Lundi, au si�ge de l�ONU � Gen�ve, le pr�sident iranien, Mahmoud Ahmadinejad, n�a pas rat� l�occasion de critiquer Isra�l en des termes crus et peu diplomatiques, le qualifiant d��tre le �r�gime le plus cruel et le plus raciste�. Extraits de ce discours qui a provoqu� l�indignation et le d�part de 40 diplomates europ�ens de la salle de conf�rences de l�ONU � Gen�ve. �Les Etats-Unis et d'autres r�gions du monde ont envoy� des immigrants venant d�Europe pour �tablir un gouvernement totalement raciste dans la Palestine�, a-t-il expliqu�. �Cela s'est fait en compensation des affreuses cons�quences du racisme en Europe�, a-t-il poursuivi. Pourtant, chacun parmi ces diplomates europ�ens pr�sents dans cette salle savait que le pr�sident iranien, qui est en course pour un second mandat � l��lection pr�sidentielle de juin prochain, allait profiter de cette tribune pour critiquer Isra�l. Car son discours, sur lequel se sont focalis�s les m�dias occidentaux, arabes, turcs et perses, �tait destin� � des fins de politique interne et externe. En instrumentalisant la situation que vit le peuple palestinien, Ahmadinejad, quelque peu en difficult� sur le plan interne, a cherch� visiblement � redorer son blason aux yeux des dizaines de millions d��lecteurs iraniens en vue de l��lection pr�sidentielle de juin prochain o� les sondages ne le donnent pas favori. A l�endroit du monde arabe et musulman, il a cherch� � se poser en champion de la cause palestinienne d�autant que les pays arabes n�avaient pas fait montre d�empressement pour stopper l�agression isra�lienne contre le Liban en 2006 et contre Ghaza en 2008. Pas plus qu�ils n�ont pes� pour relancer un processus de paix devant aboutir � la cr�ation d�un Etat palestinien. Sur ces deux questions, Ahmadinejad sait bien que les pays arabes ont fait montre d�indulgence coupable envers Isra�l et il les a exploit�s � sa mani�re. Les propos incendiaires du chef de l�Etat iranien, condamn�s par les pays europ�ens, ne doivent pas masquer la r�alit� des territoires palestiniens occup�s par Isra�l, le blocus de Ghaza, la poursuite de la colonisation des terres palestiniennes, avec en toile de fond, la r�pression continue des Palestiniens et le refus d�Isra�l d�un Etat palestinien dans les fronti�res de 1967 avec J�rusalem-Est pour capitale. Pas plus qu�ils doivent jeter un �cran de fum�e sur les crimes de guerre commis contre les civils palestiniens, d�nonc�s aussi par les ONG de d�fense des droits de l�homme isra�liennes, apr�s avoir enqu�t� � Ghaza. Une r�alit� que ces m�mes occidentaux, si prompts � s�indigner d�s lors que des critiques fusent � l�endroit d�Isra�l, ont critiqu�e bien mollement, faisant m�me montre de compr�hension en demandant � Isra�l de faire preuve de �discernement� quand son arm�e bombardait Ghaza ! Mais en aucun cas, ils ne lui ont exig� de fa�on ferme d�arr�ter sa guerre ou la colonisation des terres palestiniennes. Au fond, la rh�torique attendue du pr�sident iranien a plus servi la politique isra�lienne que la cause palestinienne. Elle a surtout permis � Isra�l de se poser en victime du �racisme� d�Ahmadinejad, alors que si�ge dans le gouvernement Netanyahu un raciste notoire, du nom de Avigdor Lieberman, qui avait appel� en 2006 en pleine s�ance parlementaire � l�ex�cution des d�put�s arabes si�geant � la Knesset en raison de leurs liens avec l�OLP et le Hamas, se proposant de chasser le million d�Arabes de nationalit� isra�lienne de leurs terres ancestrales, avant de proc�der dans un second temps au nettoyage ethnique de la partie colonis�e de la Cisjordanie. Ce qui a fait dire � l�historien isra�lien Zeev Sternell, sp�cialiste du fascisme europ�en, �Lieberman est le plus dangereux politicien de notre histoire (�) Je ne peux oublier, avertissait-il, que Mussolini est arriv� au pouvoir avec seulement trente d�put�s�.