En l�espace de deux ans, les saisies de drogue op�r�es par les services de s�curit� ont connu une hausse vertigineuse, �valu�e � plus de 700 %. Alors que la quantit� de drogue saisie en 2007 a �t� de 12 tonnes seulement, celle enregistr�e en 2009 a atteint la barre des 70 tonnes. Au rythme o� vont les choses, l�Alg�rie, actuellement consid�r�e comme une zone de transit de drogue, ne risque-t-elle pas de devenir, dans un avenir proche, un pays � grande consommation de stup�fiants ? Enqu�te r�alis�e par, Mehdi Mehenni Pour le seul mois de janvier 2010, les �l�ments de la Gendarmerie nationale ont saisi 732 kg de kif trait�. Quant � l�ann�e 2009, elle a vu les gendarmes qui interviennent en zone extra-muros saisir � eux seuls 64 837 kg de drogue. Avec un lot de 52 tonnes, la plus grande partie de cette marchandise �tait destin�e au march� ext�rieur, alors que le reste devait alimenter le march� national. De leur c�t�, les �l�ments de la S�ret� nationale qui interviennent en zone intra-muros ont pu, durant l�ann�e �coul�e, mettre la main sur 5 837 kg de kif trait�. Les quantit�s r�cup�r�es par la police �taient initialement destin�es � la consommation en milieu urbain, alors que celles saisies par la gendarmerie sur les bandes frontali�res devaient transiter vers le march� ext�rieur. Mais ce qui demeure le plus inqui�tant cette ann�e, c�est, outre le chiffre record des saisies, qui avoisine les 70 tonnes, le fait que des quantit�s de plus en plus importantes sont destin�es � la consommation locale. En plus des 5 tonnes saisies par les services de police, les �l�ments de la Gendarmerie nationale ont r�cup�r� plus de 12 tonnes de kif trait�, destin�es � la commercialisation et � la consommation. Ce qui correspond � 17 tonnes de cannabis retir�es du march� alg�rien avant qu�elles ne tombent entre les mains des consommateurs. Si cette importante quantit� �tait destin�e au march� de la consommation, alors qu�il y a seulement deux ans, celle qui devait transiter par le pays n�a pas d�pass� les quatre tonnes, c�est qu�il y a mati�re � s�inqui�ter. A ce sujet, le colonel Zeghida Djamel, chef de la police judiciaire aupr�s du Commandement de la Gendarmerie nationale, pense que pour le moment, si 80 % de la drogue saisie en 2009 �tait destin�e � transiter, le risque de voir l�Alg�rie devenir un pays � grande consommation de drogue ne s�affiche n�anmoins pas encore. Mais par contre, met-il en garde, la hausse des saisies de plus de 700 % en l�espace de deux ans renseigne sur la pr�sence en force des narcotrafiquants sur le sol national et sur le fait que le plus grand lot de drogue produite au Maroc passe par l�Alg�rie. Ce qui n��carte pas, poursuit-il, la possibilit� de voir, avec le temps, le march� alg�rien devenir plus d�pendant. Mais en parall�le, et ce qu�il ne faut pas omettre, explique-t-il, c�est que la forte augmentation des quantit�s saisies renseigne �galement sur la r�ussite du nouveau dispositif s�curitaire install� depuis 2005, car la drogue a toujours chemin� par le sol alg�rien. Par o� transite la drogue ? Apr�s la s�curisation de l�espace Schengen, les grands lots de drogue qui transitaient par mer, du Maroc vers les pays europ�ens de la rive m�diterran�enne, passent actuellement par trois axes principaux, de l�Alg�rie vers l�Europe et le Moyen-Orient. Au d�part et jusqu�� la fin des ann�es 1990, la plus grande quantit� de drogue qui parvenait du Maroc �tait concentr�e dans le Nord. Ainsi, les narcotrafiquants faisaient g�n�ralement transiter la marchandise par Tlemcen et Oran, en passant par les diff�rentes wilayas du Centre, pour rejoindre l�Est d�o� la drogue �tait achemin�e vers l�Europe et le Moyen-Orient, via la Libye. Apr�s la saturation de ce r�seau, suite au renforcement du dispositif s�curitaire et l�identification des principaux points de transit, explique le commandant Reki Mohamed, chef du bureau des stup�fiants du Service central d�investigation criminelle, les narcotrafiquants ont opt�, � partir de l�ann�e 