�Le c�ur de la ville de Sidi- Bel-Abb�s, le vieux quartier El- Graba, du moins une grande partie de ce vieux faubourg, peine � cacher sa face hideuse au regard des visiteurs comme malheureusement des pieds-noirs qui reviennent r�guli�rement sur les lieux qui les ont vu na�tre et grandir�, telle est la phrase empreinte de regrets et de nostalgie qu�ont prof�r�e les Belabessiens, les vrais, jaloux de leur ville natale, �le Petit Paris�, comme on aime � la surnommer. En effet, il ne faut pas aller tr�s loin du centre, juste quelques cinq minutes � pied, et nous voil� dans le fameux quartier El-Graba, le c�ur de la ville qui a vu na�tre les plus connues des familles, le c�ur de la ville qui tra�ne � longueur de journ�e un monde fou pour des achats, pour ses beignets, pour un caf�, pour les petits m�tiers (remouleur, potiers, forgerons, cordonniers, vanniers...) et bien d�aures activit�s. C�est autour de ce vieux quartier que la capitale de la Mekerra, Sidi- Bel-Abb�s s�est install�e peu � peu pour s��tendre avec ses nouvelles cit�s jusqu�aux sorties de la ville, porte de Mascara, porte de Tlemcen, porte d�Oran. Revenons � ce qui d�sole, nous souligneront beaucoup de personnes, cette plaie qui laisse �chapper des soupirs. Le visiteur de la ville de Sidi-Bel-Abb�s doit imp�rativement passer par El-Graba pour prendre le pouls de la capitale de Beni Amer, �couter palpiter son c�ur et voir le mouvement de cette mar�e humaine qui se c�toie sans se conna�tre. Pour y arriver, il suffit de longer, par exemple, la c�l�bre rue pi�tonni�re �Trig l�article� o� les �tals des petits revendeurs poussent � m�me le sol. Quelques m�tres plus loin, une art�re en forme de virage nous emm�ne vers les d�dales de ce vieux quartier que nargue le pont qui nous permet de traverser l�oued pour rejoindre la route d�Oran. Nous allons laisser la route d�Oran et revenir vers El-Graba, d�abord une aire en bordure de l�oued o� les petits revendeurs trouvent le vendredi �un local� en plein air pour �couler tout et n�importe quoi (de l��cran � la cha�ne st�r�o...). A proximit�, se dresse ou plut�t vacille le reste du vieux quartier dont une grande partie a �t� ras�e il y a quelques ann�es. Cependant, plusieurs maisons v�tustes qui ont �chapp� au bulldozer font toujours de la r�sistance, des maisonnettes � moiti� d�labr�es o� des personnes ont trouv� refuge en soustrayant au regard leur intimit� avec des b�ches, des plastiques et autres abris de fortune. Quelques familles � reloger, disent d�aucuns, des ruines � d�blayer, et voil� un immense terrain de pr�s de 8 000 m2 qui servira d�assiette pour r�aliser de bons projets d�habitation ou autre et qui de plus pansera la plaie de Sidi-Bel-Abb�s. Quant au reste du quartier, beaucoup de maisons et locaux commerciaux n�attendent que d��tre restaur�s pour durer encore.