Chadli a parl�. Peu importe le moment qu�il a choisi pour le faire. L�essentiel est dans l�affirmation qu�il a eu � consentir. Celle-ci, fort d�plaisante pour beaucoup, fait de lui le r�cipiendaire de la confiance de feu Houari Boumediene. Sofiane A�t Iflis - Alger (Le Soir) - Personne dans le vaste s�rail politique national ne s�est �vertu� � lui apporter la contradiction sur cette revendication de l�h�ritage de Boumediene. Pourtant, la question ne manque pas de sensibilit�, tant �norm�ment d�ambitions politiques se sont affirm�es rien qu�� se r�clamer d�affinit� avec le sacerdoce �boum�dienien�, y compris celle de l�actuel pr�sident de la R�publique, Abdelaziz Bouteflika. On sait, � pr�sent, que le pr�sident Chadli a lib�r� sa v�rit�, que ceux qui s�en �taient ostensiblement r�clam�s de Boumediene le feignaient plus qu�ils ne l��taient v�ritablement. Le pr�sident Boumediene, sur son lit d�agonie, dans la tr�s froide Moscou, avait, le concernant, tranch� la question de sa succession au pouvoir. Il a, sa connaissance des hommes, ses proches collaborateurs en particulier aidant, d�sir� que la direction du pays, � sa mort, soit confi�e � Chadli Bendjedid. �Toutes les responsabilit�s m�ont �t� impos�es. Boumediene, sentant sa fin approcher, a demand� � ses proches et � certains membres du gouvernement de me confier la direction du pays. Auparavant, il m�avait demand� d�assurer la s�curit� de l�Etat. Il faut savoir qu�il y avait sept postulants � la succession, dont trois membres du Conseil de la r�volution. Ce que je sais c�est qu�une r�union des chefs militaires a eu lieu dans une �cole et que l�arm�e a d�cid� que moi seul devais succ�der � Boumediene�, avouait jeudi pass� � El-Taref le pr�sident Chadli Bendjedid. C�est largement suffisant pour d�molir toutes les l�gendes tiss�es par les uns et les autres autour de leur proximit� avec le pr�sident Boumediene. Ce choix du pr�sident Boumediene a valu � certains de longues travers�es du d�sert. Ceci parce qu�ils d�couvraient, d�pit�s, fort absolument, qu�ils n��taient pas dans les bonnes gr�ces du chef, du moins qu�ils n�avaient pas les faveurs du �za�m�, les plus � m�me de leur valoir la recommandation qui voudrait qu�ils figurent parmi la lign�e des successeurs. Chadli Bendjedid avait donc la b�n�diction de Houari Boumediene, m�me s�il n�assumait pas � l��poque de t�ches politiques au sein du gouvernement. D�ailleurs, c�est fondamentalement ce qui lui a valu sa d�signation � la t�te de l�Etat � la mort de Boumediene. Car, il faut bien le dire, les app�tits politiques se sont aiguis�s � la disparition du pr�sident Boumediene. Abdelaziz Bouteflika et Mohamed Salah Yahyaoui, entre autres, s��taient sentis investis de la mission de parachever l��uvre de Boumediene, poussant jusqu�� revendiquer une certaine complicit� politique avec le d�funt pr�sident. Mais, avant de mourir, Boumediene avait pris soin de les sevrer de son sponsoring. En cela, cette v�rit� avou�e par le pr�sident Chadli importe. Elle est significative de ce que le pr�sident Boumediene a destin� �son burnous� � un autre que ceux qui furent politiquement visibles durant son r�gne. Elle importe aussi en ce qu�elle rectifie l�assertion qui a fait de Chadli un pr�sident par d�faut. Le reste, tout le reste, de l�opportunit� de son audace en ce moment, en remontant � sa gouvernance, est subsidiaire. Le bilan de Chadli est discutable, il est vrai. Mais, pr�sentement, ce n�est pas sur cela que l�attention doit focaliser. Il y a d�autres bilans soumis � �valuation. L�important est de savoir que la pr�sidence de Chadli �tait une volont� de Boumediene, au d�triment d�autres, de beaucoup, notamment de certains qui, pour se l�gitimer, n�h�sitent pas � convoquer �une proximit� complice � avec Boumediene.