2000, pour le grand Erg occidental. Ce massif, constitu� de dunes immenses et qui s��tend sur 80 000 m2, a, durant des ann�es, profit� au passage des convois des narcotrafiquants qui utilisent des Toyota-Station et un mat�riel tr�s performant (GPS, t�l�phones Thuraya�). Profitant des territoires occup�s du Sahara occidental, le plus grand lot cheminait par Tindouf et B�char, en passant par les wilayas de Ouargla et d�El-Oued, pour atteindre la Libye. Toujours selon le commandant Reki, les narcotrafiquants faisaient passer �galement, durant cette �poque, la drogue provenant du Maroc par le Sahara occidental, la Mauritanie, le Mali et le Niger, soit l�axe des pays du Sahel, pour rejoindre la Libye , puis le Moyen-Orient et l�Europe. Mais devant la pr�sence des groupes arm�s rebelles des pays du Sahel, les Touaregs et les conflits tribaux dans cette r�gion, ainsi que l�installation en force de groupes arm�s du GSPC, la mission s�est av�r�e, au fil du temps, p�rilleuse. Les narcotrafiquants ont fait � plusieurs reprises l�objet de racket des groupes arm�s rebelles qui, s�ils ne les d�lestent pas de la marchandise pour ensuite les assassiner sur place, les obligent � payer une forte ran�on pour pouvoir passer. Devant cette situation et afin de minimiser le risque, les narcotrafiquants ont opt� pour le grand Sud alg�rien, pr�f�rant de loin les courses-poursuites des unit�s des gardes-fronti�res, o� il y a une chance de prendre la fuite, aux dangereux rebelles arm�s du Mali et du Niger. Aujourd�hui, la plus grande quantit� de drogue, qui provient du Maroc, transite par le Grand Sahara, et la lutte contre cette forme de criminalit� commence justement dans cette r�gion. Sur les 64,8 tonnes de kif saisies par les �l�ments de la Gendarmerie nationale durant l�ann�e 2009, 36,3 tonnes ont �t� r�cup�r�es � B�char, 7,7 tonnes � Tindouf et 1,4 tonne � Na�ma, ce qui repr�sente pr�s de 73 % de la quantit� globale saisie. Ces trois wilayas font partie de l�axe du trafic de drogue du Sahel, et toute cette marchandise �tait destin�e � transiter initialement par le grand Sud, notamment � Adrar et Tamanrasset, pour rejoindre la Libye, le Moyen-Orient et l�Europe et, ainsi, �viter le passage par la Mauritanie, le Mali et le Niger. Les convois arm�s du d�sert ! La drogue n�est pas un ph�nom�ne nouveau en Alg�rie. Au contraire, elle a toujours transit� et transitera encore par le territoire national, tant que le Maroc continuera � faire de la production de drogue son premier chiffre d�affaires, sachant que plus de 2 000 tonnes de cannabis sont annuellement mis sur le march� par ce pays voisin. Mais ce qui est nouveau, ou plut�t inqui�tant, c�est le recours des narcotrafiquants aux armes de guerre pour la s�curisation de leurs convois devant les dispositifs des unit�s de gardes-fronti�res. Contrairement aux ann�es pr�c�dentes, aujourd�hui, chaque v�hicule des convois de narcotrafiquants est muni de son propre lot de carburant, d�armes de guerre et de moyens de t�l�communications ultramodernes. Devant cette situation p�rilleuse, et le risque auquel sont quotidiennement confront�s les gardes-fronti�res face � des narcotrafiquants arm�s qui n�h�sitent pas � ouvrir le feu en cas de course-poursuite, la Gendarmerie nationale a pris de nouvelles initiatives et chang� carr�ment son mode op�ratoire. Aujourd�hui, selon les pr�cisions du colonel Zeghida, la lutte contre le trafic de drogue aux fronti�res alg�rienne n�est plus seulement l�affaire des gardes-fronti�res mais aussi celle de tout le corps de la Gendarmerie nationale. Ainsi, le nouveau dispositif mis en place dans cette r�gion est b�ti sur trois niveaux. Le premier est celui des gardes-fronti�res, le second concerne les unit�s d�intervention et le troisi�me a trait aux brigades de s�curit� routi�re. En 2009, 15 accrochages ont �t� enregistr�s contre 4 en 2008, qui ont valu � la Gendarmerie nationale la perte de deux �l�ments et des blessures � deux autres. L�interception des convois de