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ENTRETIEN AVEC BEIHDJA RAHAL
�Je me sens investie du devoir de donner tout ce qui est en ma possession !�
Publié dans Le Soir d'Algérie le 26 - 03 - 2009

L�interpr�te de musique arabo-andalouse, Beihdja Rahal, vient d�enregistrer un nouvel album dans le mode sika. Elle boucle ainsi son 18e CD. Mais juste avant, elle avait publi� un ouvrage sur la po�sie et la musique classique alg�rienne qu�elle a �crit en collaboration avec le Dr Sa�dane Benbabali et intitul� La plume, la voix et le plectre. N�anmoins, dans cet entretien qu�elle a bien voulu nous accorder, Beihdja Rahal nous livre sa volont� de faire dans la transmission, � savoir qu�elle ne veut rien laisser par-devers elle et l�guer tout ce qu�elle poss�de comme connaissance musicale aux musiciens et musiciennes en herbe de l�Alg�rie profonde. Ce sera une fa�on d�aider ces jeunes artistes qui n�ont pas la chance d��tre en contact avec des ma�tres de la musique arabo-andalouse.
Propos recueillis par
Mohamed Belarbi
Le Soir d�Alg�rie : Parlez-nous de la tourn�e que vous avez effectu�e derni�rement en Alg�rie et l'impact sur le public de l'Alg�rie profonde. Que retenez-vous depuis votre retour en France ?
Beihdja Rahal : Il y a un encore un �norme travail � faire. Le public de l�int�rieur se sent l�s� par rapport � celui des grandes villes. Il n�a pas acc�s � tous les spectacles et nouveaut�s. On a souvent entendu dire que la musique classique alg�rienne n��tait appr�ci�e que par un public averti. Donnons l�occasion � l�Alg�rien sur tout le territoire national de d�couvrir sa culture, sa musique, son patrimoine� C�est � lui, suivant un choix et un go�t personnel, de garder ce qui lui pla�t. Il y a des villes o� aucune association musicale ne s�est cr��e, je ne parle m�me pas de conservatoires. Les maisons de jeunes, les centres culturels essaient d�int�resser l�enfant � la musique andalouse, mais o� sont les professeurs form�s qui s�installent dans ces villes. Nous n�avons pas encore pris conscience que cette musique doit �tre transmise et enseign�e comme n�importe quelle mati�re scientifique ou litt�raire dans les �coles. On parle de musique savante, il faut un programme �tabli, une commission qui contr�le le travail de chaque enseignant, de chaque association. La route est encore longue.
Est-ce que Beihdja projette d'enregistrer un autre CD et dans quel mode si c�est le cas ?
Je viens tout juste de sortir un nouvel album nouba sika chez Belda Diffusion, il sera bient�t disponible chez les disquaires. En ce moment, je m�occupe de sa promotion. J�ai plein de projets mais tant qu�ils sont au stade de r�flexion, je n�en parle pas encore.
On parle d'une grande tourn�e que Beihdja va effectuer tr�s prochainement. Peut-on savoir de quoi s'agit-il ?
La premi�re tourn�e a �t� tr�s enrichissante et tr�s importante pour moi. Avec l�ONCI, nous pensons aller dans d�autres villes. J�ai projet� aussi de faire une tourn�e dans les �coles, dans diff�rentes wilayas du pays. Pour cela, il faudrait que les chefs d��tablissements scolaires, les responsables de l��ducation et les directeurs de la culture s�investissent �galement. J�en ai parl� avec M. le wali d�Oum-El-Bouaghi et le directeur de la culture, l�id�e leur a plu, je suis en attente d�une r�ponse. Il y a moins de quinze jours, j�ai �t� contact� par l�association de musique andalouse El-Amel de Sougueur. Je n��tais pas du tout au courant de l�existence de cette �cole. C�est une association qui se sent isol�e, faute de moyens. Nous sommes arriv�s � programmer des masters class entre les 21 et 24 avril prochain. �a sera une occasion pour moi de parler avec ces jeunes qui ne demandent qu�� apprendre. Je deviens � mon tour un mod�le pour cette jeune g�n�ration, qui a besoin de r�f�rences pour avancer et pers�v�rer. Comme j�ai eu la chance d�apprendre une bonne partie du patrimoine �ana� gr�ce � mes ma�tres et professeurs, je souhaite la transmettre � mon tour. Je ne pr�tends pas poss�der la totalit� de ce patrimoine mais je me sens le devoir de �donner� tout ce qui est en ma possession. La principale m�thode d�enseignement reste orale, on n�a pas le droit de garder pour soi, ne serait-ce qu�une infime partie de ce legs. L�andalou existe depuis des si�cles, il faut que �a continue, afin d��viter d�autres d�perditions.
