Pr�servation et retransmission, g�n�rations futures. Ce sont l� les ma�tres mots de la premi�re �dition des festivit�s d�Abalessa du patrimoine culturel immat�riel, inaugur�e hier, � la maison de la culture de Tamanrasset. Une manifestation qui prend son premier �lan avec un invit� d�honneur, l�ahelil du Gourara. De notre envoy�e sp�ciale � Tamanrasset, Samira Hadj-Amar Premi�re �tape de cette aventure � travers les �ges et par le plus bel instrument : la po�sie dans le chant. Celle des habitants du d�sert. Ces nomades qui intriguent et fascinent � la fois par leur r�sistance face aux �l�ments. Aujourd�hui, ils s�inqui�tent de voir leur identit� s��vaporer dans la nature et s�effacer des m�moires telles des traces furtives sur le sable. L�Imzad, l�Ahelil,� un patrimoine immat�riel, inestimable et irrempla�able est au centre de toutes les pr�occupations. Jusqu�au 25 f�vrier, Tamanrasset ouvre une nouvelle perspective sur son h�ritage universel : la science pour la p�rennit� de son art ancestral. �Nous avons beaucoup r�fl�chi � la prise en charge de cet aspect de notre patrimoine puisque la particularit� dans cette r�gion est que le patrimoine immat�riel dans sa majorit� est vivant contrairement � d�autres r�gions du pays o� il s�est folkloris�, nous dira Farid Ighil Ahriz, directeur de l�Office du parc national de l�Ahaggar et principal organisateur de ce rendez-vous incontournable. C�est donc une question d�urgence qui s�inscrit, une nouvelle fois, dans l�esprit des conservateurs de notre identit� et de nos racines. Pour ce faire, la premi�re journ�e des festivit�s a vu l�intervention de plusieurs sp�cialistes, dont Rachid Belil, chercheur au Centre national de recherches anthropologiques pr�historiques (CNRAPH). Le chercheur est revenu longuement sur les textes qui composent l�armada des lois mises en place par l�Unesco afin de prot�ger aujourd�hui l��l�ment fondamental qui compose le patrimoine immat�riel : la langue. Une langue sans laquelle il ne peut y avoir de traditions. Rachid Belil a remont� le temps jusqu�aux ann�es 1970. Il a racont� Mouloud Mammeri, directeur du Centre de recherches anthropologiques pr�historiques et ethnographiques (Crape) en 1969. Premi�re �tape de sauvegarde r�alis�e par le romancier. Mouloud Mammeri a, d�s les premi�res ann�es de l�ind�pendance de l�Alg�rie, cr�� une �quipe de chercheurs dans l�espoir d��tablir un continuum dans l��tude des cultures qui se sont succ�d� en Alg�rie, depuis la pr�histoire jusqu�aux p�riodes plus r�centes. Une action particuli�re consacr�e � la litt�rature orale berb�re avec notamment des collectes en Kabylie, au Gourara, en ethnomusicologie, ethnohistoire... Belle d�sillusion ! Un autre aspect de ce patrimoine d�terminant, l�Ahelil, autrefois baign� de l�osmose artistique des femmes et des hommes, se retrouve aujourd�hui � chanter chacun de son c�t�. C�est l� le premier coup de gueule de Rachid Belil qui d�nonce toutes les formes du mauvais comportement de certains touristes ou spectateurs et qui obligent les femmes de l�Ahelil � se retirer chez elles. Autre intervention, celle de Dida Badi, chercheur au CNRAPH, autour de l�inventaire, �tudes et conservation du patrimoine culturel immat�riel. Des �tudes r�alis�es dans le Tassili N�ajjers et une exp�rience dans le but de voir l�imzad inscrit au patrimoine mondial de l�Unesco. M�me protocole, et m�me crit�re pour b�n�ficier d�une aide �tal�e sur trois ans. Dida nous le confirme, �en premi�re phase, il s�agissait surtout de recherches qui ont abouti � l�identification des personnes d�tentrices de ce patrimoine�. Alors entre 2000 et 2005, les r�sultats ont paru, plus d�une quarantaine de morceaux ont �t� syst�matiquement enregistr�s � partir de l�anc�tre de l�arbre. Ensuite, c�est au cours de festivals et autres �v�nements que ces acteurs se retrouvent pour partager ce patrimoine avec le public et pour la retransmission, une derni�re exigence de l�Unesco, l�apprentissage et la formation des jeunes en milieu scolaire. Histoire de passer le flambeau, des enseignants se chargeront d�enseigner la po�sie des p�res et la pratique des instruments aux plus jeunes.