Le d�cor avait �t� plant� avec l�annonce de la r�vision de la Constitution. Le sc�nario �tait presque parfait : Bouteflika doit succ�der � sa propre personne apr�s des joutes �lectorales tout ce qu�il y a de plus cr�dible. Nawal Im�s - Alger (Le Soir) - C��tait compter sans une variable qui a �chapp� � ceux qui ont �chafaud� ce plan : Bouteflika risque de se retrouver dans l�ar�ne avec des candidats qui m�ritent tous les qualificatifs sauf celui de poids lourds. Les d�fections de Sadi, de Zeroual, probablement celle de Djaballah, font office de trouble-f�tes. Bouteflika, qui en 1999 avait menac� de �rentrer chez lui�, exigeant un score beaucoup plus �lev� que celui que les faiseurs de r�sultats lui avait accord�, se contentera-t-il d�illustres inconnus comme adversaires ? Sa candidature, qui tarde � �tre annonc�e, serait-elle compromise ? Tout porte � croire qu�au niveau du plus haut sommet de l�Etat, c�est la panique. A trois mois de l��lection pr�sidentielle, Bouteflika laisse planer le doute sur sa candidature. Serait-il dans l�attente d�un adversaire de taille � m�me de conf�rer un tant soit peu de cr�dibilit� aux �lections ? Cette th�se est confort�e par les propos de Abdelaziz Belkhadem, secr�taire g�n�ral du FLN et repr�sentant personnel du pr�sident. Plus qu�un appel, ses d�clarations, faites vendredi matin sur les ondes de la radio, sonnent comme un SOS lanc� en direction des leaders des partis politiques. �Je souhaite que les responsables des partis politiques qui comptent des d�put�s au sein de l'Assembl�e populaire nationale ou qui ont un ancrage populaire puissent se pr�senter comme candidats �, ajoutant que �les d�lais l�gaux pour pr�senter la candidature ne sont pas encore �puis�s et que rien n'emp�che les candidats dits lourds de se pr�senter, comme le pr�sident du Rassemblement pour la culture et la d�mocratie (RCD), Sa�d Sadi, et la secr�taire g�n�rale du Parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune�. Pourtant, Belkhadem ne devait pas ignorer, au moment o� il parlait, que le num�ro un du RCD avait pris la d�cision de boycotter la pr�sidentielle. Cela ne l�a pas emp�ch� de poursuivre : �La Constitution est claire. Tout Alg�rien qui remplit les conditions constitutionnelles et l�gales a la possibilit� de se pr�senter � l��lection pr�sidentielle. Nous souhaitons une comp�tition loyale et de la plus haute facture o� il y aurait un d�bat d'id�es et o� les Alg�riens auraient � choisir entre des programmes, des id�es et des comp�tences pour postuler � la magistrature supr�me.� Des d�clarations qui, loin de refl�ter une appr�ciation personnelle, sont la preuve du d�sarroi dans lequel se trouve actuellement le pouvoir, qui ne doit pas �tre �tranger � la pression m�diatique exerc�e sur Zeroual afin qu�il se pr�sente. L�ancien pr�sident aurait, en effet, fait un excellent adversaire pour Bouteflika, tout comme Sadi aurait �t� la preuve que les �lections en Alg�rie sont si d�mocratiques que m�me un des leaders de l�opposition y prend part. Mais les deux hommes n�ont pas march�. Zeroual a, dans une lettre, expliqu� pourquoi il refusait d��tre candidat, faisant au passage le proc�s du proc�d� choisi par Bouteflika. Sadi, pour sa part a refus� de prendre part � ce qu�il assimile � une �compromission�. Pour l�heure, sept lettres d'intention de constituer un dossier de candidature � l'�lection pr�sidentielle ont �t� d�pos�es. Louisa Hanoune, Moussa Touati, Ali Zeghdoud, Ali Faouzi Reba�ne, Bela�d Mohand Oussa�d, Amar Bouacha et Mohamed Hadef comptent participer � la pr�sidentielle. Le pourront-ils tous ? Assur�ment pas. Il leur faudra d�abord r�colter les signatures exig�es par la loi. Si pour Hanoune, il s�agira d�une formalit�, c�est loin d��tre une sin�cure pour les autres. Moussa Touati en sait quelque chose puisqu�en 2004, il n�avait pas r�ussi � franchir ce cap. Bouteflika se suffira-t-il de ces candidats ? Acceptera-t-il que l�histoire retienne qu�il a non seulement modifi� la Constitution pour briguer un troisi�me mandat, mais qu�il a, en plus, �t� �r��lu� apr�s des ��lections� sans relief ? Wait and see