La semaine derni�re vous avez donn� un concert en Belgique. Parlez-nous de ce public. Comment est per�ue la nouba andalouse en Europe ?
Le public �tait en grande majorit� belge, il s�est d�plac� pour d�couvrir une musique qu�il ne connaissait pas. En Europe, dans toutes les salles o� j�ai chant�, le public �tait pratiquement le m�me : curieux et toujours � la recherche des musiques du monde. Je suis toujours ravie de lui pr�senter ce genre particulier.
Est-ce qu'il y a des enfants fran�ais par exemple qui s'inscrivent dans les �coles de musique andalouse ?
Depuis des ann�es, je donne des cours d�andalou � l�Elco (Enseignement de la langue et culture d�origine) qui d�pend de l��cole alg�rienne. Mes �l�ves sont des enfants n�s en France et dont les parents sont alg�riens. Leur attachement aux racines et � la culture alg�riennes est tellement fort qu�ils veulent le transmettre � leurs enfants. L�important est que l�enfant d�origine alg�rienne s�int�resse et apprenne cette musique ; il est lui aussi, comme l�enfant qui est en Alg�rie, la rel�ve de demain. On ne doit pas marginaliser la communaut� alg�rienne � l��tranger, on doit lui inculquer nos traditions, notre culture et tout ce qui va la rendre plus forte.
On dit souvent que la vraie histoire de la musique araboandalouse se trouve dans les universit�s de France. Est-ce que cela est vrai ?
C�est en France que j�ai lu la plupart des ouvrages concernant la musique andalouse. En Alg�rie, les publications dans ce genre musical sont rares.
Votre livre avec Sa�dane Benbaba�li a-t-il eu l'audience escompt�e aupr�s du public ? Avez-vous l'intention de le publier en France ?
Nous sommes en train de le pr�senter nous-m�mes, pour le moment, dans des rencontres-d�bats, conf�rences en attendant qu�il soit distribu� par un r�seau plus important. Le prochain rendez-vous est pour le jeudi 2 avril au Centre culturel alg�rien � Paris. C�est une occasion pour Sa�dane et moi d��couter l�avis des personnes qui l�ont lu. Nous avons d�autres rencontres pr�vues au courant de cette ann�e 2009 en attendant d��diter un deuxi�me volume.
Vous qui faites dans l'authenticit�, comment concevez-vous la cr�ation de pi�ces musicales � inspiration andalouse ?
Pourquoi pas. La musique andalouse est belle, il est normal que certains artistes s�en inspirent. Seulement, qu�on ne dise pas que c�est pour remplacer ce qui a �t� perdu. Le �roubi, le hawzi et le mahdjouz sont trois genres inspir�s de l�andalou. Malgr� cela, on ne les a pas associ�s � la nouba.
Dans un autre registre, que pensez-vous du m�lange des trois �coles andalouses ?
Nous avons trois grandes �coles, chacune est repr�sent�e par ses ma�tres. Comment les rassembler en une en faisant abstraction des nuances et des particularit�s de chacune d�elles. Je ne peux pas parler de gharnati sans citer Radouane Bensari. Je ne peux pas non plus parler de �ana� sans citer Abderrezak Farkhardji ou Hadj Omar Bensemmane. On n�imagine pas du tout Abdelkrim Dali chanter du malouf. Les trois �coles sont une richesse, gardons- la.
Pour conclure
Le public s�int�resse de plus en plus � la musique arabo-andalouse. C�est ce qui est encourageant pour continuer le parcours et multiplier les efforts aux fins de donner une qualit� meilleure.


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