Les deux plus grands r�seaux de narcotrafiquants qui alimentaient les fili�res libyennes en kif � partir du Maroc via B�char sont tomb�s. Ils ont �t� d�mantel�s par les �l�ments de la S�ret� de wilaya apr�s plusieurs mois d�investigations et de tractations. Les policiers ont arr�t� la semaine derni�re une dizaine d�individus dont deux Marocains, Azziz C., 28 ans, et Alla Mohamed, 33 ans. Ce dernier a �t� bless� par balle lors de l�op�ration qui s�est d�roul�e en plein d�sert entre la petite commune de Mougheul et la fronti�re avec le Maroc. Les hommes de la PJ ont �galement r�cup�r� 24 kg de kif sur les deux Marocains et 5 kg cach�s dans la terre. Tout a commenc� il y a quelques mois apr�s l�arrestation � B�char de E. Djelloul 50 ans, Alg�rien d�origine marocaine. Il venait � peine de sortir de la prison de Tlemcen o� il a purg� une peine de 8 ans pour trafic de drogue. Il a chang� de ville mais pas de m�tier. Lors de son interrogatoire, Djelloul a r�v�l� aux policiers qu�il acheminait de tr�s grandes quantit�s de kif marocain vers la Libye. Il a aussi donn� les noms de ses fournisseurs marocains et leurs num�ros de t�l�phone. Ce qui a permis aux enqu�teurs d�infiltrer le r�seau. Djelloul a aussi, � partir de sa cellule, communiqu� avec Azziz C. et Alla Mohamed qui se trouvaient chez eux de l�autre c�t� de la fronti�re. Il a pr�sent� les policiers comme �tant de nouveaux acheteurs. Les tractations par t�l�phone entre les enqu�teurs de la police et les narcotrafiquants marocains ont dur� plusieurs semaines, voire des mois. Ces derniers �taient aussi prudents que rus�s. La semaine derni�re, ils ont finalement accept� de livrer deux quintaux de zetla � leurs nouveaux clients (des policiers). Ils se sont fix� rendez-vous � midi � l�endroit dit Oum Chgueg, entre Mougheul et la fronti�re. Les deux Marocains n�en ont ramen� avec eux que 24 kg en guise d��chantillon. Ils voulaient aussi s�assurer que leurs clients disposaient bien de la somme exig�e. Les deux quintaux �taient sur le dos de deux mulets rest�s sur une colline au niveau de la fronti�re avec un troisi�me contrebandier. Ce dernier �tait arm� et suivait le d�roulement des n�gociations � l�aide d�une paire de jumelles. Les discussions entre les deux narcotrafiquants et leurs clients ont dur� presque une demi heure. Les premiers voulaient convaincre les seconds � aller sur la bande frontali�re r�cup�rer le reste de la drogue. Les policiers avaient re�u des ordres fermes de ne pas s�approcher de la fronti�re. Alla, tr�s exp�riment�, avait compris qu�il se trouvait en face de policiers. Il a plong� sa main � l�int�rieur de sa veste pour sortir son couteau mais l�agent, plus rapide, lui a tir� deux ou trois balles dans le pied. Leur acolyte, qui guettait � partir de la colline, a entendu les coups de feu. Il a r�cup�r� les mulets et rebrouss� chemin. Apr�s avoir �t� soign� au niveau de l�h�pital 240 lits de B�char, Alla et son compatriote se sont mis � table. Ils ont d�abord donn� les noms de leurs clients � Mougheul et Bouka�s, deux communes frontali�res. Ils travaillaient en famille. Alla a des liens de parent� avec les Assouli de Mougheul et Azziz alimentait des membres de sa belle-famille les Amouri, � Bouka�s. Ainsi trois membres de la famille Assouli ont �t� arr�t�s. Il s�agit de Ali, Khalef et Assoul. Trois membres de la famille Amouri de Bouka�s dont le p�re, ont, eux aussi, �t� neutralis�s. Selon notre source, les deux contrebandiers marocains ont fait des r�v�lations tr�s graves � propos des complicit�s qui existent au-del� des fronti�res entre les autorit�s marocaines, les membres du Makhzen notamment, et les diff�rents r�seaux de narcotrafiquants qui op�rent au niveau des fronti�res avec l�Alg�rie. Les tonnes de kif qui sont introduites � B�char proviennent, selon Alla et Azziz, de Ketama, une ville situ�e au nord du Maroc. Les cargaisons sont escort�es, selon eux, par des agents du Makhzen jusqu�� la fronti�re alg�rienne. Ces derni�res ann�es, selon ces individus, plus de 50 tonnes de kif sont pass�es par Mougheul et Bouka�s (wilaya de B�char). Maintenant, il faut se demander quel avenir peut-on envisager pour les relations alg�ro-marocaines ? Le groupe des trafiquants a �t� pr�sent� mardi devant le juge puis incarc�r�.