La campagne �lectorale pour le scrutin pr�sidentiel du 9 avril prochain se pr�sente, comme d�habitude, sous deux visages au niveau de la wilaya de Bouira. Si dans la r�gion arabophone de la wilaya, � l�instar des da�ras de Lakhdaria, A�n- Bessem et Sour-El-Ghozlane, les choses semblent �tre en faveur du pr�sident-candidat, tant les autres candidats sont presque inexistants sur la sc�ne domin�e par des bureaux et autres permanences de Bouteflika, dans la r�gion berb�rophone, particuli�rement au niveau des da�ras de Bechloul, Ha�zer et M�chedallah, la donne est totalement diff�rente. Dans ces da�ras, la campagne est domin�e par une indiff�rence totale de la population et quand celle-ci s�implique, elle le fait par des menaces de rejet des �lections. C�est justement le cas de la commune de Ha�zer, chef-lieu de da�ra, 10 km � l�est de Bouira, o� les repr�sentants du candidat Bouteflika en ont eu pour leurs frais. A commencer par le ministre de la Formation professionnelle, El-Hadi Khaldi, qui s�y est d�plac� dans le cadre de la campagne le 22 mars dernier. Avant son arriv�e, les citoyens, qui �taient inform�s de sa venue, se sont d�plac�s en masse vers le si�ge de l�APC o�, rappelons-le, l�assembl�e est bloqu�e depuis les �lections du 29 novembre 2007. Depuis cette date, la population a, � maintes reprises, organis� des sit-in et autres rassemblements devant les si�ges de l�APC et de la da�ra pour inciter les responsables de la wilaya � dissoudre cette assembl�e et organiser de nouvelles �lections, en vain. Aussi, la campagne �lectorale actuelle, qui devait n�cessairement attirer des responsables de haut niveau vers la commune, �tait l�occasion pour les citoyens d�exprimer leurs dol�ances. Ce dimanche 22 mars �tait tout indiqu� pour ces citoyens pour attirer l�attention des pouvoirs publics sur la situation de leur commune. Une situation que le wali avait pourtant prise en main r�cemment en confiant la gestion des affaires de l�APC au chef de da�ra. Cependant, le maintien du P/APC � son poste, m�me sans pr�rogatives, �tait assimil� par les citoyens � une complicit� de l�administration de wilaya avec ce dernier. Aussi, lorsque ce dimanche le ministre arriva sur les lieux, avec la d�l�gation qui l�accompagnait, il a �t� surpris par la r�action hostile des citoyens, particuli�rement les jeunes qui r�clamaient le r�glement de cette affaire avant de parler des �lections. Le ministre avait beau expliquer et faire comprendre aux citoyens que leurs dol�ances seront transmises au ministre de l�Int�rieur, seul habilit� � prendre des d�cisions concernant ce blocage, les citoyens ne voulaient rien entendre. A chaque fois que les h�tes de la ville de Ha�zer voulaient placer un mot, les citoyens r�pondaient par des �ulac l�vote�. Constatant qu�ils n�avaient aucune chance de s�exprimer dans cette ambiance �lectrique, les repr�sentants du pr�sident-candidat rebrouss�rent chemin. Trois jours plus tard, soit le mercredi 25, c�est � un autre ministre, cette fois du Hamas, Sma�l Mimoun, ministre de la P�che et des Ressources halieutiques, accompagn� de responsables du bureau de wilaya de Hamas, de subir le m�me courroux des jeunes. Au niveau de la salle omnisports o� le meeting de campagne �tait pr�vu, les jeunes ont, aussit�t l�hymne national achev�, scand� des slogans hostiles au pouvoir et aux �lections. Le ministre avait beau expliquer qu�il n�a pas les pr�rogatives de r�gler les probl�mes de l'APC, les jeunes lui r�torquaient que la commune n�a jamais connu de visite officielle des ministres de la R�publique et qu�elle n�est bonne que pour les �lections. Les jeunes ont invit� poliment les responsables du Hamas � quitter les lieux. Une semaine apr�s ces �v�nements, lors de notre d�placement ce dimanche sur les lieux, seules les permanences de Bouteflika �taient ouvertes mais rien n�indiquait que les �lections auront lieu. Bien au contraire, m�me les partisans de Bouteflika jurent par tous les saints qu�ils ne se rendront pas aux urnes si les responsables de la wilaya ne r�glent pas le probl�me de l�APC. Le rejet des �lections au niveau de cette commune rev�t plusieurs sens. Si les opposants aux �lections qui sont majoritaires et qui se comptent par milliers parmi les rangs du FFS et du RCD expliquent leur option de rejet des �lections par la position de leur parti, les partisans et les sympathisants de Bouteflika se voient oblig�s de rejeter ces �lections pour d�autres raisons. Selon eux, dans l��tat actuel des choses, ils ne peuvent donner leurs voix pour leur candidat, car elles seront comptabilis�es par l�actuel P/APC qui le soutient lui-m�me, pour des raisons �videntes.