprimer au P-dg de Sonatrach la volonté de son entreprise à coopérer avec la compagnie nationale pour la réalisation de son «ambitieux » programme en la matière. «Nous sommes prêts, nous l'espérons, à coopérer avec nos amis de Sonatrach pour réaliser de grands projets», a-t-il déclaré. En effet, Julien Pouget, qui a indiqué que Total est en train d'acquérir les actifs GNL de Engie et, de ce fait, est en passe de devenir N°2 mondial du GNL, a rappelé que la compagnie a racheté l'année dernière 23% du capital du développeur Eren, devenu Total Eren, avec option de monter jusqu'à 100% d'ici 5 ans. Elle a également racheté l'américain SunPower, l'un des leaders mondiaux dans son segment d'activité et N°1 aux Etats-Unis sur l'industriel et le commercial avec des revenus qui ont atteint 2,7 milliards de dollars en 2016. Le président de Total Solar a aussi évoqué Saft, l'autre filiale se positionnant sur le stockage d'énergie. Et de souligner que l'objectif de Total est d'atteindre 5 gigawatts de capacités installées en matière d'énergies renouvelables d'ici 5 ans. «Nous avons solarisé 5 000 stations-services de notre réseau à travers le monde ainsi qu'une centaine de sites industriels. Nous avons également commercialisé 10 000 kits fonctionnant à l'énergie solaire et destinés à équiper des têtes de puits. Nous avons aussi recouru à l'énergie solaire pour réduire la consommation de gaz sur le gisement de Tin Foyé Tabenkort TFT) et nous comptons le faire également sur le champ gazier de Timimoun», a-t-il énuméré. Et d'ajouter : «L'Algérie dispose d'un important potentiel en irradiations solaires et l'Etat algérien a arrêté un important programme de 13,5 gigawatts de capacités installées d'ici à 2030 et nous voulons contribuer à le réaliser.» Idem pour Engie et ENI. Le représentant de Engie, Bart Dossman, qui a indiqué que sa compagnie «essaie de s'intégrer sur toute la chaîne de valeurs pour ne pas dépendre des équipementiers et s'assurer de l'utilisation des meilleures technologies», a estimé que «le pays jouit d'un très fort ensoleillement, d'un système gazier extrêmement développé et pourrait mieux gérer cette complémentarité». «C'est cela que nous voulons développer en partenariat avec Sonatrach», a-t-il noté. Quant à Luca Cosentino, vice-président de ENI, il a noté que l'approche de sa compagnie pour développer les énergies renouvelables consiste en un renforcement de la coopération avec ses partenaires traditionnels de l'industrie pétro-gazière afin de réussir la transition énergétique. «Eni s'est placée dans le domaine des énergies renouvelables depuis les années 1980 et elle a même pu exporter des panneaux photovoltaïques en Chine ; ce qui est une prouesse non négligeable. De même qu'elle a conclu récemment des partenariats stratégiques dans les domaines industriels avec General Electric et dans le domaine de la recherche avec The Massachussetts Institute of Technologie (MIT) pour pouvoir améliorer ses performances en matière d'énergies renouvelables», a-t-il dit. Interpellé par le modérateur du panel, le P-dg de Sonatrach, Abdelmoumen Ould Kaddour, lui, a déclaré que «Sonatrach ne peut pas tout faire toute seule». Et d'ajouter : «Nous avons convenu avec nos partenaires norvégiens Statoil que nous avons rencontrés cette semaine, à l'occasion du douloureux anniversaire de l'attentat de Tiguentourine, d'opter pour l'utilisation de l'énergie solaire pour faire fonctionner les installations d'un gisement que nous allons relancer ensemble. Nous exigeons désormais des solutions qui intègrent les énergies renouvelables. »