Objet, dimanche, d�une interpellation v�h�mente de la part du d�put� du RCD Nordine A�t-Hamouda, le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, r�pondant hier matin aux pr�occupations des d�put�s, a pr�f�r� la r�plique douce � la vol�e de bois. Ses r�ponses, d�clamation lin�aire de brins de bilans chiffr�s assortis de projections quinquennales franchement optimistes, n�ont consign� nulle digression. Sofiane A�t-Iflis - Alger (Le Soir) - Une fois n�est pas coutume. Le Premier ministre a jou� au commis de l�Etat studieux que les pol�miques politiques ne sauraient �loigner de sa feuille de route. Son propos liminaire s�est voulu donc un trac� du cadre dans lequel son intervention allait s�inscrire : le plan d�action de son gouvernement. Aux interventions de certains d�put�s, dont celle de Nordine A�t-Hamouda, il a pr�f�r� la r�plique douce, estimant qu�elles rel�vent de pr�occupations politiques qui ne sont pas au chapitre du plan d�action qu�il a soumis � d�bat. Et pour d�fendre, plut�t vendre, sa feuille de route aux d�put�s qui ont exprim� quelques appr�hensions, Ahmed Ouyahia a recouru � la r�currence math�matique, laquelle, en l�occurrence, a poursuivi d��tablir que si les r�alisations �taient possibles durant le pr�c�dent quinquennat, les pr�visions consign�es dans le prochain quinquennat le sont autant. Exemple choisi : �Durant le dernier quinquennat, le gouvernement a tabl� sur la cr�ation de 100 000 PME. Il a r�alis� 120 000. Aussi, les 200 000 retenues pour le prochain quinquennat, ce n�est pas impossible.� Ce raisonnement a �t� convoqu� aussi en mati�re de logement et d�emploi. Autrement dit, le Premier ministre s�est appuy� sur le bilan de l�action gouvernementale pass�e pour justifier son optimisme quant � la r�ussite des actions futures. D�autant que, devait-il argumenter, les financements n�cessaires existent. Une enveloppe de 150 milliards de dollars est, en effet, allou�e au programme pr�sidentiel que le gouvernement se charge de traduire par l�action. La crise financi�re mondiale, qui est survenue au moment o� le pr�sident Bouteflika bouclait son second mandat quinquennal cons�cutif, ne semble pas agir en facteur d�courageant sur le Premier ministre. �La crise financi�re ne nous touchera pas�, a-t-il affirm�. Cette confiance affich�e trouve sa justification dans ce qu�il consid�re comme un placement judicieux des r�serves de changes du pays. �Les r�serves de changes sont en bon emplacement. Elles sont plac�es en bons de Tr�sor d�Etat. Elles ne rapportent pas grand-chose mais sont en s�curit�, a-til expliqu�, r�pondant au passage � ceux qui s�interrogeaient si l�Alg�rie n�aurait pas mieux fait d�investir cette manne qui dort dans les banques �trang�res. Le Premier ministre a �galement tenu � rassurer ceux qui se plaignaient de l�opacit� dans la gestion du fonds de r�gulation des recettes. �Chaque ann�e, vous aurez la dotation financi�re du fonds. Aujourd�hui, je vous la donne, elle est de 4 328 milliards de dinars�, a-t-il conc�d�. Par ailleurs, Ouyahia a indiqu�, comme r�pondant au Parti des travailleurs qui estime aucunement intelligent de maintenir l�option �conomie de march�, que l��conomie de march� est irr�versible, justifiant qu��elle travaille le pays.� Il a aussi affirm� que l�Alg�rie ne reviendra pas sur sa signature de l�accord d�association avec l�Union europ�enne et la cr�ation de la Zone arabe de libre-�change. Ceci m�me si, devait-il avouer, �on a vu les produits mais pas les investissements. � C�est pour pallier ce d�s�quilibre que l�Alg�rie a entrepris de rectifier le dispositif l�gal r�gissant les IDE. Mais le d�fi du gouvernement, un autre, c�est de parvenir � r�duire la facture des importations, laquelle a atteint les 40 milliards de dollars par an, apr�s avoir �t� en 2003 de l�ordre de 30 milliards de dollars. �Nous allons r�duire cette facture quel qu�en sera le prix.� L�Etat demande pardon aux militaires victimes du terrorisme Evoquant la r�conciliation nationale et la multitude de questionnements qui l�entoure, le Premier ministre a soulign� que �la r�conciliation nationale n�est pas une affaire partisane. Le peuple l�a adopt�e par r�f�rendum, car il veut panser ses blessures�. Option, donc, irr�versible. Ouyahia a reconnu, cependant, que l�Etat a n�glig�, en termes de prise en charge, les victimes militaires du terrorisme. Il a expliqu� que la loi sur le service national n�avait pas pr�vu que les militaires pouvaient �tre victimes dans des conflits internes, dans des situations telles que le terrorisme. �L�Etat demande pardon�, a-t-il affirm�, ajoutant que �leur cas est pris en charge. Le probl�me sera r�gl� dans les prochains mois�. Le Premier ministre dira �galement que le cas des Patriotes est �galement pris en charge. Sans plus de d�tails. Quant � la prise en charge des familles des victimes de la trag�die nationale, Ouyahia a soulign� qu�il ne s�agit pas d�un probl�me administratif. �Les dossiers sont lourds. L�administration a � traiter 30 000 dossiers. Elle en a finalis� pr�s de 80%.� S. A. I. VOTE DU PLAN D�ACTION DU GOUVERNEMENT Le RCD vote contre, le PT et Ennahda s�abstiennent Le plan d�action du gouvernement a �t� vot� hier par la majorit� �crasante des d�put�s. Seul le RCD a exprim� un vote ouvertement d�favorable. Le PT et Ennahda ont, eux, opt� pour l�abstention. Le reste des membres de l�Assembl�e s�est prononc� favorablement pour le plan d�action. Le pr�sident de l�APN, Ziari, n�a pas rat� l�occasion pour se f�liciter de l��largissement de la majorit� parlementaire, allusion faite au ralliement, par leur vote, des d�put�s ind�pendants ainsi que de ceux du FNA. S. A. I. Ouyahia instruit les walis Le Premier ministre a pris en charge promptement une dol�ance des d�put�s qui se sont plaints de ne pas �tre re�us par les walis. Ouyahia a r�v�l� qu�il adressera, � partir du 15 juin aux walis, une instruction les obligeant � se mettre � la disposition des d�put�s pour des questions d�utilit� publique. Les walis devront, d�sormais, recevoir les d�put�s, les tenir inform�s des programmes de d�veloppement locaux ainsi que de leur suivi. Dans la m�me optique, Ouyahia a indiqu� que les ministres r�pondront aux questions orales et �crites des d�put�s. Et que lui-m�me est disponible � r�pondre. Il a sugg�r� que l�APN r�serve une demi-journ�e par semaine ou tous les quinze jours pour cela. Les commissions permanentes de l�APN auront aussi le loisir de recevoir les ministres et d��valuer chaque ann�e l��tat d�application des d�cisions prises ou des lois adopt�es. S. A. I. Chapelet de lois d�s l�automne Le projet de loi organique relatif � la loi de finances sera soumis au Parlement � la session d�automne. Les projets de codes communal et de wilaya, le projet portant statut de l��lu et le projet de loi relatif � la fiscalit� locale seront, eux, soumis au Parlement avant la fin de l�ann�e. Le code communal en pr�paration instituera, � en croire Ouyahia, des majorit�s stables au niveau des Assembl�es populaires communales. Ceci pour �viter, a-t-il expliqu�, des situations de blocage.