Dans une interview au journal Al-Hayat du 18 janvier 2003 paraissant � Londres, Ali Benhadjar a affirm� : �Des membres connus du GIA, que je connais, �taient pr�sents lors de l�enl�vement. Ils nous ont demand�, en 1995, de kidnapper les moines et de les leur remettre, mais nous avons refus�. C��tait avant qu�on se s�pare d�eux.� En r�alit�, il ne les connaissait pas seulement, mais il �tait aussi en guerre contre eux. En sa qualit� d���mir� de la katibat Es-Salafiyyat de M�d�a, il a sign� un communiqu� en date du 12 f�vrier 1996, soit le mois pr�c�dent l�enl�vement des moines. Il mena�ait de �punition � quiconque apporterait une aide � douze terroristes du GIA, list�s et qualifi�s de �brigands� et d��h�r�tiques�. Il se trouve qu�au moins trois terroristes de cette liste ont �t� formellement identifi�s comme faisant partie du groupe auteur de l�enl�vement des moines : Baghdad Meziane, Missoum Rabhi, et Ali Djouablia. La m�me nuit de l�enl�vement des moines, vers 4h, une localit� non �loign�e de Tibhirine a �t� investie par un groupe terroriste qui a enlev� deux membres d�une m�me famille, les fr�res Larbi et Mohamed B., avant de se diriger vers le domicile de leur tante pour enlever son fils Azeddine B., puis un autre cousin, Cherif B., habitant un peu plus loin. Arriv�s sur les lieux, les terroristes ont fracass� la porte et ouvert le feu sur les occupants de l�habitation, tuant sur le coup Mohamed Cherif B. et blessant Azeddine. Le groupe terroriste a quitt� les lieux vers 4h30 en emmenant, ligot�es, les trois personnes enlev�es, � savoir Mohamed, Azeddine et Larbi. Ces derniers ont �t� conduits jusqu�� la route nationale M�d�a- Blida o� les attendait un v�hicule conduit par Missoum Rebahi, qui les a emmen�s � Guerouaou. Ils ont �t� s�questr�s dans une habitation o� se trouvait une autre victime, Sid Ali M. M. Sept terroristes les ont harcel�s de questions, parmi lesquels Missoum Rebahi, Baghdad Meziane Bettahar, Ali Djouablia, Bensa�d Mahdjoub, avant d��tre transf�r�s, � bord d�un autre v�hicule, dans une autre habitation de la m�me localit� o� se trouvaient, justement, les moines enlev�s. Larbi a, lui-m�me, vu le p�re Paul Gabriel Dochier, que connaissait personnellement sa famille � la faveur de visites. Durant leur s�questration, les membres de cette famille, enlev�s ont �t� interrog�s par les terroristes qui voulaient conna�tre leurs liens familiaux avec Ali Benhadjar. C�est, d�ailleurs, la raison de leur enl�vement. Dans la journ�e du 27 mars, � la nuit tombante, Sid Ali M. M. a �t� emmen� dans une autre pi�ce pour subir un interrogatoire. A ce moment-l�, l�un des s�questr�s, Azeddine, a pu d�faire ses liens et d�tacher ses compagnons. Saisissant un moment propice, ils se sont �vad�s, aussit�t poursuivis par les terroristes qui ont ouvert le feu sur eux, atteignant mortellement Azeddine et Mohamed. Larbi, quant � lui, a pu fuir, � la faveur de l�obscurit�, et se cacher dans des buissons jusqu�au matin avant de rejoindre son domicile et alerter les forces de s�curit�. Parmi les terroristes identifi�s par Larbi, trois sont des �vad�s de Tazoult, Baghdad Meziane Bettahar, Missoum Rebahi et Ali Djouablia, alors que le quatri�me, Bensa�d Mahdjoub, �tait recherch� depuis mars 1994. Ils ont �t� abattus au courant de l�ann�e 1997, mis � part Ali Djouablia qui demeurait recherch� � l��poque. Il se trouve qu�ils figuraient dans la liste diffus�e par Ali Benhadjar dans son communiqu� du 12 f�vrier 1996, o� il les a qualifi�s de �brigands� et de �khawaredj�. L��tape de Guerouaou o� ont �t� s�questr�s les moines n�a �t� qu�un transit avant de les conduire au QG du GIA dans les monts de Chr�a (Blida). D�autant que les ravisseurs ont �t� oblig�s de d�camper avant l�arriv�e des forces de s�curit�, alert�es par Larbi qui les a guid�s sur les lieux. Ali Benhadjar confirmera, dans une interview, qu�il a appris par des transfuges du GIA qui l�on ralli� que le groupe qui a enlev� les moines s�est cach� au lever du jour � Guerouaou, sur le chemin des cr�tes qui m�ne vers Chr�a, l� o� justement se trouve la base principale de l�organisation terroriste. Ce QG central, dont ont parl� des terroristes �repentis� �tait une v�ritable forteresse. D�j� naturellement difficile d�acc�s, le terrain �tait truff� d�explosifs. Tous les terroristes n��taient pas autoris�s � y acc�der. Un syst�me concentrique de protection permettait aux guetteurs d�avoir une vue � des dizaines de kilom�tres � la ronde. Les abris naturels et les caches am�nag�es �taient consolid�s de mani�re � r�sister � des attaques a�riennes. C�est dans ce QG que fut enregistr� le message confirmant le rapt des religieux, adress� � l�ambassade de France � Alger, lu par le �chef de cabinet� de Zitouni, Hassen Beladaci dit Ayoub, identifi� par sa voix. Originaire de Birkhadem (Alger), comme Cherif Gousmi et Zitouni et dont il �tait tr�s proche et avec qui il a activ� au sein du bureau local du FIS. Il n�a jamais quitt� Zitouni dont il a coordonn� les groupes quand il �tait encore ��mir �des katibat El-Mawt, puis Ech-Chouhada. Il l�a suivi quand il est devenu �conseiller militaire �du GIA, avant de devenir enfin son �chef de cabinet�, une fois devenu ��mir national�. Les �repentis�le pr�sentent comme un sanguinaire, en grande partie responsable de toutes les �d�rives� du GIA.