De nombreux �tablissements scolaires � l��chelle nationale n�ont pas de chauffage dans les classes. Cela est vrai tant pour les communes d�sh�rit�es de l�int�rieur du pays que pour des villes situ�es dans les plus importantes wilayas. Nabil M. - Alger (Le Soir) - De Constantine � Oran, d�Alger � Bordj Badji-Mokhtar, beaucoup d��l�ves suivent les cours dans des classes o� r�gne un froid glacial. Une situation des plus inqui�tantes, � plus forte raison parce que l�Etat a d�gag� d��normes budgets pour que les �l�ves puissent �tudier dans des conditions normales. En d�pit des efforts fournis par le minist�re de l�Eduction nationale, il semble que le suivi ne soit pas de rigueur. Dans la wilaya d�Alger, entre autres, une partie importante des �tablissements des cycles moyen, secondaire et primaire ne dispose pas de chauffage dans les classes. A titre d�exemple, le syst�me de chauffage est � l�arr�t dans presque toutes les �coles primaires de la commune de Sidi-Moussa. Par ces temps o� les temp�ratures sont en baisse, les petits �coliers souffrent du froid. Les enseignants demandent souvent aux �l�ves de ne pas enlever blousons et bonnets en classe. Les plus petits et les plus fragiles pr�f�rent garder les mains dans les gants. Terrass�s par le froid et alourdis par un accoutrement indigne d�une classe d��cole, il est �vident que la qualit� de l�enseignement risque de perdre de sa valeur. Aussi bien apprenants qu�enseignants se retrouvent incapables de fournir les efforts n�cessaires. Une vir�e dans des �coles de la commune de Ra�s (Sidi-Moussa) a permis de mesurer le d�sarroi des enfants. Du haut de leur candeur, chacun exprime � sa mani�re ses souffrances. Des r�cits � faire fondre les c�urs des responsables charg�s de leur fournir la chaleur dans les classes. Haut comme trois pommes, inscrit en premi�re ann�e du cycle primaire, Mohamed ressemble � tous ces enfants espi�gles qui sortent de l��cole en courant dans tous les sens. �Coinc� sous un amas de v�tements et alourdi par un �norme sac � dos, le petit raconte qu�il court parce qu�il a h�te de rentrer chez lui se chauffer les mains avec la r�sistance �lectrique. Interrog� pour savoir s�il lui arrive d�avoir froid en classe, Mohamed r�pond spontan�ment qu�il n�enl�ve pas son gros blouson et que des fois il ne sent pas les doigts de ses mains. A toutes jambes, il file droit vers ses camarades de classe sur le chemin d�un p�t� de maisons. Le t�moignage de ce petit �colier peut �tre reproduit par des dizaines d��l�ves de l�int�rieur du pays o� les conditions climatiques sont beaucoup plus rudes qu�� Alger. Selon des indiscr�tions, il semble que le syst�me de chauffage existerait bel et bien dans cette �cole de Sidi-Moussa et est en tr�s bon �tat de marche. Seulement, il n�y a pas de mazout pour le faire fonctionner. L�approvisionnemen t en mazout des chaudi�res des �coles �tant assur� par les APC, ces derni�res ne le livrent pas aux �coles en raison d�un manque de budget. Pourtant, d�importantes enveloppes sont d�gag�es chaque ann�e pour prendre en charge ce genre de d�pense, comme l�explique M. Khodja, directeur de la planification au niveau du minist�re de l��ducation nationale. �Depuis 1999, une d�cision a �t� prise pour que des besoins comme le chauffage soient pris en charge sur le budget de l��tat. Ce ne sont pas les fonds propres � la commune et � la wilaya qui sont engag�s pour assurer le chauffage et la restauration par exemple. Ces collectivit�s re�oivent des enveloppes importantes, d�gag�es sur le budget de l��tat dans le cadre des lois de finances pour les besoins de fonctionnement et de maintenance. � Ce responsable a assur� que tout �tablissement scolaire dispose du module chauffage au m�me titre que tous les autres modules. Le directeur