Le bilan est lourd, tr�s lourd. Dix policiers et deux cadres du minist�re de l�Education nationale l�chement assassin�s. Bless�, un policier a �t� victime de l�acharnement sanguinaire des assaillants qui l�ont achev� au couteau. Le chef du centre d�examen du BEM de la commune de Timezrit � sud-est de Boumerd�s � et un chauffeur de la m�me commune bless�s. 6 fusils de type AK47 et 7 pistolets automatiques PA pris par les terroristes. 4 v�hicules endommag�s dont un totalement incendi�. Retour sur les lieux du carnage Tard dans l�apr�s-midi du mardi � l�heure du bouclage du journal, les premi�res informations nous sont parvenues. Il est question d�un attentat sanglant perp�tr� par les islamistes arm�s de Al-Qa�da Maghreb � quelques kilom�tres de la ville de Timezrit au sud-est de la wilaya de Boumerd�s. Nos sources faisaient �tat d�un bilan lourd. Malheureusement cela se confirmera le lendemain. Effectivement, un groupe de terroristes de la seriat de Timezrit dont l�effectif, estim� par un patriote de la localit� qui a particip� � la riposte, entre 25 et 30 �l�ments, a tendu une embuscade � un convoi de 4 v�hicules � 2 Toyota, une auto-blind�e de la police et un v�hicule 4x4 appartenant � la commune de Timezrit � qui revenait vers la ville des Issers. Les policiers et leurs accompagnateurs quittaient le CEM de Timezrit o� se d�roulaient les �preuves de l�examen du BEM. 13 policiers et 4 civils �taient � bord des 4 v�hicules. Les assaillants ne leur ont laiss� aucune chance. Les terroristes se sont scind�s, selon Da Sa�d qui �tait avec son groupe de patriotes en PO (poste d�observation) � quelques centaines de m�tres des lieux de l�embuscade, avant d�attaquer le convoi. Au vu de la disposition des groupes terroristes, il ne fait aucun doute que ceux-ci ont observ� la mani�re avec laquelle circulaient les v�hicules pour se disperser en fonction des cibles et sur une longueur d�une centaine de m�tres du chemin de wilaya (CW) n�107 (Les Issers/La�ziv par Timezrit et Sidi-Ali Bounab). Sur le lieu de la trag�die nous avions, en compagnie d�un confr�re, rencontr� Da Sa�d au milieu d�un d�tachement d�une centaine de militaires dont la moiti� sont des parachutistes. Le patriote guidait les militaires vers une portion escarp�e d�une for�t dense. Il leur montrait un endroit o� serait implant�e une casemate des terroristes. Nous avons fait le court trajet avec eux. Les militaires se sont d�ploy�s autour des lieux pour effectuer un ratissage. A noter que tout le monde est pass� sur deux bombes dissimul�es au bord de la route. Revenant un peu plus tard pour s�enqu�rir du ratissage, nous avons pratiquement gar� le v�hicule sur les engins pi�g�s. Ce qui a �nerv�, plus tard les �l�ments de la police judiciaire de Boumerd�s qui sont revenus sur les lieux du drame � la recherche d�indices. Ce sont eux, en effet, qui ont d�couvert et d�samorc� ces engins de la mort. Un autre carnage a �t� miraculeusement �vit�. Apr�s avoir quitt� les militaires, le patriote nous a relat� les circonstances de l�attaque : �Les terroristes �taient embusqu�s sur les talus, derri�re les arbres, d�s l�ent�e des v�hicules, exactement � 17 heures 20 minutes. Dans la zone de l�embuscade, ils ont tir� � feu nourri. Par la suite, une bombe a explos�. Les terroristes visaient, par l�explosion de cette bombe, le v�hicule blind� qui fermait la marche du convoi. Fort heureusement, les 3 policiers qui se trouvaient � l�int�rieur n�ont pas �t� atteints. De notre c�t�, nous avons commenc� � tirer vers les talus. L�accrochage a dur� jusqu�� environ 19 heures. Par la suite, aid�s par les trois policiers rest�s indemnes, nous nous sommes avanc�s. C�est moi qui ai remont� le chauffeur qui �tait bless� mais en vie. J�ai not� qu�un policier de la Toyota incendi�e, a �t� achev� au couteau �, dira-t-il tristement. A Taouint Tassemat (Fontaine fra�che en tamazight) lieudit situ� � environ 5 kilom�tres au nord de Timezrit sur la route menant vers les Issers, les traces de sang �taient encore fra�ches. Sur cette route �troite et jalonn�e de virages, les victimes n�avaient aucune chance. Les assaillants ont choisi cet endroit pour faire le maximum de victimes et de d�g�ts. Deux terroristes abattus dont probablement, l���mir� de la seriat Selon le patriote Da Sa�d, la riposte a permis aux policiers qui ont surv�cu et les compagnons d�armes de Da Sa�d de mettre hors d��tat de nuire un terroriste. Il s�agit, selon lui, de l���mir� de la seriat de Timezrit qui a perp�tr� ce carnage. Il nous a affirm� que son corps a �t� d�couvert dans les environs du lieu de l�accrochage. Cependant, il n�a pu nous fournir son identit�. Par contre, un policier que nous avions harcel� de questions a fini par nous confier que deux terroristes ont �t� abattus et que des traces de sang laissent supposer que d�autres cadavres seront d�couverts. A noter que les responsables s�curitaires de la r�gion �taient, dans la matin�e d�hier, pr�sents sur les lieux du drame. Par ailleurs, des renforts ont �t� achemin�s, notamment des troupes d��lite. A signaler �galement le d�but des op�rations de recherche aux alentours de la commune des Issers. Effectivement, en d�pit d�un maillage de la r�gion par les forces de l�ordre, des groupes comme celui qui �cume les hauteurs des Issers, arrivent � se faufiler dans des espaces laiss�s vides. L���mir� El-Bey derri�re la tuerie Pour l�heure les observateurs de la sc�ne s�curitaire de la r�gion imputent cette tuerie � la seriat de Timezrit. Ce groupe compte probablement une trentaine d��l�ments en son sein. Ils ont �t� souvent remarqu�s, circulant dans le pi�mont entre les Issers et Timezrit. La seriat en question est dirig�e, selon nos informations, par Lakrouf Ali alias El-Bey. Ce terroriste, �g� d�une trentaine d�ann�es, est originaire de A�n El Hamra dans la commune de Bordj- Mena�el. L���mir� national du GSPC, Droukdel, qui a proc�d� en ce d�but de l�ann�e � plusieurs d�signations de responsables de zones, de katibat et de seriat pour remplacer ceux qui ont �t� abattus ou qui se sont rendus aux forces de l�ordre, l�a plac� � la t�te de cette seriat. Comme il est de coutume chez les islamistes arm�s, c�est toujours le plus sanguinaire qui prend le commandement des groupes arm�s. Dans une r�gion berb�rophone qui lui est normalement hostile, le nouvel ��mir�, s�il n�a pas �t� abattu, comme l�affirme le patriote que nous avions rencontr�, vient de faire ses preuves de sanguinaire en commettant ce carnage et en achevant un bless� par couteau. Est-ce qu�un jour les auteurs de ce carnage seront amnisti�s ?