Ceux qui connaissent Hamdi Benani disent de lui que �c�est le grand ma�tre incontestable du malouf de Annaba, ambassadeur infatigable et novateur de la musique arabo-andalouse�. D�autres n�ayant pratiquement rien prouv� durant leur carri�re, le jalousant jusqu'� en p�lir, pr�tendent qu�il est un chanteur sans envergure. Mais voil� que comme pour contredire ces derniers, de l�autre c�t� de la M�diterran�e, Paris, la capitale fran�aise, lui a rendu hommage le 27 novembre 2008. Ce jour-l�, sous les doigts de ma�tre Hamdi Benani �l�ange blanc�, des notes langoureuses et combien ensorceleuses du malouf se sont �chapp�es des heures durant du violon blanc. Le grand amphith��tre du Centre de recherches interdisciplinaires des mondes ib�riques contemporains (Crimic) avec ses murs en bois noble admirablement bien sculpt� a accueilli plusieurs centaines de m�lomanes amoureux du malouf. De grands noms de la politique fran�aise comme Pierre Joxe, ancien ministre, premier pr�sident honoraire de la Cour des comptes, membre du Conseil constitutionnel, actuellement vice-pr�sident tr�sorier de l�IFRI et pr�sident de l�association France Alg�rie, de l�Alg�rien Ali Haroun ex-membre du Haut-Comit� d�Etat, ex-ministre dans le gouvernement Ghozali, docteur en droit, avocat au barreau d�Alger et historien, les artistes tunisiens Syrine Ben Moussa et Lotfi Bouchenak, les fr�res Nakache, Hac�ne Laribi, Benjamin Stora, Nasreddine Beghdadi et beaucoup d�autres noms aux c�t�s de spectateurs anonymes ont assist� au concert organis� en hommage � Hamdi Benani. Ils �taient nombreux � r�pondre � l�invitation du Crimic et de l�association Sherhind �ditrice de la revue �v�nementielle Maghreb universel. Il n�ont pas eu � la regretter. Des �chos de cette soir�e m�morable ont travers� la France pour arriver jusqu�� nous. Ils ont affirm� que la voix du cheikh, les notes de malouf que son violon �grenait au fil de ses chansons, celles de la guitare tout aussi blanche de Kamel son fils et du oud arbientre les mains gracieuses de la musicologue et artiste Syrine Ben Moussa, les instruments de musique avec lesquels les fr�res Nakache accompagnaient l�orchestre, ont form� un ensemble. Celui-ci affichait le charme nostalgique de la musique et de la chanson arabo-andalouses. Hamdi Benani a su accentuer sa complicit� avec ceux qui, s�duits, l��coutaient religieusement. Un rapprochement tel qu�il aurait certainement inspir� pas mal de d�tracteurs de l�artiste non pas � faire mieux, mais � essayer de faire autant. Comme nous le connaissons d�j�, par ses chansons et sa multitude de prestations en Alg�rie et � travers le monde, le cheikh invite toujours � la m�ditation frissonnante sur le myst�re des destin�es des amoureux. Sa musique sugg�re toujours une recette po�tique qui joue astucieusement avec le temps. Hamdi Benani, l�enfant de Annaba, qui l�a vu na�tre et grandir n�est plus � pr�senter. A chaque fois qu�il est interrog�, l�artiste qu�il est n�h�site pas � avouer : �Je suis allergique � toute musique qui me semble une succession arbitraire de sons plus ou moins aga�ants que l�on veut faire admettre comme �tant du terroir.� A Marie H�l�ne Ferbours, la journaliste de la revue Maghreb Universel qui l�interrogeait, il dira : �M�me si j�ai r�volutionn� le malouf, je suis rest� un puriste de la musique arabo-andalouse et j�interpr�te toujours sur sc�ne des morceaux classiques. � Ce 27 octobre 2008 au Crimic de Paris, les applaudissements ont r�pondu en feu nourri � la voix et � la musique malouf de Hamdi Benani. Durant plusieurs heures, les spectateurs se sont laiss� gagner par l�euphorie du monumental concert organis� par le Crimic et l�association Sheirhind. En apr�s-midi de la m�me journ�e et dans le m�me cadre, ils �taient nombreux � assister � des tables rondes. Les organisateurs ne comptent pas s�arr�ter en si bon chemin. Eux qui en juin 2007 sur ce lieu avaient rendu hommage au grand ma�tre de la �ana� d�Alger, Sid Mohamed Serri puis Mohamed Ghaffour en mars 2008. Apr�s Hamdi Benani, dans ce m�me prestigieux d�cor qu�est le Crimic de Paris, un concert de musique arabo-andalouse r�unira le 5 mars 2009 la grande Warda El- Djaza�ria, Amina Srarfi et le groupe El-Azifet El-Inchirah. Pr�alablement, les organisateurs ont pr�vu des tables rondes sur les th�mes �Les femmes du Machrek au Maghreb : les femmes et l�histoire� ; �Litt�rature au f�minin� ; �Les femmes et la musique : hommage � cheikha Reinette l�Oranaise�.