L'ex-magistrate fran�aise Eva Joly, aujourd�hui conseill�re du gouvernement norv�gien, estime que la suppression du juge d'instruction nuirait � l'ind�pendance de la justice et constituerait une r�gression. Le pr�sident fran�ais a propos� mercredi 7 janvier 2009, au nom des libert�s publiques, de supprimer cette fonction de magistrat-enqu�teur ind�pendant cr��e en 1811 pour confier l'instruction des dossiers aux procureurs, nomm�s sur d�cret du chef de l'Etat. �Pour moi c'est une r�gression, c'est revenir au Second Empire, aux procureurs g�n�raux�, a affirm� sur les ondes d'Europe 1 Eva Joly, qui a symbolis� la fonction de juge d'instruction aux yeux des Fran�ais dans son bras de fer avec le pouvoir pendant l'affaire Elf. Dans le syst�me actuel, a-t-elle rappel�, les justiciables et avocats ont en face d'eux une personne identifi�e, nomm�e apr�s avis conforme du Conseil sup�rieur de la magistrature. �Comment est-ce qu'on peut croire, ne serait-ce que cinq minutes, qu'un parquet aux ordres m�nera plus et m�nera mieux les enqu�tes et assurera mieux la libert� publique qu'un juge qui ait une juridiction ?� a affirm� l'ex-juge franco-norv�gienne, qui a quitt� la magistrature en 2002. �Ne viendront devant ce juge de l'instruction que les enqu�tes que le juge aura bien voulu mener et tout le probl�me est l�, c'est un verrou pour emp�cher les enqu�tes qui g�nent le pouvoir politique�, a-t-elle accus�. �Dans un syst�me o� le parquet a l'initiative des enqu�tes et les conduit, on peut �tre s�r qu'aucun fait grave, de pr�sentation de bilan inexact, de d�lit d'initi�, de corruption, ne ferait l'objet d'enqu�te�, a-t-elle poursuivi. �Et ceci est d'autant plus grave dans un pays comme la France o� il y a des relations incestueuses entre le pouvoir, la haute fonction publique et le monde des affaires.