La conférence onusienne sur le racisme dite Durban II, qui se poursuit jusqu'à demain vendredi, a encore prouvé que l'organisation des Nations unies reste entre les mains des pays qui l'ont créée pour s'en servir contre toute partie qui menace leurs intérêts. Elle a prouvé qu'une poignée de pays qui régissent le monde sont capables de toutes les forfaitures pour blanchir ce qui est noir et noircir ce qui est blanc. Dans ce chapitre, le folklore organisé par les pays européens à l'ouverture de la conférence, lundi, pour disqualifier le président iranien, seul leader musulman encore à dire et redire des vérités sur l'entité sioniste et ses crimes racistes en Palestine, a bien marché et influé sur la déclaration finale adoptée par consensus depuis des mois déjà. Pourtant, les propos du président iranien sur Israël et les pays qui l'ont créé et qui le soutiennent dans tout ce qu'il entreprend sont partagés par l'écrasante majorité des pays composant l'ONU. Les pays occidentaux, Etats-Unis en tête, interdisent au reste du monde, par tous les moyens dissuasifs possibles, de dire du «mal» de l'entité sioniste, même si cette dernière est le mal personnifié. Le leader iranien n'a rien inventé qui ne soit connu de toute la planète terre sur l'Etat juif et ses parrains occidentaux. Ses propos ont été falsifiés par les médias sous la coupe du lobby sioniste qui domine financièrement et militairement le monde pour le diaboliser. «Les puissances victorieuses des guerres mondiales se nomment elles-mêmes les conquérants du monde, en ignorant ou en foulant au pied les droits des autres nations par l'imposition de lois et dispositions internationales oppressives», commence par dire Ahmadinejad, selon le texte original rendu public par l'ONU. «Après la Deuxième Guerre mondiale, elles ont recouru à la fabrication d'une nation entière de sans-abri au prétexte de la souffrance juive. Ils ont envoyé des migrants d'Europe, des Etats-Unis et d'autres parties du monde pour établir un gouvernement totalement raciste en Palestine occupée. En compensation des conséquences sinistres du racisme en Europe, ils ont aidé à porter au pouvoir le régime le plus cruel, le plus répressif et le plus raciste en Palestine», assène-t-il. «Il est d'autant plus regrettable qu'un certain nombre de gouvernements occidentaux et les Etats-Unis se soient engagés dans la défense de ces auteurs racistes de génocide, tandis que les consciences éveillées et les peuples à la pensée libre dans le monde condamnent l'agression, la brutalité et le bombardement des civils de la bande de Ghaza», déplore-t-il, et avec lui tous les hommes libres de par le monde, y compris en Occident. Le sionisme, ou le racisme personnifié «Aujourd'hui, la communauté humaine fait face à une sorte de racisme qui a terni l'image de l'humanité. En ce début du troisième millénaire, le mot sionisme personnifie le racisme, qui a faussement recours à la religion et abuse les sentiments religieux pour cacher la haine. Il faut travailler à mettre fin aux abus de moyens politiques et internationaux des sionistes et de leurs partisans. Il faut encourager et soutenir les gouvernements dans le combat visant à éradiquer ce racisme barbare et avancer vers la réforme des mécanismes internationaux actuels», ajoute-t-il. S'adressant à la majorité des délégués qui l'ont écouté, il dit : «Vous êtes tous conscients de la conspiration de quelques pouvoirs et cercles sionistes contre les buts et les objectifs de cette conférence. Il devrait être reconnu que boycotter une telle session est une vraie indication du soutien à l'exemple flagrant du racisme.» Ces vérités crues, que les parrains de l'Etat sioniste ne veulent pas entendre, n'ont pas été rapportées par les médias du système dominant. Bien mieux, ces médias ont rapporté que le leader iranien fait toujours dans «le négationnisme» de l'holocauste. Il est traité de raciste, y compris par les dirigeants israéliens qui n'ont pas hésité à créer un incident diplomatique avec la Suisse, dont le président a rencontré son homologue iranien, s'immisçant dans les affaires internes d'un Etat souverain. Même Ban Ki-moon qui a rencontré Ahmadinejad a été vilipendé et contraint, ainsi, de «déplorer» les propos du leader iranien, prouvant ainsi que tout premier responsable de l'ONU n'est qu'une marionnette entre les mains de ceux, minoritaires, qui l'ont fait roi. Ahmadinejad n'a pas fait de scandale. Ce sont les pays qui ont quitté la salle au moment où il s'exprimait qui