J�ai annonc� ce jour mon retrait d�finitif de l�ANR. Ce n�est pas, n�anmoins, de gaiet� de c�ur que j�ai pris cette d�cision, partageant en cela la crainte de certains de nos membres fondateurs les plus respect�s que la crise actuelle du multipartisme et, plus profond�ment, celle du militantisme en g�n�ral, ne d�valuent compl�tement la pratique partisane, et ne la r�duisent � un simple alibi du pluralisme politique. L�ANR est d�autant moins exempte d�un tel danger qu�elle a toujours plac� haut la barre : autonomie vis-�-vis du pouvoir, rectitude morale, rigueur intellectuelle, vocation �ducatrice privil�giant la formation citoyenne sur les jeux politiciens. Face � la gravit� de l�enjeu, il appartiendra � nos militants d�y r�fl�chir et d�en tirer toutes les cons�quences. A moins qu�ils n�optent pour une initiative plus radicale, celle de la rupture avec les moules pr��tablis pour forger de leur propre cr� une dynamique nouvelle o� ils puissent red�couvrir les vertus exaltantes du militantisme, tout autant que la justesse des id�aux de l�ANR. On devinera, certes dans un contexte peu propice � l�innovation et � la cr�ativit�, � quelles difficult�s s�exposerait pareille perspective. Mais l��mergence d�une rel�ve digne de ce nom est � ce prix. Et relever un tel d�fi ne serait-ce pas, au fond, le meilleur hommage qu�on puisse rendre � l�esprit de l�ANR et � sa filiation r�volutionnaire du 1er Novembre 1954 ? Alger, le 21 janvier 2009