Projet n Le directeur général de la Bibliothèque nationale, Amin Zaoui, a annoncé que l'Algérie proposera aux pays arabes la création du prix de la meilleure traduction du roman arabe. «L'institution du prix de la meilleure traduction du roman arabe de la langue arabe vers les langues étrangères tend à encourager ce genre de traduction et faire connaître l'identité et le patrimoine culturel de la nation arabe», a souligné M. Zaoui lors des travaux de la rencontre internationale sur «le roman dans le monde arabe, la traduction de et vers l'arabe». Ce prix, a-t-il ajouté, se veut «un hommage et une reconnaissance de l'effort de ceux qui se mettent au service de la création et de la pensée littéraires». Il a rappelé, par ailleurs, que l'Organisation arabe pour la science, la culture et l'éducation (Alecso) a proposé la tenue d'une conférence mondiale sur les œuvres traduites de l'arabe vers les autres langues. Le directeur général de la BN a en outre souligné qu'un intérêt particulier doit être accordé à la traduction de l'arabe vers les autres langues car promouvant la diffusion de l'image de la culture arabe. M. Zaoui a annoncé la tenue en mai prochain d'une rencontre sur la littérature algérienne avec la participation de plusieurs traducteurs et maisons d'édition. Rappelant que les titres du roman algérien dans les deux langues depuis les années 40 sont estimés à 1 500 et ont été traduits jusqu'à présent vers 35 langues notamment l'anglais, le français, l'espagnol, le chinois et le japonais. Cette rencontre a été, par ailleurs, ponctuée par plusieurs interventions autour de la traduction dans le roman arabe, la problématique de la traduction (comparaison entre l'Orient et le Maghreb), la traduction et la création littéraire, et la traduction entre art et idéologie. La traduction littéraire est tout d'abord une œuvre de création ouverte à toutes les opinions, a estimé le romancier algérien Merzak Bagtache. Selon le romancier, la traduction littéraire repose sur des règles implicites et exige du traducteur une bonne maîtrise de la langue, une culture générale et un sens littéraire raffiné. Pour sa part, la traductrice italienne, Serenella Pirotta a précisé que la traduction littéraire joue un grand rôle dans le transfert de l'information, et des cultures ajoutant qu'elle a traduit 10 romans algériens du français vers l'italien. Elle a, par la même, salué le niveau littéraire algérien exprimant son admiration pour les écrits de Rachid Boudjedra et Mohammed Dib. Le traducteur doit être avant tout un homme de Lettres, a, de son côté, estimé le romancier syrien, Thair Zineddine ajoutant qu'en général, les traducteurs ne sont pas des hommes de lettres, une raison pour laquelle souvent l'œuvre littéraire traduite manque d'esprit artistique. La traduction du roman qui reste orientée vers l'Europe, devrait s'ouvrir davantage sur la littérature universelle notamment la littérature chinoise, vietnamienne, et japonaise en vue de transmettre la littérature arabe à ces cultures, a-t-il fait noter.