C�est r�solument d�cid� : Sa�d Sadi, le pr�sident du Rassemblement pour la culture et la d�mocratie (RCD), n�est pas candidat � l��lection pr�sidentielle d�avril prochain. Le parti, en sus, g�lera toutes ses activit�s publiques, d�ici la pr�sidentielle, au moins. Sofiane A�t Iflis - Alger (Le Soir) - Ainsi a statu�, jeudi, le conseil national du parti, convoqu� en session extraordinaire avec, pour seul ordre du jour, l��lection pr�sidentielle. Il faut dire que l�analyse de la situation politique pr�valant dans le pays, expos�e par Sa�d Sadi en guise de liminaire aux travaux du conseil national, ne projetait nulle autre alternative que le rejet de l��lection pr�sidentielle. Pour le pr�sident du RCD, �la participation dans une telle comp�tition serait synonyme de compromission dans une op�ration d�humiliation nationale. Refuser de s�y impliquer est � la fois un devoir civique et une exigence de respect pour notre histoire. Refuser de se compromettre dans ce pitoyable et dangereux cirque est autant une affaire politique que de dignit�. Sa�d Sadi ne pouvait pas conclure � autre chose, tant il dressa un d�cor politique des plus apocalyptiques, du fait de l�accumulation des d�rives autoritaires du pouvoir en place, et dont la plus grave est la remise en cause, le 12 novembre 2008, du principe de l�alternance au pouvoir. �Depuis le 12 novembre, l�ensemble des institutions est mis au service d�une campagne �lectorale dont la finalit� est une fraude devant reconduire le pouvoir. L��rosion des libert�s publiques conquises de haute lutte s�est lentement et inexorablement install�e depuis dix ans, aggravant le climat de d�fiance politique et de tensions sociales. Il reste que la derni�re r�vision de la Constitution, op�r�e de fa�on ill�gale et violente, met notre pays dans une situation in�dite depuis 1962. C�est en effet la premi�re fois, depuis l�ind�pendance, qu�une constitution �vacue, par principe, l�id�e m�me d�alternance�, rel�ve-t-il, avant d�ass�ner que �jusqu�� la pr�sidentielle d�avril au moins, nous sommes, de fait, dans une cong�lation politique�. La vie politique �tant st�rilis�e par l�autoritarisme acharn� du pouvoir, le RCD a d�cid� de s�abstenir de toute action qui enveloppera celle-ci d�une illusion de fertilit�. Cette �hibernation� ne traduit pas une attitude d�faitiste. Loin de l�. Elle se veut de fournir l�illustration de la chape de plomb qui p�se, jusqu�� l��touffement, sur l�opposition politique, dans un r�gime o� seules les client�les ont droit aux espaces d�expression. �Nous pouvons prendre � t�moin l�opinion nationale et internationale de cette volont� d��touffement et d�y opposer une protestation pacifique qui souligne cette folie nihiliste par un gel de nos activit�s publiques signifiant que, pour le court terme au moins, l�Alg�rie mougabis�e ne tol�re plus le moindre souffle d�expression autonome�, a expliqu� Sa�d Sadi. Ce � quoi le conseil national a fait �chos en statuant sur le gel des activit�s publiques du parti. Cependant, le parti ne fera pas l��conomie d�un effort de concertation avec des acteurs politiques et des personnalit�s qui sont en phase avec le RCD dans son analyse de la situation. Du moins en ce qu�il revient d�alerter les opinions nationale et internationale sur l�insoutenable situation politique qui pr�vaut en Alg�rie. Sa�d Sadi indiquait, par ailleurs, jeudi que toute autre action restait envisageable, y compris un retrait des institutions, � condition, pr�cisait-il, que la d�cision soit souveraine. �On entend d�j� les appels � la surench�re qui poussera � notre sortie des institutions d�s maintenant. Tout peut s�envisager, encore faudrait-il que la d�cision nous appartienne et qu�elle ne soit dict�e ni par la pr�cipitation, ni par les vigiles du pouvoir, post�s dans la p�riph�rie de notre combat pour y entretenir confusion et pol�mique.� Mais � quoi s�occupera le RCD durant cette p�riode de gel de ses activit�s publiques ? Jusqu�� l��lection pr�sidentielle, au moins, il se consacrera � l�activit� organique et � la formation. Ceci �tant, en refusant de se porter candidat � l��lection pr�sidentielle, Sa�d Sadi aura �t�, apr�s le pr�sident Liamine Zeroual, la seconde grosse pointure politique � signifier ouvertement et formellement, en l�intervalle de 48 heures, son refus de se compromettre dans la mascarade �lectorale.