2009 va �tre pour l��conomie mondiale une ann�e plus mauvaise encore que ce que pronostiquaient les diff�rentes institutions mondiales de pr�vision. Le Fonds mon�taire international vient de publier ses nouvelles projections : la croissance de l��conomie mondiale devrait tomber � 0,5 % en 2009 �taux le plus faible depuis la Seconde guerre mondiale�. Nous savons qu�en novembre 2008, le FMI pr�voyait un taux de croissance de l��conomie mondiale de 2,25 % pour 2009. L��conomie ira donc plus mal encore que ce que l�on craignait. Et aucune r�gion du monde n�est �pargn�e comme le montre le tableau de projections suivant : Pays Taux de croissance 2007 2008 2009 2010 Etats-Unis 2 1 -2 1,1 Allemagne 2,5 1,3 -2,5 0,1 France 2,2 0,8 -1,9 0,7 Italie 1,5 -0,6 -2,1 -0,1 Espagne 3,7 1,2 -1,7 -0,1 Grande-Bretagne 3 -0,7 -2,8 0,2 Japon 2,4 -0,3 -2,6 0,6 S�agissant des pays �mergents (BRIC) la situation, bien que moins mauvaise, n�en est pas moins en r�cession : Pays Taux de croissance 2007 2008 2009 2010 Br�sil 5,7 5,8 1,8 3,5 Russie 8,1 6,2 -0,7 1,3 Inde 9,3 7,3 5,1 6,5 Chine 13,0 9,0 6,7 8,0 Les efforts financiers consid�rables consentis par les Etats d�velopp�s dans le cadre de politiques mon�taires et budg�taires expansionnistes ne produiront des effets de redressement des �conomies qu�� partir de 2010 et � un rythme progressif. Pour 2009 et une partie de l�ann�e 2010, l�incertitude p�sera de tout son poids tant sur les entreprises que sur les m�nages qui vont diff�rer leurs d�penses avec comme cons�quences une baisse de la demande de consommation et d�investissement et donc des menaces d�une d�pression �conomique que seule une bonne application des mesures de relance mon�taire et budg�taire qui ont �t� prises un peu partout dans le monde pourra juguler. Le FMI s�attend � ce que la production des pays avanc�s se contracte de 2 % en 2009. �Ce serait la premi�re contraction annuelle depuis la fin de la Seconde guerre mondiale�, souligne l�institution de Bretton Woods. Le commerce mondial, pour sa part, a commenc� � s'effondrer d�s la fin de l�ann�e 2008. Le tableau qui suit retrace les projections du FMI dans les domaines des importations et des exportations mondiales. Commerce mondial Zones g�ographiques Taux de croissance 2007 2008 2009 2010 Importations �conomies avanc�es 4,5 1,5 -3,1 1,9 �conomies �mergentes et en d�veloppement 14,5 10,4 -2,2 5,8 Exportations �conomies avanc�es 5,9 3,9 -3,7 2,1 �conomies �mergentes et en d�veloppement 9,6 5,6 -0,8 5,4 S�agissant du p�trole, mati�re premi�re qui nous int�resse particuli�rement, le FMI pr�voyait en novembre des cours de 68 dollars le baril en 2009 et 78 dollars en 2010. Ses nouvelles pr�visions ne sont plus que de 50 dollars le baril en 2009 et 60 dollars en 2010. �Et cette projection risque d'�tre revue encore � la baisse�, pr�vient le FMI. La seule bonne nouvelle dans ce contexte �conomique mondial d�prim� concerne l'inflation : celle-ci sera faible : de 3,5 % en 2008, le taux d�inflation devrait passer, selon le FMI, � 0,25 % en 2009 et 0,75 % en 2010. Tant mieux pour la facture de nos importations qui ont battu tous les records ces trois derni�res ann�es ! Ce qu�il faut surtout souligner, s�agissant de tout exercice de pr�vision sur l��conomie mondiale, c�est cet avertissement du FMI : �L�incertitude qui entoure les perspectives est exceptionnellement �lev�e.� Alors, lorsqu�on observe la s�r�nit� qu�affichent nos policy makers, on reste pantois : le ministre des Finances r�p�te � sati�t� que �Nous tiendrons trois ann�es� en ne touchant � aucun volet des plans de relance pr�vus. Le gouverneur de la Banque d�Alg�rie, pour sa part, pense que les �quilibres pourront �tre tenus durant deux ans. Pour l�ancien ministre des Finances, Benachenhou : ��a passe jusqu�en 2015.� (?!) Seule le ministre de l�Energie qui, il est vrai, tient les cordons de la vraie bourse, avertit : �Si les prix du brut continuent leur trend baissier, nous serons oblig�s de revoir tous nos programmes d'investissements. � Au-del� de cette cacophonie au sein de l��quipe aux affaires, ce qui est le plus inqui�tant c�est bien le silence lourd qui p�se sur le pays quant au diagnostic juste � �tablir rapidement et surtout la strat�gie de riposte � mettre en place : aucun d�bat, aucun �change entre les diff�rentes �valuations possibles et les th�rapies � pr�coniser, aucune appr�ciation de la situation �conomique par les diff�rents partis politiques. Silence, on dort ! Pourtant, autres choses sont les imp�ratifs du calendrier politique et autre chose est la veille �conomique que le pays doit organiser notamment en ce contexte d'incertitude. Quand pourra-t-on prendre conscience enfin chez nous, que l��conomie n�est pas soluble dans la politique, qu�elle a ses exigences propres et que la stabilit� sociale, et m�me politique d�ailleurs, en d�pendent largement ? Sortir de la litanie de �l'apr�s-p�trole� pour aller � un v�ritable plan d�action pour �difier une �conomie de production diversifi�e, forte et comp�titive ; d�finir la feuille de route pour les dix ann�es � venir � respecter par tout ex�cutif quelle que soit sa couleur politique, c�est cela qui fera sortir les Alg�riens de cette d�sesp�rance qui n�arr�te pas de les envahir.