A quelques jours de la cl�ture faut-il se donner la peine de parler encore d�eux ? Ces cinq agit�s des tr�teaux qui, pour les besoins d�une troisi�me l�gitimation, jouent aux parangons de la contradiction quand ils ne sont que de larmoyants critiques donnant le change. De pi�tres cache-sexe d�un despotisme r�el qui aurait honte de se pr�senter tel qu�il est. Doit-on, par scrupule journalistique, commenter leurs surr�alistes propos ? Folkloriques faire-valoir assign�s � occuper la sc�ne du cabaret politique et que l�on a soudoy�s par la subvention. Avaient-ils, vraiment, quelque chose � dire sinon � mentir � bon compte ? A eux, il leur a �t� demand� de se d�ployer � travers bourgades et miteuses salles de quartier afin de faire les rabatteurs quand l�unique candidat va d�une province � une autre o� il est accueilli avec un faste hollywoodien factur� au contribuable. Cinq larrons en foire, cependant, incapables d��tre de subtils bonimenteurs. Tout juste s�ils furent en mesure de capter l�int�r�t de quelques oisifs de rencontre. Plus qu�une erreur de casting de la part des metteurs en sc�ne de cette �lection, ils ont fini par incarner, apr�s deux semaines, tout le c�t� inf�me du syst�me. Qu�on leur conc�de le cynisme de chasseurs de prince agissant uniquement par opportunisme ne d�douane que leur petite personne. Car, a contrario, le fait qu�ils aient re�u le quitus d�entrer dans une sc�ne majeure signifie que le r�gime lui-m�me a d�j� franchi le Rubicon de l�immoralit�. Un ultime m�pris pour l�opinion de ce pays qu�il ne manque pas de flatter circonstanciellement en qualifiant sa composante de �citoyens�. Naturellement port�s par leurs int�r�ts, nos dirigeants ne s��taient-ils pas forg�s depuis dix ann�es quelques convictions pour durer ? Parmi celles-ci la certitude, entre autres, que l��lectorat n�existe pas dans les faits puisque l�appareil d�Etat, qu�ils contr�lent, est seul en mesure de fabriquer les r�sultats. C�est � partir, pr�cis�ment, de cette persistance des pratiques malsaines que l�on doit analyser l��chec de l�exp�rience d�mocratique de ce pays. Bien �videmment, ces danseuses(1) consentantes, invit�es au bal �lectoral, y trouvent leur compte. Elles qui, par souci de para�tre sous la lumi�re, sont pr�tes � toutes les contorsions politicardes. Tout juste si elles ne deviennent pas, lors des �grandes saisons � des urnes, un peu plus exigeantes sur les honoraires et parfois sur certaines garanties pour l�apr�s-grand soir. Plus d�argent demandait r�cemment Touati, plus de visibilit� politique sollicitait Louisa Hanoune ! Une ind�cente danse de Saint- Guy autour de la d�pouille du pluralisme. Leur mission accomplie � compter du 9 avril, elles rentreront sagement dans les rangs et seront, notamment, sans inqui�tude sur le verdict des urnes. Ne les concernant gu�re, d�s lors qu�elles furent recrut�es pour �tre battues comme pl�tre, elles ne feront pas de commentaires sur les taux ridicules qui leur seront impartis. Ayant par avance pr�f�r� le maraudage politique, bien plus fructueux, elles s�abstiendront de toute contestation. Car lorsque entre en sc�ne le deus ex machina charg� de moduler les stocks de voix, au soir du 9 avril, il faut savoir raison garder. Monstre froid dans l�ex�cution de la besogne en question, ce dernier n�est travers� par aucun doute ni d�rang� en conscience par l�infamie qu�il est appel� � commettre. La �raison d�Etat, c'est-�-dire la p�rennit� du clan, est suffisante pour en faire une �thique. Elle fonctionne comme une autojustification jusqu�� pr�senter une op�ration antir�publicaine sous les traits d�une exigence patriotique. Autant dire que cette distribution des r�les qui vient d�animer la campagne participe de l��ternelle tromperie que l�on sert � chaque rendez-vous important. Sauf que cette fois-ci, le cache-sexe du pluralisme est de m�diocre qualit�. L�opinion d�ailleurs le constate bien mieux qu�en 1999 et 2004. Avec certitude, elle peut aujourd�hui d�signer les officines qui ont chaque fois vol� au secours du r�gime. Celles qui ont appuy� les choix les plus impopulaires, laiss� passer les impairs politiques, cautionn� les lois sc�l�rates, travesti les grandes v�rit�s, falsifi� les scrutins et enfin contribu� au d�sespoir des Alg�riens. Pour faire court jusqu�� la simplification, ceux que l�on a pr�sent�s depuis le 19 mars, date de l�ouverture de la campagne, comme des candidats cr�dibles ne sont en v�rit� que des petites mains charg�es d�apporter leur poign�e de terre � la tombe de la d�mocratie. Des fossoyeurs au rabais dont la seule pr�sence sera �tonnement plus dissuasive pour l��lecteur que ne le fera l�image impos�e d�un pr�sident sortant qui ne veut pas partir ! Une �lection pluraliste � candidat unique, c�est quand m�me ce qui se fait de pire pour la tenue d�un vote. B. H. 1- L�on remarquera que l�on a suivi les recommandations de Me Teguia en cessant de les qualifier de �li�vres�. D�sormais, ils seront affubl�s du vocable de �danseuses�. C�est peut-�tre plus humain en �genre� mais pas, pour autant, plus digne.