de la planification s�est �galement dit perplexe devant le comportement des quelques responsables locaux qui laissent des enfants grelotter de froid, alors que le l��tat leur a octroy� l�argent n�cessaire pour assurer le chauffage des classes. Il ressort de ce fait qu�il s�agit plut�t d�un probl�me de gestion et de conscience et non de moyens. En 2008, une enveloppe de 10 milliards de dinars (1 000 milliards de centimes) a �t� d�gag�e dans le cadre de la loi de finances pour les besoins de maintenance et renouvellement des �tablissements scolaires. En 2009, les m�mes montants ont �t� allou�s. �C�est �norme comme moyens d�gag�s par l��tat�, a martel� M. Khodja. Le m�me responsable a en outre assur� que, m�me si le budget attribu� aux communes venait (pour une raison ou une autre) � ne pas suffire, la l�gislation pr�voit des m�canismes suppl�mentaires � m�me de permettre aux �tablissements scolaires d�avoir une rallonge budg�taire. Ces instruments sont les conseils d��ducation. Il appara�t ainsi que si les �l�ves ont froid en classe, la raison est � rechercher ailleurs que dans la disponibilit� des fonds. Depuis la nuit des temps, l�homme a compris que l�enseignement des sciences est l�outil avec lequel se forment les g�n�rations. H�las, il semblerait que certains ne r�alisent pas que les �l�ves, qui sont aujourd�hui sur les bancs des �coles sont les hommes et les femmes qui porteront l�Alg�rie de demain N. M. Un professeur t�moigne �Il n�est pas plus p�nible pour un professeur que de voir ses �l�ves incapables de se concentrer sur la le�on, parce que leurs fr�les corps sont tenaill�s par le froid.� Ce professeur constate, avec amertume, que le niveau de quelques �l�ves a r�gress�. �Je sais que c�est � cause du froid, mais je ne peux pas leur en vouloir, car moi-m�me je suis affect�.� Ce ma�tre d��cole assure que le plus grand motif de l�absent�isme chez les enseignants de son �tablissement est en relation avec les vagues de froid. Certains ont m�me contract� des maladies chroniques. Mais la seule maladie professionnelle reconnue est l�affectation par la poudre de craie. N. M. MERIANE (SNAPEST) : �C�est inacceptable !� Le pr�sident du Syndicat national des professeurs de l�enseignement scientifique et technique a affirm� que l�absence de chauffage dans les �tablissements scolaires est une situation inacceptable. Le syndicaliste rappelle que beaucoup d�efforts ont �t� d�ploy�s par l�Etat pour que les �l�ves aient une scolarit� normale. Mais, sur le terrain il n�y a pas de suivi. Le syndicaliste a pr�cis� que l�argent a �t� d�gag�, mais la gestion de cet argent laisse � d�sirer. N. M. HADJ DELLALOU, PR�SIDENT DE LA F�D�RATION DES PARENTS D��L�VES : �Il faut que le ministre ordonne des enqu�tes sur le terrain Le pr�sident de la F�d�ration des parents d��l�ves a expliqu� que c�est un probl�me qui existe depuis des ann�es. Mais aujourd�hui, le budget de l��ducation nationale est le plus important du pays. Il faut que le ministre ordonne des enqu�tes sur le terrain et ne se contente pas de PV qu�il re�oit. M. Hadj Dellalou a soulign� que la f�d�ration a discut� avec le ministre de l�Education nationale � ce sujet et que ce dernier a donn� des instructions pour que le probl�me du chauffage ne se pose plus. M. Hadj Dellallou s�est, par ailleurs, dit content d�apprendre que les frais de fonctionnement et de maintenance de chauffage au niveau des �coles soient pris en charge sur le budget de l�Etat. Il n�en demeure pas moins qu�aucun document n�a �t� adress� � la F�d�ration des parents d��l�ves. M. Hadj Dellalou a, par ailleurs, regrett� que la r�alit� du terrain soit tout autre. Un appel a �t� lanc� au minist�re de l��ducation, afin de prendre les mesures n�cessaires pour r�gler le probl�me � la source.