Quand on �voque la perle du Maghreb, les regards s�orientent vers la magie des sites touristiques (les ruines de Mansourah, la grande mosqu�e, l��difice de Sidi Boumedi�ne, etc.). Tlemcen, pendant des si�cles, est rest�e un p�le d��changes, de culture et de traditions. L�artisanat tlemc�nien a connu ces derni�res ann�es un net recul qui en dit long sur l��tat de l�art dans la capitale des Zianides. Redonner une nouvelle �me � cet art et le faire sortir de sa l�thargie implique toute une politique de la part des professionnels. L�Institut national de l�artisanat a pris l�initiative de renforcer ce secteur par l�outil informatique afin de d�velopper les m�tiers traditionnels. Onze sp�cialit�s �taient cibl�es par cette op�ration : tissage, broderie, vannerie, sparterie, habit traditionnel, orf�vrerie, maroquinerie, sellerie, dinanderie, mais �galement et surtout la fabrication des instruments traditionnels de musique (luth, rebeb...). Pour rappel, cet institut abrite 300 apprentis venant de toutes les wilayas d�Alg�rie ; certains d�entre eux suivent l�apprentissage sous le r�gime de l'internat. Par ailleurs, il existe � travers le territoire de la wilaya de Tlemcen neuf centres de formation professionnelle dans l�artisanat (PNT de poterie et Farmat de fabrication de meubles, sises � Nedroma), une coop�rative sp�cialis�e dans la poterie traditionnelle � Bider ainsi qu�une unit� priv�e dans la commune de Bab-El-Assa de production de tuiles. La premi�re pr�occupation de ces centres reste celle de former une main-d�?uvre qualifi�e. D�autre part, encourager toute initiative de cr�ation et d�inspiration qui servira � redynamiser l�art artisanal, et en m�me temps diminuer le taux de ch�mage des jeunes. Les infrastructures touristiques vont �tre relook�es par des produits artisanaux, ce qui va permettre au visiteur de d�couvrir une certaine image de la capitale des Zianides. En parall�le, l�art culinaire a �t� renforc� par des �quipements modernes tout en gardant le go�t et la tradition du terroir. La cuisine tlemc�nienne affiche des similitudes, andalouse et marocaine, avec la capitale spirituelle du Maroc (Fes). En mati�re de soupes, on retrouve les m�mes recettes (h�rira...) et le m�me couscous tr�s appr�ci� dans le bassin m�diterran�en. Si la capitale des Zianides a su garder ses potentialit�s artisanales pendant des ann�es face � la concurrence industrielle, le commerce ainsi que l��volution de la technologie, il est temps de redonner � l�artisanat sa v�ritable place. En effet, � Tlemcen, celuici est toujours pr�sent dans les f�tes religieuses (Maoulid Ennabaoui, Achoura...), dans les festivals, les c�r�monies de mariage, les fian�ailles... chose qui fait la particularit� de la ville de l�ex-Pomaria... Les cascades d�El Ourit revivent, l�esplanade de Mansourah a retrouv� son charme d�antan, et les week-ends on a du mal � trouver une place au plateau de Lalla Setti et ce, gr�ce � la magie des airs : le t�l�ph�rique vous exp�die en moins de dix minutes � 1 000 m d�altitude pour admirer un paysage qui se perd aux confins de la M�diterran�e. Le jour o� le tourisme sera confi� aux professionnels, Tlemcen sera sans doute, avec son artisanat, un p�le touristique qui fera r�ver plus d�un.