Les diff�rents chantiers ouverts pour r�aliser les programmes de logements tous types confondus semblent marquer le pas dans la wilaya de Annaba. Cette situation intervient � un moment o� la demande n�a jamais �t� aussi pressante. Au vu des sommes colossales allou�es � ce secteur, les demandeurs de logements sont en droit de se poser des questions quant aux vraies raisons qui emp�chent, pour le moins, un d�but de solution � cette forme de blocage que d�noncent des milliers de familles. Toutes sont � la recherche d�un toit, pour certaines d�entre elles depuis de longues ann�es. Elles se disent pourtant pr�tes � patienter encore, mais � condition de voir l�ordre de priorit� dans l�attribution respect�. De multiples sit-in et autres mouvements de protestation ont �t� enregistr�s ces derni�res semaines aussi bien au cheflieu qu�� travers les onze autres communes. Il s�agit d�abord des dizaines de familles h�berg�es dans des conditions d�hygi�ne et de promiscuit� lamentables au sein des centres de transit. Issues de milieux d�favoris�s, elles sont en majorit� des sinistr�s ayant perdu leurs habitations pr�caires lors des inondations, ou cons�quemment aux effondrements de b�tisses provoqu�s par les intemp�ries, particuli�rement au niveau de la vieille ville. Dans le lot, il y a celles dans le besoin d��tre log�es et ayant d�j� r�gl� leur quote-part, dans le cadre du programme du logement social participatif (LSP). Elles attendent impatiemment, depuis des ann�es, de pouvoir y prendre possession et avoir ainsi un toit pour h�berger leurs familles. Les candidats au LSP n�arrivent pas � s�expliquer tout ce retard. A titre indicatif, sur les quelque 8 000 unit�s programm�es dans le cadre des deux plans quinquennaux (1999-2004 et 2004-2009), il n�a �t� livr� que� 48 logements au profit de familles sinistr�es doublement. D�abord h�berg�s � la salle omnisports Chahreddine-Chahlef, apr�s l�effondrement de leurs maisons � la vieille ville, ces sinistr�s, on se rappelle, l�ont �t� une seconde fois � la suite du sinistre ayant ravag� cette salle (centre de transit) dans lequel une personne �g�e y a trouv� la mort. Selon leurs dires, les milliers de demandeurs de ce type de logements sont, pour la plupart, h�berg�s par des parents, avec tous les probl�mes g�n�r�s par l�exigu�t� et la promiscuit�. D�autres ont recours au priv� auquel ils s�adressent pour louer souvent � des prix entamant largement leur maigre budget. Le logement rural n�est pas mieux loti. Des dizaines de familles citadines habitent dans des conditions pr�caires dans une ville qui leur tourne aujourd�hui le dos. Elles y ont vu na�tre et grandir leurs enfants ou, pour certains, fonder des foyers. Elles nous ont affirm� qu�elles n�avaient d�autre alternative que de se faire inscrire et opter pour ce genre de logements. Malgr� cela, leur probl�me perdure. Il y a, par ailleurs, l�inextricable situation de la ceinture de la mis�re repr�sent�e par les bidonvilles qui cernent le chef-lieu de wilaya de la corniche Rafes- Zahouane, au nord-ouest, � Sidi Salem au sud-est, en passant par les �lots de concentration de baraques de Oued-Forcha, Sidi-Harb, Bouhdid et Boukhadra. La situation est identique pour les autres communes � l�image des bidonvilles des localit�s de Oued-Nil, Bouzaaroura (El- Bouni), Sidi-Amar, El-Hadjar et Berrahal. Ces bidonvilles o� prolif�rent toutes sortes de maux sociaux (violence, prostitution, drogue et trafic en tous genres), abritent quelques dizaines de milliers de personnes. Ces lieux, o� se m�lent de vrais demandeurs de logements aux �ternels sp�culateurs et autres affairistes de l�immobilier, ne seront �radiqu�s qu�une fois le probl�me pris en charge s�rieusement et m�thodiquement par les pouvoirs publics, afin de s�parer le bon grain de l�ivraie. A tout cela vient se greffer le probl�me que pose le vieux b�ti qui constitue lui aussi une urgence. La peur au ventre, les quelque 10 000 r�sidants de la vieille ville, datant de l��poque ottomane et charg�e de symboles et d�histoire, sont en alerte � chaque chute de pluie, comme c�est le cas ces derniers jours. Et pour cause, les risques potentiels d�effondrement (trois vieilles b�tisses se sont effondr�es ces derniers jours) de leurs demeures. La plupart de ces b�tisses mena�ant ruine sont dans un �tat de d�labrement avanc�.