Introduit en 2000, le syst�me du tiers payant, qui avait �t� applaudi aussi bien par les assur�s sociaux que par les pharmaciens d�officine, a fini par faire beaucoup de d��us. La gestion purement administrative du dossier a eu pour premi�re cons�quence de porter atteinte � la vocation premi�re du pharmacien, � savoir mettre � la disposition des malades des m�dicaments et prodiguer des conseils pour une bonne prise du traitement. La convention liant le pharmacien � la Cnas exige, en effet, de ce dernier de s�engager � servir les m�dicaments sous la forme la plus �conomique, de reporter les traitements dispens�s aux malades sur leur livret de tiers payant, de relever l�identit� de la personne qui r�cup�re les m�dicaments � la place de l�assur�. Une situation qui a fini par engendrer un surplus de travail pour le pharmacien sans compter les tracasseries li�es � l�obligation de coller les vignettes et les retards des paiements des factures aux pharmaciens qu�accuse souvent la Cnas et qui varient entre 2 et 4 mois. C�t� malade, il est souvent difficile pour le pharmacien d�expliquer aux malades que le montant des ordonnances est plafonn� � 1 500 DA en dehors des traitements des maladies chroniques, que la p�riodicit� entre deux traitements est de trois mois et que tout changement de posologie doit �tre soumis � un contr�le pr�alable. Des dispositions qui engendrent souvent des incompr�hensions. Les malades, qui ont pour unique interlocuteur le pharmacien, s�attendent � ce que ce dernier r�gle l�ensemble de leurs probl�mes. Une situation que le Dr Lotfi Benbahmed, pr�sident de l�Ordre des pharmaciens d�Alger, explique par une d�marche purement administrative impos�e par la Cnas. Contact� hier, notre interlocuteur a d�plor� le fait que l�Ordre des pharmaciens n�ait plus �t� consult� depuis 2005. �Le probl�me de la Cnas, c�est qu�elle a adopt� une logique administrative. Elle engage le pharmacien dans des consid�rations qui, � la base, ne font pas partie de sa vocation premi�re. Il n�a pas � demander � un citoyen sa pi�ce d�identit� ou de v�rifier que tel ou tel m�dicament est prescrit uniquement par un m�decin sp�cialiste. L�ind�pendance technique du pharmacien ne doit en aucun cas �tre remise en cause�, dit-il ajoutant que �la situation est due au fait d�avoir conventionn� le pharmacien avant le m�decin traitant. Ce n�est que maintenant qu�on se rend compte de l�absurdit� de la situation sans oublier la dualit� qui existe entre le minist�re de la Sant� et celui de la S�curit� sociale�. En d�pit de ces difficult�s, M. Benbahmed explique que �philosophiquement, nous adh�rons � la d�marche. Ce qui est frustrant, c�est que la gestion ne suive pas�. Un �tat des lieux qui, esp�re-t-il, changera avec la nouvelle convention qui devrait entrer en vigueur avec la mise en place de la carte Chifa. Le pr�sident du Conseil de l�ordre compte �galement sur la mise en place d�une plus grande coop�ration entre les deux minist�res charg�s de la mise en place du syst�me du tiers payant et une plus grande implication de l�Ordre des pharmaciens, garant de la profession.