L'impossibilit� de la t�che dans le contexte alg�rien. Interrogeons-nous sur les conditions du succ�s ou de l��chec d�une telle institution, l��chec �tant le plus souvent la r�gle dans la plupart des pays qui l�ont mise en place. La volont� politique est essentielle pour garantir le succ�s, l�ind�pendance de l�agence vis-�-vis de tous les pouvoirs �tant la condition sine qua non de son efficacit�. Sauf si cr�er cette agence r�pond uniquement � la seule n�cessit� de se conformer aux engagements li�s � la ratification de la Convention des Nations unies contre la corruption, sans se soucier de son utilit�. Dans ce cas-l�, un observatoire en aura cach� un autre. Mais m�me ces engagements ne sont plus respect�s par l�Alg�rie. Mais supposons un instant que le gouvernement alg�rien d�cide d�appliquer effectivement et sans plus tarder le d�cret pr�sidentiel du 22 novembre 2006 portant cr�ation de l�organe gouvernemental de pr�vention et de lutte contre la corruption. Il serait erron� d�attendre qu�une agence puisse combattre la corruption en faisant cavalier seul. Elle doit avoir le soutien de tous les secteurs de la soci�t�, y compris le secteur public. Les minist�res et autres institutions publiques, y compris la police, doivent apporter l�assistance n�cessaire. L�agence doit poursuivre de mani�re coordonn�e trois approches : la pr�vention, l�investigation et l��ducation civique. La soci�t� civile et le secteur public doivent se rallier � ce combat et s�entraider. Les employ�s de l�agence doivent d�velopper des comp�tences sp�ciales pour pouvoir enqu�ter et d�couvrir les paiements ill�gaux. La nomination des responsables de l�agence est une �tape critique et il faut �galement s�assurer de garantir la s�curit� de leur emploi pour faire en sorte que ceux en qui le public a confiance restent en place ; cependant, tout comme l�agence peut �tre manipul�e par le gouvernement, elle peut �galement �tre utilis�e comme une arme pour pers�cuter les opposants politiques. M�me dans les cas o� l�ind�pendance de l�agence est respect�e et o� elle est susceptible d�op�rer librement, elle progresse difficilement. Il faut faire preuve d�imagination concernant la mani�re dont une agence forte et ind�pendante de lutte contre la corruption peut �tre amen�e � rendre des comptes de son propre chef et la corruption minimis�e au sein de l�organisation. Impact n�gligeable dans la lutte contre la grande corruption Malheureusement, les Agences ind�pendantes contre la corruption sont souvent des �checs plut�t que des succ�s. Pour diverses raisons, elles ont r�ussi � Singapour, en Malaisie, � Ta�wan et � Hong- Kong tout particuli�rement. Un �l�ment est clair : dans chacun de ces pays, les Agences se sont vu accorder un grand soutien public et politique. Elles ont eu aussi des capacit�s de recherche adapt�es � leurs besoins et ont adopt� des m�thodes d�enqu�te non seulement rigoureuses, mais aussi des programmes solides et cr�atifs de pr�vention et d��ducation publique. Toutefois, l�impact de ces agences dans la lutte contre la grande corruption reste n�gligeable. M�me dans les cas o� les agences sont bien nanties et cr��es sur la base de l�gislations mod�les, pour �tre totalement efficaces, elles doivent avoir recours � d�autres institutions. Si la l�gislation est faible et impr�visible, les efforts visant � rem�dier au mal � travers le tribunal seront alors probl�matiques. En cons�quence, dans les cas o� la corruption est rampante, une agence ind�pendante de lutte contre la corruption ne pourra pas, � elle seule, apporter des �l�ments de r�ponse au probl�me, mais constituera un �l�ment important d�un large programme d�action aux niveaux national et local.