Samedi 27 juin. Onzi�me jour du proc�s de l�affaire du d�tournement de la BNA. Il est 11h20. Les plaidoiries des avocats de la d�fense ont pris fin depuis cinq minutes. Le pr�sident du tribunal suspend la s�ance pour quelques minutes. D�s l�entame du proc�s, il donne la parole aux pr�venus. Achour Abderrahmane est le dernier � intervenir. A l�adresse de M. Belkharchi, il d�clare : �M. le pr�sident, je n�ai rien � voir dans cette affaire. Je suis victime de r�glements de comptes. Je plaide non coupable. Je demande l�acquittement.� Abder Bettache - Alger (Le Soir) - L�affaire est mise en d�lib�r�. Le verdict ne sera connu que tard dans la soir�e (hier, ndlr) ou au plus tard aujourd�hui dans la matin�e. �D�ici 20 heures, si les membres du jury du tribunal criminel ne sont pas l�, rendez- vous sera pris pour ce dimanche � partir de 9h30�. Le pr�sident du tribunal criminel si�geant dans l�affaire du d�tournement de la BNA annonce d�ores et d�j� la couleur : les d�lib�rations prendront du temps. Selon des indiscr�tions, pr�s de 800 questions seront pos�es aux membres du jury. �Il faudra au moins huit heures pour r�pondre � toutes les questions �, commente un avocat. Toutefois, M. Belkharchi a tenu � rendre publiques certaines questions, notamment celles concernant Achour Abderrahmane et A�nouche Rabah. Ces derniers sont poursuivis, outre pour le chef d�inculpation �d�appartenance � association de malfaiteurs �, pour �d�tournement de deniers publics et usage de faux�. Pour rappel, l�avocat g�n�ral avait requis des peines de vingt ans de prison ferme � l�encontre de l�ex-homme d�affaires de Kol�a et de son associ�. Les m�mes peines avaient �t� requises contre onze autres pr�venus, dont des banquiers et des ex-employ�s de Achour. Hier, les plaidoiries se sont poursuivies avec le passage � la barre des deux derniers avocats assurant la d�fense du principal mis en cause dans cette affaire. Ainsi, les avocats Berbara et Senouci, qui font partie des six Robes noires assurant la d�fense de Achour Abderrahmane, ont cl�tur� les longues plaidoiries, en sollicitant l�acquittement. �Jamais dans ma vie, un inculp� n�a lanc� un d�fi � l�accusation pour lui prouver sa culpabilit�. Mon client Achour Abderrahmane l�a revendiqu�, parce qu�il est convaincu de son innocence �, a soutenu avec force Me Berbara. Emotions chez les parents des pr�venus Les plaidoiries des deux avocats ont dur� plus d�une heure. Lors de leurs interventions, ils ont rappel� au tribunal criminel l��nigmatique absence du corps du d�lit. �Nous sommes en assises et le verdict qui sera prononc� par le tribunal criminel doit refl�ter l�ultime conviction des membres du jury. Mais avant de conclure, nous devons disposer de suffisamment de preuves pour statuer sur cette affaire. Or, elles sont inexistantes. Le corps du d�lit n�a pas �t� pr�sent� par l�accusation. Les 2 100 milliards de centimes sont-ils r�ellement l�argent du Tr�sor public ou s�agit-il du chiffre d�affaires des transactions assur�es entre mon client et sa banque ?�, s�est interrog� l�avocat de Achour. Le procureur de la R�publique prend note. Il �vite de commenter les propos des avocats de la d�fense. Son regard est braqu� vers le box des accus�s. Dans quelques minutes, le pr�sident du tribunal donnera de nouveau la parole aux vingt-cinq pr�venus poursuivis dans cette affaire. Pour ce dernier jour du proc�s, la salle est bond�e de monde. Comme au premier jour, elle s�est av�r�e exigu� pour contenir l�assistance nombreuse venue suivre les derni�res heures du proc�s. L��motion atteint son comble, lorsque Hassiba et Akila, respectivement ex-secr�taire de A�nouche et ex-directrice adjointe de l�agence BNA de Bouzar�ah, prennent la parole, demandant au pr�sident du tribunal de les acquitter. En prison depuis pr�s de quatre ans, l�accusation a requis � leur encontre une peine de vingt ann�es de prison ferme. Il est 11h30. Le pr�sident du tribunal criminel l�ve la s�ance. Mais avant de quitter la salle d�audience, il donne ses derni�res instructions. Il demande aux policiers de veiller � la s�curit� des pr�venus, mais �galement d��viter �toute irruption dans la salle des d�lib�rations�. Les policiers entament l��vacuation de la salle d�audience. Cafouillage. L�on profite de cet instant pour saluer l�ami, le fr�re, le cousin. Dans le box des accus�s, on l�ve, en guise de pri�re, les mains vers le ciel. �Priez pour nous�, demande Belmiloud � ses parents. Les proches parents de Settouf Djamel et Baghdad �clatent en sanglots. La tension est extr�me. Les pr�venus quittent la salle. Cette derni�re se vide. Les commentaires se poursuivent dans le grand hall au premier �tage du tribunal de Sidi- M�hamed. Ce samedi est le jour le plus long pour tous les pr�venus dans l�affaire Achour.