Des partis et des personnalit�s politiques ont r�arm� leurs arcs et entrepris de d�cocher des fl�ches � l�encontre du pr�sident Bouteflika qui, apr�s un suspense longtemps entretenu, a fini par apposer le sceau officiel � son projet de r�vision de la Constitution. Sofiane A�t Iflis - Alger (Le Soir) - Le d�but de semaine aura ainsi connu l�entr�e en mati�re de Rachid Benyelles et de Abdeslam Ali Rachedi qui, l�un et l�autre, dans deux tribunes distinctes, ont catapult� par salves, chacun selon son propre angle de vis�e, des fl�ches empoisonn�es en direction du pr�sident de la R�publique. Dans une contribution au journal El Watan, Rachid Benyelles affirme toute son opposition � un troisi�me quinquennat pour Bouteflika. Une opposition qui n�est pas prononc�e comme une faconde mais �nonc�e comme d�duction sens�e et raisonnable d�un long expos� de ce que l�on pourrait appeler le r�gne de Bouteflika autrement mais vraiment �valu�. Rachid Benyelles ne note, en effet, nulle r�alisation qui aurait pu valoir des lauriers au locataire du palais d�El-Mouradia. Sur tous les plans et dans tous les domaines. �(�) l�Alg�rie de Bouteflika se distingue pr�cis�ment par la mal-gouvernance ou plus exactement par la non-gouvernance. Elle est abandonn�e � elle-m�me, d�rivant sans cap et sans destination, fr�missant aux seules pulsions du prince et � son bon vouloir �, �crit-il, sentencieux. Benyelles met �galement � nu l��chec patent des deux chantiers prioritaires auxquels le pr�sident a destin� le principal de ses efforts, deux mandats durant : le r�tablissement de la s�curit� et le replacement de l�Alg�rie en bonne place dans le concert des nations. �Apr�s avoir �t� �cout�e et respect�e de longues ann�es durant, particuli�rement en Afrique et au Moyen-Orient, la voix de l�Alg�rie ne porte gu�re plus loin que le mur d�enceinte d�El-Mouradia et ce, malgr� les reniements, les gages d�all�geance et l�agitation diplomatique effr�n�e d�ploy�e tout au long du premier quinquennat (�)� Au plan s�curitaire, Benyelles note l�apparition sous le r�gne de Bouteflika de l�attentat kamikaze, ce qui n�est �videmment pas synonyme d�am�lioration de la situation s�curitaire. Et, de fa�on globale, la d�cennie Bouteflika est jug�e, pour le moins qu�on puisse dire, d�sastreuse. �S�il fallait qualifier la d�cennie de M. Bouteflika, ce n�est certainement pas par la couleur qu�il faut la distinguer des pr�c�dentes, mais par l�odeur. Une odeur naus�abonde, celle de la corruption, des scandales financiers, de l�immobilisme, des magouilles �lectorales et du pourrissement.� De son c�t�, Abdeslam Ali Rachedi, qui fut premier secr�taire national du FFS, avant de courir une autre aventure partisane, rel�ve, dans les colonnes d� El- Khabar, que, durant ses deux mandats d�affil�e, le pr�sident Bouteflika a viol� la Constitution quinze fois. Ali Rachedi cite, � titre illustratif, le recours abusif � la l�galisation par ordonnance, l��chafaudage d�un gouvernement sur la base de la dominance r�gionale (1/3 des ministres est issu d�une seule et m�me r�gion), la violation du droit constitutionnel de fonder des partis et des syndicats� Ali Rachedi conclut � un troisi�me mandat de Bouteflika d�bordant de difficult�s et de graves crises. Avant Benyelles et Ali Rachedi, Abdelaziz Rahabi, ancien ministre de la Culture et de la Communication, avait affich� son opposition � la p�rennit� du r�gne de Bouteflika, d�non�ant en m�me temps la r�vision constitutionnelle. Au Niveau partisan, ce sont pour l�heure, pas moins de trois partis, le RCD, le FFS et le FNA, qui accueillent d�favorablement la r�vision constitutionnelle, dans la substance et dans la forme.