narcotrafiquants a permis la r�cup�ration de 42 v�hicules, 4 FM/PK, 7 Kalachnikovs, 16 t�l�phones portables Thuraya, 3 GPS, 45 970 paquets de cigarettes et 2 motos. A titre indicatif, le 21 mars 2009, dans un dispositif s�curitaire sous forme d�embuscade, les �l�ments du 10e GGF de Hassi-Khebbi ont aper�u, au lieudit Djebel- Berahil, dans la commune de Tabelbala (B�char), trois v�hicules de marque Toyota- Station venant de la fronti�re alg�ro-marocaine et p�n�trant sur le territoire national. Aussit�t, les GGF ont ouvert le feu sur le convoi des narcotrafiquants, lesquels n�ont pas h�sit� � riposter. Un v�hicule Toyota-Station a pu �tre immobilis�, dans lequel on a d�couvert pr�s de 3 tonnes de kif trait� et un t�l�phone portable Thuraya, tandis que les deux autres ont r�ussi � prendre la fuite. Les recherches d�clench�es dans la r�gion ont conduit � l�interpellation d�une personne de nationalit� alg�rienne et sans profession, �g�e de 35 ans, p�re de deux enfants et demeurant � Bordj-Badji-Mokhtar. Le lendemain, � 11h, les m�mes �l�ments ont aper�u au lieudit Oued-Ke�met, � 80 km du cantonnement de Del�at-Djenieb, six motocyclettes qui �taient entr�es sur le territoire national depuis le Maroc. Lors de l�accrochage qui s�en est suivi, les narcotrafiquants ont vivement ripost�, � l�aide d�armes automatiques, aux tirs nourris des GGF, avant de prendre la fuite. Alors que du c�t� des GGF, l�on a enregistr� deux bless�s : le commandant du 101e Escadron des gardesfronti�res de B�char et un gendarme. Le m�me jour, t�t le matin, vers 6h30 , les �l�ments du 11e GGF de Hassi- Nagua, dans la wilaya de Tindouf, en embuscade au lieudit Galb-El-Hadid, ont aper�u, au loin, quatre v�hicules de marque Toyota Station venant du Maroc, transitant par le territoire national et se dirigeant vers la Mauritanie. En suivant leurs traces, ils ont d�couvert un des quatre v�hicules en panne, avec � son bord une cargaison de 1,7 tonne de kif trait� et un t�l�phone portable Thuraya, alors que les trois autres v�hicules ont de toute �vidence pu rejoindre le territoire mauritanien. Quelques heures plus tard, c�est dans la wilaya de Na�ma que les �l�ments du 252e EGF d�El-Kasdir, en embuscade au lieudit Djenane-El-Merir, ont r�cup�r� cinq b�tes de somme abandonn�es par des narcotrafiquants, qui transportaient 10 quintaux de kif trait�. Les recherches effectu�es sur les lieux ont permis de retrouver quatre autres b�tes de somme, transportant 340 kg de cannabis. Par ailleurs, et c�est ce qui explique la hausse du trafic de drogue dans les r�gions frontali�res, notamment dans le grand Sud, explique encore le colonel Zeghida, c�est la criminalisation de la contrebande. Aujourd�hui, un contrebandier qui transporte des cigarettes risque la m�me peine d�emprisonnement qu�un narcotrafiquant, disposition qui a pouss� les r�seaux de la contrebande � opter pour le transport de la drogue, du moment qu�il s�agit d�un cr�neau plus lucratif et sachant aussi que la sanction est la m�me. L�approvisionnement par voie maritime La mer est aussi un moyen d�approvisionnement du �march� de la drogue� alg�rien. La voie maritime fait souvent des jeunes ch�meurs � qui n�ont jamais eu d�ant�c�dents � des revendeurs de drogue. La Gendarmerie nationale a eu � traiter plusieurs cas d�individus qui sont tomb�s par hasard sur des quantit�s de drogue rejet�es par la mer et qui, au lieu de le signaler aux services de s�curit�, ont pr�f�r� chercher preneur de la marchandise. Mais souvent, ils finissent par se faire prendre, vu leur manque d�exp�rience dans le domaine (lire l�encadr� intitul� �La mer a fait de lui un dealer�). Durant l�ann�e 2009, les unit�s de la Gendarmerie nationale ont trait�, � travers 10 wilayas du littoral, 103 affaires li�es � la d�tention et la commercialisation de quantit�s de kif trait� rejet� par la mer, qui ont permis la r�cup�ration de 5,1 tonnes, alors que seulement 669 kg ont �t� r�cup�r�s en 2008 et 365 kg en 2007. La plus grande quantit� a �t� r�cup�r�e � A�n-T�mouchent, o� apr�s la r�cup�ration d�un zodiac semi-rigide Go Fast, dot� de quatre moteurs de 250 chevaux chacun, abandonn� au large, les �l�ments de la Gendarmerie nationale ont d�couvert � son bord 2,6 tonnes de kif trait�. Apr�s moult investigations, il s�est av�r� qu�il s�agissait d�un zodiac marocain qui devait transporter la marchandise de Nador � Alicante. Quelques jours plus tard, le corps d�un Africain portant le m�me type de gilets de sauvetage qui se trouvaient � bord du Go Fast a �t� rejet� par la mer, non loin du lieu de la d�couverte. Ceci d�montre, explique le colonel Zeghida, le rapport de l��migration clandestine avec le trafic de drogue, sachant que les immigrants clandestins tentent � la fois de rejoindre l�autre bout de la rive sud et de transporter de la drogue, ce qui leur permet d�acc�der en Europe avec suffisamment d�argent pour survivre. Il est �galement � pr�ciser que ce genre de zodiac d�couvert au large d�A�n-T�mouchent n�est point commercialis� en Alg�rie, ainsi que le type de moteurs qui ont d�ailleurs �t� fabriqu�s � Duba�. Pour ramener le Go Fast du large jusqu�au bord de mer, les GGN ont d� faire appel � des p�cheurs de la r�gion. C�est l�une des rares fois o� les �l�ments de la Gendarmerie nationale ont eu � d�couvrir une aussi grande quantit� de drogue rejet�e par la mer. D�habitude la marchandise abandonn�e par les narcotrafiquants est jet�e en mer dans des cartons de 30 kg chacun. Ces colis sont g�n�ralement retrouv�s � Alger, Tipasa ou dans les autres wilayas du littoral ouest. Lorsque les transporteurs sont pourchass�s par les gardes-c�tes europ�ens, ils abandonnent souvent la marchandise en pleine mer, pour ne pas �tre pris en flagrant d�lit. Car dans ce genre d�affaires, et selon la loi europ�enne, m�me si les narcotrafiquants sont photographi�s ou film�s, ils ne risquent aucune peine s�ils ne sont pas arr�t�s en possession de la marchandise. M. M. LES DEALERS SONT DE MIEUX EN MIEUX ORGANIS�S La police a du mal � intervenir en milieu urbain Il n�est un secret pour personne que les dealers r�gnent en ma�tres sur plusieurs quartiers des grandes villes alg�riennes. M�me les plus recul�s de nos villages sont touch�s par ce fl�au. Ce qui donne, ainsi, du fil � retordre aux services de s�curit� qui avouent leur difficult� � intervenir, surtout en milieu urbain. Selon Faouzi Moualek, commissaire principal � la Direction de la police judiciaire, dans les 4 403 affaires li�es � la drogue trait�es par les �l�ments de la S�ret� nationale durant l�ann�e 2009, 6 395 personnes ont �t� arr�t�es. Sur pr�s de 5,2 tonnes de kif trait� r�cup�r�es, le plus grand lot saisi en Alg�rie l�a �t� dans l�Ouest, avec environ 4,2 tonnes, suivi du Centre avec 863 kg et de l�Est avec 136 kg. Parmi les wilayas les plus touch�es par le trafic de drogue, l�on retrouve Oran en premi�re position avec un lot de pr�s de 3 tonnes, suivi de Tlemcen (1,1 tonne), Alger (704 kg), Blida (56 kg), Tizi-Ouzou (36 kg), Batna (136 kg) et T�bessa (20 kg). Ainsi, et bien que la quantit� r�cup�r�e en 2009 soit sup�rieure � celle de 2008 (4,4 tonnes), il n�en demeure pas moins que les quantit�s de drogue saisies en milieu urbain, ces derni�res ann�es, par les �l�ments de la S�ret� nationale ne sont pas importantes par rapport � celles qui sont achemin�es vers le pays. Cela s�explique, souligne le commissaire principal Moualek, par la complexit� du trafic de drogue en milieu urbain, au regard de l�organisation des dealers : �Il est vraiment tr�s difficile d�intervenir dans les villes. Les dealers recourent � des ruses de plus en plus diaboliques pour fructifier leur commerce. Ils utilisent des guetteurs et des rabatteurs pour �couler leur marchandise. Par ailleurs, les quotas qui parviennent en milieu urbain sont g�n�ralement morcel�s en petites quantit�s avant d��tre commercialis�s ; les prises ne sont donc jamais importantes.