Sit�t la Constitution r�vis�e dans sa disposition permettant au pr�sident Bouteflika de postuler � sa propre succession � la t�te de l�Etat, les islamistes, reliquats bigarr�s du Front islamique du salut (FIS) dissous, d�gainent qui une initiative, qui une demande en souffrance � satisfaire. Sofiane A�t-Iflis - Alger (Le Soir)- L�initiative, si tant le conclave helv�tique pouvait en constituer une, est � mettre � l�actif de Mourad Dhina qui, apr�s une longue d�ambulation en solitaire, semble �tre parvenu � s�entourer d�une petite compagnie. Vendredi, en effet, l�exil� Dhina eut � se permettre un huis clos avec Abdelhamid Mehri, Lahouari Adi, Ahmed Ben Mohamed, Salah Eddine Sidhoum, Sa�d Morsi et Sa�d Ma�laoui, les rares, parmi une longue liste d�invit�s, � avoir honor� l�invitation de la Fondation Courdoue de Gen�ve pour une conf�rence autour �du changement politique en Alg�rie�. Le pr�sident du FFS et le premier secr�taire national du parti, A�t Ahmed et Karim Tabou, l�ancien Premier ministre Abdelhamid Brahimi et les deux anciens chefs de gouvernement, Ahmed Benbitour et Mouloud Hamorouche, �galement invit�s, se sont courtoisement excus�s. Ces d�fections, de taille, si l�on en juge par la qualit� et l�aura des absents, n�ont pas emp�ch� que s�accomplisse la messe. Mourad Dhina ne perd pas la �qibla�. Il a r�ussi � convaincre de la r�daction et de la diffusion d�un appel �au changement de la situation en Alg�rie de mani�re pacifique, mais en dehors des institutions actuelles�. Cet appel, qui s�inspire grandement du contrat national, paraph� � Rome en 1995, officie, � bien y regarder, comme un prologue � une structuration politique future. Et, pendant que Dhina et compagnie dissertaient et peaufinaient leur appel, Ali Benhadj, plus que jamais solitaire dans ses sorties publiques, consignait dans une d�claration ses amours pour une Assembl�e constituante qui, selon lui, aura � �laborer une nouvelle Constitution. C�est une mani�re pas comme une autre de signifier une opposition � la r�vision partielle de la Constitution qui vient d��tre accomplie. L�autre pr�tendant � la repr�sentation du FIS dissous, accus� de �faits d�armes�, Madani Mezrag, l�ancien �mir national de l�Arm�e islamique du salut (AIS) autodissoute, est, lui, revenu � la charge pour reformuler sa demande d�amnistie g�n�rale. C�est au demeurant, la principale revendication qu�il n�a de cesse d�exprimer depuis qu�il a d�sert� les maquis de Jijel. Mezrag, qui se retient de roter une opposition � la r�vision constitutionnelle d�il y a quatre jours, m�me s�il feint de regretter qu�elle n�eut pas �t� profonde, voudrait, dit-il, que le pr�sident Bouteflika parach�ve le processus de r�conciliation nationale. Il voudrait l�entendre la d�cliner comme action programmatique pour �ventuellement soutenir sa candidature en avril 2009. L�ancien chef de l�AIS autodissoute ne rebute pas, il est clair, la fr�quentation du pouvoir, pour peu qu�il en r�colte des dividendes politiques bien calcul�s, d�abord l�amnistie g�n�rale et accessoirement une autorisation de structurer un parti. Par un tel positionnement, Madani Mezrag se maintient � distance �loign�e de Mourad Dhina et d�Ali Benhadj. Ces deux derniers veulent agir en dehors du syst�me, pendant que lui esp�re toujours pouvoir tirer profit de la fr�quentation du pouvoir en place. D�ailleurs, ne rappelle- t-il pas � Bouteflika qu�il peut d�sormais agir, maintenant que ses pr�rogatives se trouvent �largies et son pouvoir renforc�.