ont démontré qu'ils refusent la liberté d'expression lorsqu'elle ne verse pas dans leur escarcelle. Un analyste lucide juge les propos du président iranien totalement fondés, sur le site internet de l'International Solidarity Movement (ISM), une ONG palestinienne regroupant des pacifistes palestiniens et internationaux. «Aujourd'hui, le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a dit vérité à la conférence des Nations unies sur le racisme. Il a dit la vérité, l'absolue vérité, mais les vieux pouvoirs impérialistes de l'Europe, menée par la Grande-Bretagne, et leurs parasites de l'ancien camp communiste ont répondu en quittant la salle, dans un mouvement prémédité, destiné à dédaigner, snober le leader iranien. Ils sont sortis à cause de la vérité, de la même manière qu'ils ont tourné le dos à la justice pour le peuple de Palestine pendant les 60 dernières années», constate-t-il. Ceci dit, le texte final de la conférence adopté ne cite à aucun moment Israël. Bien entendu, la vérité selon laquelle «le sionisme est une forme de racisme», défendue lors de la conférence de Durban en Afrique du Sud, en 2001, a non seulement sauté mais est interdite d'être prononcée. C'est que cette vérité, qui était pourtant à juste titre affirmée dans une résolution de l'ONU en 1975, n'est plus. La résolution en question avait été abrogée en 1991 et l'on n'a pas besoin de deviner par qui. Le sionisme, cette idéologie basée sur la supériorité de la race juive, est responsable de la dépossession de tout un peuple de sa terre qu'il avait offert à des immigrants juifs venus d'Europe et du reste du monde. Il est derrière le plus grand groupe de réfugiés dans le monde, les Palestiniens interdits de renter chez eux depuis 60 ans.
Festival d'indifférence Un ancien diplomate britannique estimait que «les citoyens d'Israël sont définis et enfermés par la race. Il n'est pas juste que tous les juifs ethniques, partout où ils sont nés, aient le droit de vivre en Israël alors que beaucoup de Palestiniens ethniques qui sont en réalité nés en Israël ne le puissent pas. Les juifs ont un droit d'immigration en Israël pour leurs conjoints, les Arabes en Israël ne l'ont pas. La loi interdit en réalité aux Arabes israéliens d'épouser des Palestiniens à l'extérieur d'Israël. Beaucoup de communautés arabes sont physiquement coupées par des barbelés à lames». Cela n'est pas du racisme ! Pour cacher les turpitudes du monde dit libre, où le racisme, la xénophobie, l'islamophobie et l'on en passe, sont prégnants, les pays dominants ont même innové à Genève.Ils ont fait adopter la déclaration finale de la conférence, qu'ils ont expurgée de tous les termes «inconvenants», deux jours avant l'achèvement de ses travaux. Cela évidemment, pour se prémunir contre toute éventuelle «mauvaise influence» des propos d'Ahmadinejad sur la majorité des délégués. Dire aussi que les Etats-Unis et Israël ont boycotté les travaux, c'est aller vite en besogne. En effet, s'ils ont été absents officiellement, ils sont largement représentés par des ONG très puissantes, et par conséquent qui ont pignon sur… les travées du Palais des nations de Genève. Le texte final ne fait nullement mention aux Palestiniens. Il se contente d'évoquer simplement les peuples sous occupation et dont 1415 venaient d'être massacrés en janvier dernier à Ghaza. Et les Arabes dans tout cela ? Ils sont les absents présents, et seul le délégué libyen a voté contre le texte final raboté à leur guise par les puissants. D'où l'exclamation victorieuse d'un Bernard Kouchner, pour qui «dans ce texte, tout ce que nous voulions mentionner, c'est-à-dire l'antisémitisme, la discrimination sur les personnes, la liberté d'expression, le génocide a été mentionné, la mémoire de l'holocauste». Quant aux vrais crimes racistes, aux génocides exécutés directement ou non sur des groupes faibles par «les visages pâles» et autres discriminations basées sur la race et la religion, ils y sont mentionnés dans une généralité affligeante qui les banalise. Du reste, l'ONU s'en félicite par un communiqué selon lequel en adoptant ce texte, «la communauté internationale a revigoré son engagement pour la mise en œuvre de la Déclaration et du programme d'action de Durban, donnant ainsi espoir aux millions de victimes du racisme, de la discrimination raciale, de la xénophobie et de l'intolérance dans le monde». C'est vrai, cette conférence sur la racisme est une farce et un festival d'indifférence envers tous les faibles de ce monde.