Refusant que leur protégé, Israël, soit l'objet de critiques acerbes du Président iranien à la conférence de Genève de l'ONU sur le racisme, les Etats-Unis et les pays occidentaux se sont levés en masse pour le défendre et imposer ce monde unipolaire, où leur vision doit primer toutes les autres. Comme il fallait s'y attendre, les Etats-Unis ainsi que les pays européens ont exprimé leur indignation après le discours virulent contre Israël de Mahmoud Ahmadinejad à la conférence Durban II, à Genève. Alors qu'ils avaient veillé soigneusement à ce que les résolutions de la rencontre restent dans le contexte qu'ils avaient fixé sans dépasser leurs lignes rouges, qui mettent l'Etat hébreu à l'abri des critiques, les Occidentaux n'ont pu maîtriser le chef de l'Etat iranien. Fidèle à ses principes, ce dernier n'a pas ménagé Israël et le sionisme, malgré l'appel du secrétaire général des Nations unies le priant de ne pas assimiler le sionisme au racisme. Ahmadinejad est passé outre, en dénonçant la création d'Israël qui a, dit-il, privé "de terres une nation entière sous le prétexte de la souffrance juive". Poursuivant, il accuse les alliés d'avoir "envoyé des migrants d'Europe, des Etats-Unis et du monde de l'holocauste pour établir un gouvernement raciste en Palestine occupée", après la Seconde Guerre mondiale. Il conclut en estimant que "des efforts doivent être faits pour mettre un terme aux abus des sionistes et de leurs partisans". Ces propos, inacceptables pour les Etats-Unis et les Européens, ont été accueillis par la sortie de la salle de leurs représentants à cette rencontre. Cela étant, bien que l'ambassadeur adjoint des Etats-Unis à l'ONU, Alejandro Wolff, ait condamné comme "honteux", "exécrables" et "haineux" les déclarations du chef de l'Etat iranien, qui a qualifié Israël de "gouvernement raciste", Washington reste toutefois ouverte au dialogue avec l'Iran, a indiqué le département d'Etat, lequel a appelé Téhéran à "abandonner cette rhétorique horrible". Pendant le discours du président iranien, les 23 ambassadeurs de l'Union européenne présents ont quitté la salle en signe de protestation, sous les huées des nombreux partisans de Mahmoud Ahmadinejad déployés dans les tribunes. Sans surprise, les condamnations les plus virulentes des propos du président iranien sont venues des Etats-Unis et des pays européens. Nicolas Sarkozy a vu dans le discours "un appel intolérable à la haine raciste". Le Royaume-Uni a "condamné sans réserve les propos insultants et incendiaires du président iranien", qui "n'ont leur place nulle part, certainement pas dans une conférence antiraciste de l'ONU". "On ne peut utiliser un événement tel que la conférence de l'ONU pour inciter à la haine contre les Juifs", a renchéri le chef de la diplomatie italienne Franco Frattini. Même le Vatican s'est mis de la partie par la voix de son porte-parole, le père Federico Lombardi, qui a regretté dans le discours du chef de l'Etat iranien "des expressions extrêmes et inacceptables". Plus extrémiste dans sa réaction, la République tchèque, qui assure la présidence tournante de l'Union européenne, a quitté "définitivement" la conférence, refusant de "légaliser par sa présence des attaques anti-israéliennes totalement inacceptables". Par contre, le chef de la diplomatie norvégienne, Jonas Gahr Stoere, n'a pas cautionné la sortie des délégations occidentales, car selon lui : "si l'on commence à se retirer (des arènes de l'ONU, ndlr) parce qu'on trouve que c'est inconfortable de rencontrer nos opposants idéologiques, le monde y perd." Merzak Tigrine