Sur un fond de m�tier � tisser, deux espaces, l�un romanesque, l�autre de la repr�sentation th��trale, la narration-lecture d�bute et, tel un �cheveau, la trame se tisse et alors on se laisse conter. Il y a du Camus et du Kateb chez Djaout, il y a la mer, le soleil� et surtout ce regard implacable sur la soci�t� alg�rienne, il y a aussi cette filiation forte avec Mammeri et un go�t prononc� pour la description et la consistance. Omar Fetmouche, juste apr�s une s�ance de �filage� dont le Soir D�Alg�rie a eu l�exclusivit�, nous avoue que le texte de Djaout s�adapte ais�ment � la trame dramaturgique. �Dans le roman, d�j�, nous avons des personnages, un conflit, un espace� J�ai essay� d��tre fid�le � l��uvre de Djaout je ne me suis permis aucun rajout�, d�clare-t-il La sc�nographie de Zaabouti Abderrahmane est originale. D��normes m�tiers � tisser se croisent et s�articulent pour d�limiter les espaces dans un �quilibre parfait. Leur combinaison en fait une machine, un broyeur toujours dans le moule d�un m�tier � tisser, un livre et une harpe compl�tent les d�cors, c�t� cour et c�t� jardin. La distribution repose sur une pl�iade de talents confirm�s dont Ahc�ne Azazni, Mammria Rachid, Kaouane Belkaceme ou encore Dereghia Djohra�. La pi�ce de th��tre est donn�e sur un rythme et une performance remarquables, a�r�e par des chants, des danses et surtout un humour des plus corrosifs. Le passage du roman � la repr�sentation est r�ussi, la charge �motionnelle est telle, qu�� la fin du spectacle, la magie du th��tre nous poursuit encore. Omar Fermouche a su nous faire d�couvrir et aimer Tahar Djaout. Les Vigiles? Un tr�s beau po�me.