Finalement, la vir�e de campagne de Abdelaziz Belkhadem dans la r�gion de M�chedallah, cens�e �tre une sortie de r�conciliation avec une r�gion traditionnellement r�fractaire � tout ce qui est officiel, a tourn� court. Pourtant, pour ce jeudi, tout �tait fait pour que la r�gion renoue avec le pouvoir et abandonne son temp�rament rebelle. Les diff�rents comit�s y activant depuis le d�but de la campagne, m�me s�ils ne comptent pas des milliers de partisans, avaient pr�par� le terrain pour que le repr�sentant personnel du pr�sident de la R�publique, secr�taire g�n�ral du FLN, venu en campagne, soit re�u avec les honneurs. Pour ce faire, une plate-forme de revendications �labor�e par les repr�sentants de la r�gion et r�sumant toutes les insuffisances et les in�galit�s constat�es par la population de la r�gion berb�rophone de la wilaya devait �tre lue en tamazight puis remise � M. Belkhadem pour la remettre au futur pr�sident de la R�publique dont personne ne doutait qu�il s�agira bel et bien de Abdelaziz Bouteflika. Dans la m�me lettre, une invitation officielle de la part de tous les a�rouchs de la r�gion berb�rophone de la wilaya est formul�e pour le futur pr�sident de la R�publique. Or, que s�est-il pass� ce jeudi ? Alors que tout le monde s�attendait � cette lettre, les sp�cialistes des coups bas au sein du FLN en ont d�cid� autrement. Au niveau du terrain Matico du CSP de Bouaklane � M�chedallah, quadrill� pour l�occasion par un impressionnant dispositif de s�curit�, auquel seuls les acquis � la cause de la campagne venus des quatre coins de la wilaya, depuis Lakhdaria, A�n Bessem, Sour- El-Ghozlane et presque toutes les communes arabophones de la wilaya, pouvaient y acc�der, nous avons remarqu� l'absence de beaucoup de t�tes connues sur la sc�ne locale en tant que FLN. Pis, celui qui �tait initialement cens� lire la fameuse lettre et invitation a �t� �cart�. Ce fut le repr�sentant local du FLN qui lira une lettre de bienvenue en arabe classique. Puis vint le mouhafedh qui est d�A�n Bessem pour souhaiter la bienvenue � Belkhadem puis Saiki, moudjahid et directeur de campagne � Bouira, qui rappellera le pass� glorieux de la r�gion. Tous ces intervenants ont parl� en arabe classique et aucun mot en tamazight. Puis vint Belkhadem pour relater comme, � son accoutum�e, des grandes r�alisations de Bouteflika avant de promettre que �Bouteflika va poursuivre ses grandes r�alisations si le peuple venait � lui renouveler sa confiance�. Au sujet de cette candidature pour un troisi�me mandat, l�orateur fustigera ceux qui critiquent l�amendement le 12 novembre dernier, de la constitution qui a permis � Bouteflika de postuler pour un troisi�me mandat. �La limitation des mandats ne doit pas se faire par des d�crets mais gr�ce � la volont� populaire, voil� la v�ritable d�mocratie�, dira-t-il, avant de poursuivre : �C�est au peuple de d�cider s�il veut de Bouteflika pour poursuivre son �uvre ou pas.� Al�adresse de ceux qui ont appel� au boycott, Belkhadem dira : �J�aurais compris s�ils avaient appel� pour voter pour tel candidat et pas pour tel autre, mais de l� � appeler � ne pas voter du tout, alors qu�il y a le choix entre six candidats, ce n�est pas cela la d�mocratie.� Belkhadem, qui s�est longuement �tal� sur la crise du p�trole de 1986, qui a eu pour cons�quence une cessation de payement par l�Alg�rie qui �tait oblig�e de se plier aux exigences du FMI, conjugu�e � la situation s�curitaire � laquelle faisait face seul le pays, dira que la venue de Bouteflika en 1999 a permis, gr�ce � la politique de r�conciliation entre les Alg�riens ainsi qu�� la bonne gestion de la manne financi�re, � l�Alg�rien de reprendre confiance en son pays (!?). Il appellera les gens � aller voter massivement afin que le futur pr�sident de la R�publique puisse jouir d�une meilleure assise populaire et d�une grande l�gitimit� qui lui conf�rera plus de poids � l��chelle internationale et lui donnera plus d'�lan au niveau interne pour r�aliser les aspirations des Alg�riens en g�n�ral et des jeunes en particulier, avec �les 150 milliards de dollars qui existent et qui seront utilis�s pour ces projets�. En somme, la sortie de Belkhadem au niveau de la r�gion de M�chedallah, une premi�re depuis les �v�nements du Printemps noir, aura �t� une tr�s grande r�ussite, n��taient ces coups bas de la part du FLN qui n�a pas laiss� la coalition qui a pr�par� le meeting aller jusqu�au bout de ses objectifs. Au lieu de laisser ces gens de l�Alliance pr�sidentielle, apparent�s au RND et au FLN ainsi que des personnes de la soci�t� civile prendre en charge ce meeting, le FLN, a court-circuit� tout le monde pour mieux faire �chouer la rencontre et laisser la r�gion toujours r�fractaire au FLN, lequel doit selon eux, rester propri�t� des r�gions arabophones. Enfin, disons que ce qui s�est pass� ce jeudi a d�montr� toute la fragilit� qui caract�rise l�Alliance constitu�e, rappelons-le, par le FLN, le RND et le MSP, qui sont en opposition au niveau de l�APW d�tenue par le FLN qui a compos� avec le RCD et le FFS. Elle a mis �galement au grand jour les dissensions au sein du FLN.