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MA�MAR FARAH INVIT� DU CAF� LITT�RAIRE DE CHLEF
Une f�te !
Publié dans Le Soir d'Algérie le 02 - 06 - 2009

�Je suis agr�ablement surpris par la qualit� des interventions et le b�n�volat admirable des membres du Cercle litt�raire pour promouvoir la culture, et en particulier la litt�rature.� Cette impression de M. Ma�mar Farah sur Radio Chlef a eu un effet balsamique sur ces intellectuels victimes d�un ostracisme sid�rant et d�un grand m�pris de la part de ceux-l� m�mes qui sont cens�s les �pauler dans leur acte d��crire.
C�est la biblioth�que de la wilaya qui abrite l��v�nement. Les responsables culturels de la ville se sont excus�s, trop �puis�s par les efforts titanesques qu�ils livrent quotidiennement pour promouvoir la culture ! Qu�� cela ne tienne, un travail d�information remarquable a �t� fourni par M. Boudia qui a lanc� une invitation g�n�rale � travers les ondes de la radio locale et a proc�d� � un affichage judicieux. L�annonce de la pr�sence de M. Farah a drain� beaucoup de monde, � telle enseigne que la salle du Caf� litt�raire s�est av�r�e trop exigu� pour contenir tous les participants. Outre les habitu�s de la biblioth�que, il y avait les �tudiants du d�partement de fran�ais, accompagn�s de leur professeur le Dr A�t-Djida, ainsi que les amoureux des belles lettres. Ma�mar Farah a eu le privil�ge d��tre accueilli par les �l�ves de l��cole de musique El-Afrah, dirig�e par Hamid Belmokhtar. Ils nous ont gratifi�s d�un magnifique morceau de musique cha�bi. Alors que le romancier journaliste effectuait sa vente-d�dicace, M. Mohamed Tiab, historien, pr�sident du bureau de l�Union des �crivains alg�riens, a donn� une conf�rence � l�occasion de la comm�moration du 166e anniversaire de la cr�ation de la ville de Chlef en 1843. M Boudia Mohamed a proc�d� � la pr�sentation de l�invit�. Ma�mar Farah, journaliste, commentateur, reporter, �ditorialiste, est n� � M�daourouch, dans la m�me ville qu�Apul�e de Madaure, le premier romancier de toute l�histoire. Heureuse co�ncidence. Il commence sa carri�re au journal An Nasr, en 1970, avant d�int�grer El-Moudjahid en 1972. Ensuite, il lance Horizons et en sera le premier directeur de la r�daction. Avec quatre journalistes et � la faveur de l�av�nement de la presse ind�pendante en 1990, il met sur pied le journal Le Soir d�Alg�rie et occupe le poste de directeur de la r�daction jusqu�en 1992. Actuellement, il anime une chronique hebdomadaire et un billet quotidien �Pause-Caf�. M. Boudia va pr�senter ensuite les principales �uvres. - Les Sir�nes de Cap Rosa : � l�origine c�est un sc�nario pour la t�l� refus� par la commission de lecture de la t�l�vision. C�est l�histoire du r�ve bris� de deux jeunes li�s par une intense amiti� dans l�Alg�rie des ann�es 1970. - Le r�ve sarde parle de la harga et de tous ces jeunes qui utilisent des barques rudimentaires pour atteindre la Sardaigne. Il est question de Karim, la soixantaine, qui tente la m�me exp�rience avec six jeunes. Puis il retournera au �bercail� pour repartir avec un visa en bonne et due forme et va s�occuper des jeunes qui arrivent par la mer, en esp�rant que la b�tise humaine reculera. - Express de nuit : dans des trains qui filent dans la nuit noire, des v�rit�s dites par des femmes et des hommes que l�on ne verra plus et qui s�en iront, noy�es dans la foule des grosses rames. - Soleils d�hiver rassemble 18 nouvelles traitant du d�sespoir dans nos cit�s modernes. - Enfin 300 Pause-Caf� est un recueil de billets parus dans Le Soir d�Alg�rie. Le d�bat s��branle au pas de charge. Les questions se focalisent sur le ph�nom�ne de la harga. Les intervenants axent leurs interventions sur le c�t� mat�riel li� au manque de travail et d�argent. Ma�mar Farah balaye cette assertion d�un revers de la main. Le conf�rencier, tout en r�futant cette th�se avanc�e, note que les raisons �conomiques n�expliquent pas tout. Il �taye son propos par l�exemple de tous ces jeunes qui ont un travail stable et des revenus substantiels et pourtant veulent partir. L�am�lioration des techniques de communication a favoris� ce ph�nom�ne. Au d�but est apparue la parabole qui nous renvoie l�image d�Europ�ens �panouis puis c�est le num�rique qui nous montre des pays arabes, avec moins de richesses, et pourtant o� les jeunes ont l�air de se plaire dans leur environnement, et le coup de gr�ce est venu de l�Internet qui va permettre � ces jeunes d�entrer directement avec ces Italiens qu�ils veulent rencontrer. Ce mal de vivre est aggrav�e par l�absence de valeurs, de civisme et de rep�res. L�archa�sme b�at et l�implosion de la cellule familiale �ludant toute notion de solidarit� et de �rodjla� ont fini par assombrir un tableau d�j� malmen� par le n�potisme, la corruption qui effacent toute notion de m�rite pour revaloriser la m�diocrit� � tous les niveaux et dans tous les secteurs. Il y a eu aussi des questions sur la difficult� � se faire �diter. M. Farah pense que l�absence de m�c�nes dans ce domaine est pr�judiciable � la cr�ation. Pour ce qui de la pol�mique sur la litt�rature d�urgence, le conf�rencier soutient qu�il faut croire � ce que l�on �crit sans se focaliser sur le genre et les r�gles. A ce propos, il pr�cisera : �Je ne suis pas un �crivain dans le sens litt�raire du terme. Je n�ai pas cette pr�tention. J��cris dans un quotidien et je sais que la vie d�un journal de ce type est tr�s courte. Il est important quand on l�ach�te mais, quelques heures apr�s, il sert d�emballage aux fruits et l�gumes ou finit dans les poubelles ! J�ai voulu aller plus loin, r�aliser en quelque sorte des reportages romanc�s qui s�inscriront dans la dur�e, en tant que livres. C�est un besoin urgent de t�moigner, de dire aux gens : r�veillez-vous ! Il y a des situations absurdes dans notre vie quotidienne et tous ceux qui continuent de vivre dans la rationalit�, de penser qu�ils sont bel et bien au XXe si�cle, sont marginalis�s dans leur propre soci�t�. Je ne reconnais plus mon peuple. Je suis �tranger chez moi�� M. Farah est apparu avec une grande modestie et son langage �tait clair et sans ambigu�t�. Il a fait montre d�un sens inn� de la communication et du contact humain. A la fin de la conf�rence, un �crivain me lance : �Quelle coupe rafra�chissante pour un apr�s-midi de mai !� Que du bonheur !

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