� C�est pour cette raison, poursuit-il, que �la police nationale s�est bas�e ces derni�res ann�es sur le renseignement et l�investigation�. �Aujourd�hui, notre priorit� demeure le d�mant�lement des r�seaux et non pas la quantit� de drogue saisie. Car, quoi qu�il en soit et tant que le Maroc continuera d�en produire, la drogue p�n�trera toujours en Alg�rie. Mais si on parvient � mettre la main sur les principaux r�seaux, on aura r�gl� le probl�me de fond. Le but, c�est d�attraper un petit revendeur avec 200 grammes et de r�cup�rer ensuite 20 kg avec les informations qu�il peut nous fournir�, a-t-il conclu. M. M. IL S�APPR�TAIT � COMMANDER DES 4X4 HAUT DE GAMME Le baron des barons arr�t� � Ben-Aknoun ! Il a �t� arr�t� vers la fin de l�ann�e 2009 par les �l�ments du Service central d�investigations criminelles de la Gendarmerie nationale. Il a pu �tre mis hors d��tat de nuire gr�ce � une enqu�te minutieuse bas�e sur des recoupements d�informations recueillies � travers les accessoires d�appareils de t�l�communication r�cup�r�s dans les diff�rentes saisies op�r�s par les �l�ments de la Gendarmerie nationale, ainsi que par le biais de la collaboration et du t�moignage de plusieurs narcotrafiquants arr�t�s. Lui, c�est El-Hadj B., connu pour �tre un bon p�re de famille et qui a eu l�occasion de visiter � plusieurs reprises les Lieux Saints de l�Islam. Personne ne se doutait donc de son activit� ill�gale, d�autant plus qu�il exer�ait une activit� �officielle�. El�gamment v�tu et ne se doutant de rien, ce �notable�, connu et respect� sur la place d�Alger, a �t� arr�t� � Ben Aknoun, au moment o� il passait une importante commande de Toyota-Station chez le concessionnaire de cette marque tr�s pris�e par les narcotrafiquants. Une �quipe de gendarmes en tenue civile, se faisant passer pour des clients, guettaient le moment propice pour agir. Il fallait s�y prendre avec prudence. L�homme �tant identifi� comme un dangereux nabab de la drogue. Il sera menott� en une fraction de seconde et, depuis, il est en prison o� il devra purger une peine de 20 ans de r�clusion. El-Hadj B. est propri�taire d�immenses parcelles de terre au Maroc, o� une arm�e d�ouvriers y cultivent le cannabis en toute impunit�. Les importantes quantit�s de drogue produites sur ces terres sont revendues par El Hadj B. et ses complices � partir d�Alger. El-Hadj B. cible particuli�rement le march� europ�en. Les livraisons passent par le Grand Sahara alg�rien et transitent par la Libye et le Moyen-Orient, avant d�arriver en Europe. Le paiement des factures d�El Hadj B. se fait en euros, dans un compte bancaire ouvert � Duba�. Ce baron qui poss�de des biens en Alg�rie, en Europe, � Duba� et au Maroc est de nationalit� alg�rienne. Selon les informations en notre possession, il ne disposerait d�aucune autre nationalit�. Depuis la mise en place du Service central d�investigations criminelles de la Gendarmerie nationale, en 2008, cette structure a pu constituer une banque de donn�es � travers le recoupement d�informations et les liens �tablis entre les diff�rentes affaires enregistr�es sur le territoire national . Ce qui a conduit � l�identification de plusieurs r�seaux et � la d�couverte de nouveaux axes par lesquels est achemin�e la drogue. M. M. IL TENTE DE VENDRE DE LA DROGUE R�CUP�R�E SUR UNE PLAGE La mer a fait de lui un dealer Le 25 janvier dernier, suite � un dispositif de s�curit� routi�re mis en place � Damous, dans la wilaya de Tipasa, les �l�ments de la Gendarmerie nationale ont d�couvert � bord d�un bus de transport public 3 kg de kif trait�, en possession d�un jeune homme �g� de 24 ans, demeurant � Chlef. Ce dernier a avou� poss�der une autre quantit� de 17 kg cach�e � proximit� de son domicile, � Chlef. Par la suite, l�enqu�te a r�v�l� que cet individu n�a jamais �t� impliqu� dans des affaires li�es � la drogue. La quantit� trouv�e en sa possession avait �t� rejet�e par la mer, sur une plage, non loin de son quartier. Au lieu d�aller signaler le fait aux services de s�curit�, il a pr�f�r� chercher preneur de la marchandise. Ses deux complices ont �galement �t� arr�t�s.