La population d�Akbou �tait, hier, au rendez-vous de la marche pacifique � laquelle a appel� le comit� local du Printemps noir pour d�noncer l��lection pr�sidentielle d�aujourd�hui. Ils �taient quelque 2 000 personnes � descendre dans les rues d�Akbou pour crier haut et fort leur r�volte et leur rejet du scrutin pr�sidentiel. Des responsables politiques, dont Tarik Mira et Ali Brahimi, d�put�s du RCD, Mouloud Mebarki, membre de la direction du MAK, Sofiane Adjlane, ex-d�l�gu� des arouch, et Sa�d Salhi de la ligue de d�fense des droits de l�Homme ont pris part �galement � la marche initi�e sous les mots d�ordre de d�nonciation par la m�me occasion �de la corruption et l�instrumentalisation de l�Etat, la chert� de la vie, la mis�re sociale et �conomique, la trahison de la m�moire des martyrs, le chantage �conomique exerc� sur la Kabylie, le pouvoir, ses relais et les serviteurs de Bouteflika dans la r�gion�. Une heure d�j� avant le coup d�envoi de la manifestation, la foule qui s�est rassembl�e � la place Berri-Ahc�ne a donn� le ton en reprenant � tue-t�te des slogans fustigeant le pouvoir. �Ulac l�vot ulac !� �Pouvoir assassin !� �Bouteflika, ouyahia houkouma irhabya !�,�Dabahine, quataline, iquoulou wataniynne !� � la Kabylie n�est pas � vendre !� ont �t� autant de mots d�ordre scand�s par la procession humaine tout au long du parcours menant vers la place Colonel-Amirouche, point de chute de la marche. Dans une ambiance color�e, � la t�te de la marche, des manifestants ont brandi un cercueil pour d�noncer le scrutin pr�sidentiel et dire �non � l�enterrement de la d�mocratie et de l�Alg�rie !�. D�autres marcheurs, qui entendaient � leur mani�re s��lever contre la vie ch�re, exhib�rent des pommes de terre tout en criant des slogans hostiles � la politique �conomique men�e par le pouvoir qui ne cesse d�affecter s�v�rement le pouvoir d�achat des Alg�riens. Emu par cette immense mobilisation citoyenne, un vieil homme, qui participait � la marche, ass�nera en parlant de ce qu il a qualifi� � d�agitation� des partisans du candidat-pr�sident durant la campagne �lectorale : �L�argent coule � flots, les portraits du pr�sidentcandidat ont inond� nos murs mais Bouteflika ne r�ussira jamais � conqu�rir les c�urs en Kabylie, qui demeurera belle et rebelle pour l��ternit�. A l�issue de la marche qui s�est d�roul�e sans le moindre incident, une prise de parole a �t� improvis�e. Tout en appelant les citoyens au �rejet massif du scrutin pr�sidentiel �, les diff�rents intervenants ont tir� � boulets rouges sur la politique �incarn�e par Bouteflika durant ces dix derni�res ann�es comme chef de l�Etat�. �A mesure que le rendez-vous fatidique approche, l�Alg�rie sombre dans le d�sespoir et le renoncement, face � un pouvoir qui abuse des moyens de l�Etat et dilapide l�argent du contribuable sur fond de spectacles, de promesses client�listes et de corruption massive. Tandis que les serviteurs entonnent toute honte bue, la trompette des ��indjazate de fakhamatouhou��, le malaise s��largit et la crise �conomique et sociale perdure avec son cort�ge de mis�re, de harraga, de ch�mage et de d�linquance qui touche des pans entiers de la population et particuli�rement la jeunesse�, d�noncent les organisateurs de la marche dans une d�claration. �Personne n�est dupe, les d�s sont pip�s et Bouteflika, candidat du syst�me, aura son troisi�me mandat et les li�vres leurs quotes-parts. En l�absence de l�opposition d�mocratique et la fermeture du champ politique et m�diatique, le bourrage des urnes est bien une sp�cialit� du pouvoir alg�rien�, lit-on encore dans le m�me document.