Persuad� que l�Irak �a �t� une diversion contre les terroristes� qui ont attaqu� les Etats-Unis le 11 septembre 2001 et que l�Afghanistan est �le front central de la guerre contre le terrorisme �, Barack Obama s�est engag� � retirer les troupes am�ricaines d�Irak d�ici juin 2010 ou m�me plus t�t. Il propose de transf�rer, d�s cette ann�e, une partie des effectifs militaires am�ricains d�Irak vers l�Afghanistan. Avant de quitter la Maison Blanche, le pr�sident George Bush avait conclu un accord au forceps avec le gouvernement irakien pr�voyant un retrait des 146 000 soldats am�ricains d�ici fin 2011. A travers cet accord, le pr�sident am�ricain, qui ne s��tait jamais r�solu � l�id�e d�avoir �chou� en Irak, ne voulait pas sortir du bourbier irakien par la petite porte. Certes, les violences ont baiss� d�intensit�. Selon le Pentagone, elles auraient diminu� de 80%. En comparaison avec les ann�es 2006 et 2007, les pertes am�ricaines ont consid�rablement baiss� : 314 Marines et GI�s tu�s en 2008 contre 904 en 2007. Au total, 4 221 soldats am�ricains ont �t� tu�s depuis avril 2003 et pr�s de 30 000 ont �t� bless�s dont une partie handicap�e � vie. Le co�t financier de cette guerre a pes� lourd dans le budget am�ricain. L��conomiste et prix Nobel am�ricain, Joseph Stiglitz, l�a �valu� � plus de 2 000 milliards de dollars, un montant qui repr�sente 14 fois le produit int�rieur brut (PIB) de l�Alg�rie, lequel �tait de 135 milliards de dollars � la fin 2007 ! Mais cette baisse de la violence, dont se r�jouit Washington, n�a pas pour autant r�gl� les probl�mes de l�Irak. Si l�ins�curit� demeure dans au moins trois r�gions � Bagdad et ses environs, Mossoul et la province de Diyala dans le nord-est de l�Irak � chacun sait que la stabilit� de ce pays n�est pas (uniquement) de nature strictement s�curitaire. Elle ne d�pend pas seulement de l�efficacit� retrouv�e des forces de s�curit� irakiennes. Elle est surtout de nature politique. En effet, la crise couve plus que jamais entre le Kurdistan autonome et la Turquie : la r�gion p�troli�re de Kirkouk, o� vivent pr�s de 500 000 Turkm�nes (minorit� turcophone), est revendiqu�e par les Kurdes qui veulent l�annexer au Kurdistan autonome. Ce que refusent les Turkm�nes soutenus par Ankara qui menace d�intervenir militairement au cas o� le gouvernement autonome du Kurdistan mettrait � ex�cution son projet d�annexion. Qui plus est, cette situation explosive autour de Kirkouk n�est pas un cas particulier. Du fait de l�invasion am�ricaine, qui a entra�n� la chute du r�gime dictatorial de Saddam Hussein, l�Irak, en tant qu�Etat et nation, est au bord de l�implosion ethnico-politique, avec un sud chiite, un nord kurde et un centre sunnite. C�est dans ce contexte qu�auront lieu les �lections provinciales du 31 janvier mettant aux prises deux logiques. Celle pr�nant le retour � un Etat central fort, men�e par la �Coalition pour l�Etat de droit� (formation regroupant plusieurs partis) dirig�e par le Premier ministre Nouri al-Maliki ; et celle qui milite pour le maintien de l�Etat f�d�ral, conduite principalement par le Conseil supr�me de la R�volution islamique en Irak dirig�e par le chiite Abdelaziz Hakim. Epuis�s par cinq ann�es de guerre sanglante et inquiets par le risque d�implosion de l�Irak en trois entit�s ethnico-confessionnelles porteuses de menaces de guerre civile g�n�ralis�e, ils sont de plus en plus nombreux, ces Irakiens toutes confessions et ethnies confondues, � souhaiter le retour d�un Etat central fort, garant de l�unit� irakienne. Ce qui pose la question de savoir si cet Etat central figure dans l�agenda de Barack Obama quand on sait que ce dernier d�tient une partie des cartes.