L'histoire est une culture �crite. Se fondant sur la puissance du t�moignage, elle passe par une reconstitution exacte des faits puis�s dans les archives, documents, �ventuellement des textes de premi�re �criture ou sur une r�flexion permettant de d�m�ler le vrai du faux : peindre les hommes avec justesse et �claircir les secrets de la politique et de la guerre. D'autant plus passionnante qu'elle se trouve en p�riode de crise, d'autant plus doctrinaire qu'elle se situe en p�riode de mutation. L'histoire reste une pratique de �l'historien� capable de se d�gager des approximations et des hyperboles. A la fois indicative et rh�torique, l'histoire demeure sans ambages une culture �crite de l'�loquence et de la v�rit�. Au cin�ma, on a tendance � dire, qu'un travail de cin�aste est objectif, voire pertinent quand il aboutit � la synth�se de l'historien. O� sont-ils les historiens qui ont �crit notre histoire, une �pop�e h�ro�que accessible d'embl�e � la dignit� du fait historique ? Le professeur (M. Kaddache), juste avant de nous quitter en 2006, disait : �Je r�ve qu'un jour l'Alg�rie puisse �crire l'histoire de son peuple, ses origines, sa civilisation et sa culture.� Malgr� la disparition de ce grand historien dont le pays peut s'enorgueillir, la rel�ve, constitu�e d'�minents historiens dont certains de renomm�e internationale, tente de prendre le flambeau mais malheureusement tous les efforts d�ploy�s jusqu'ici pour convaincre du bien-fond� d'une histoire d�nationalis�e ont �t� vains. Le sch�ma culturel conventionnel d�fend l�id�e d'une litt�rature narrative n�e d'une �pop�e ; chaque nation recherche le film qui d�finirait sa propre et authentique histoire. Les exemples sont nombreux tels Le Cuirass� Potemkine d�crit la r�volution russe. Cette entreprise, m�me si elle est parfois d�mesur�e, a l'avantage de pr�parer une vraie histoire visuelle et auditive. Hormis nos quelques films �historiques� sur la guerre de Lib�ration La bataille d'Alger, Chroniques des ann�es de braise, Le vent des Aur�s dont la conformit� avec les annales de la guerre n'est plus � d�montrer, devaient constituer le levier d'un cin�ma historique authentique. Les autres films port�s � l'�cran juste apr�s et en cours de tournage seront difficiles � classer, m�me si le contenu historique exprime une nouveaut�, la fa�on de le porter � l'�cran reste inexorablement modeste. Le film historique se condamnerait � n'�tre qu'un perfectionnement moderne de cette rh�torique prolixe qui donne � l'accumulation quantitative des biens culturels une valeur qualitative.