M�me si l�annonce officielle par Bouteflika de sa candidature pour un 3e mandat n�a pas fait la Une des quotidiens fran�ais, elle a n�anmoins �t� donn�e, le plus souvent sous forme factuelle, abstraction faite du journal Le Monde , qui, � travers un enregistrement vid�o parsem� d�illustrations du meeting de la Coupole, a mis en ligne un d�cryptage de l��v�nement, fait par Florence Beaug�, journaliste au service international du journal et pour qui ce troisi�me mandat va se caract�riser par �la persistance d�un verrouillage qui profitera aux islamistes�. De notre bureau de Paris, Khadidja Baba-Ahmed Au-del� de la proclamation de sa candidature �sous �tiquette ind�pendante � et ses promesses de poursuivre �sa politique de r�conciliation� que l�ensemble des m�dias fran�ais ont retenues du discours de Bouteflika � la coupole du 5-Juillet, beaucoup se sont attard�s sur le boycott par l�opposition du scrutin du 9 avril prochain. Pour le Nouvel observateur, �l��lection pr�sidentielle est d�ores et d�j� boycott�e par les dirigeants de l�opposition�. Le Monde souligne l�importance de courants ayant d�cid� de ce boycott : �la plupart des opposants, depuis la gauche jusqu�aux mouvements islamistes en passant par les forces kabyles qui devraient eux aussi boycotter le scrutin du 9 avril�. En dehors de leurs remarques sur les partis �qui comptent � et qui ne prennent pas part � la comp�tition et dont beaucoup de quotidiens fran�ais ont rapport� les d�clarations de leurs chefs (notamment celles de Sa�d Sadi du RCD et Tabou du FFS), les journaux soulignent, comme le fait le quotidien 20 Minutes qui titre �Bouteflika rempile pour un troisi�me mandat�, que le plus grand danger est �l�abstention, ultime concurrent de Bouteflika et sera peut-�tre le pire adversaire de Bouteflika�. L�absence � ce scrutin �des poids lourds de l�opposition � est �galement soulign�e par Le Parisien, qui au passage �voque un �Bouteflika affaibli par la maladie� et dont l��tat de sant� �fait toujours d�bat � Alger�. L�hebdomadaire l�Express �voque lui aussi le spectre de l�abstention en notant �les �lecteurs risquent de bouder les urnes. Personne ne doute en Alg�rie que les jeux sont faits et les �lecteurs sont nombreux � se demander pourquoi aller voter�. Dans quasiment tous les papiers consacr�s � cette candidature, les journalistes notent que �Bouteflika b�n�ficie d�j� d�une formidable machine �lectorale� mise en branle depuis d�j� quelque temps par les partis de la coalition et � m�me, naturellement, d�assurer sans probl�me la r��lection du pr�sident sortant. �Le troisi�me mandat ? Celui de la persistance du verrouillage� D�cryptant l�annonce de jeudi, Florence Beaug� du quotidien Le Monde consid�re que �ce n�est pas une surprise, car tout le monde s�en doutait et ce n�est qu�une confirmation�. Elle pense par contre ��trange� ce dont bruissait Alger ces derniers jours et avan�ait que Bouteflika allait parler de sa possible succession �voire qu�il allait pr�senter son fr�re Sa�d comme h�ritier en cours de mandat s�il lui arrivait quelque chose. C��tait mal conna�tre et la situation dans le pays et le caract�re de Bouteflika que de faire cr�dit � ces bruits, dit la journaliste, expliquant : �Le pr�sident Bouteflika ne peut avouer ses probl�mes de sant� car ce serait dire je ne me sens pas capable d�aller jusqu�au bout du mandat de 5 ans.� Du fait qu�aucun des poids lourds de la vie politique n�a accept� de jouer le jeu d�une comp�tition jou�e d�avance, Bouteflika, dit encore la journaliste, �a non seulement une chance mais la garantie d��tre �lu�. Faisant le lien avec les derni�res �lections et rappelant que les grandes pointures se sont port�es cette fois-ci absentes pour le scrutin, elles explique que �tout le monde a �t� �chaud� par les pr�c�dentes �lections de 2004 pendant lesquelles le pouvoir avait fait tenir � Ali Benflis, un dauphin et rival de Bouteflika, un r�le de li�vre, lui faisant croire et faisant croire � une partie de l�opinion publique qu�il avait des chances de l�emporter alors que les jeux �taient d�j� faits�. Que sera alors ce troisi�me mandat de Bouteflika ? Ce sera finalement, dit la journaliste du Monde,�la persistance d�un verrouillage et �a n�est pas bon pour ce qui est des islamistes. Parce que t�t ou tard, lorsque l�on verrouille le champ politique �a profite aux islamistes car eux sont toujours visibles dans les rues et les mosqu�es alors que les d�mocrates ne le sont pas et disparaissent du champ politique lorsque l�on verrouille�.