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S�TIF
Pi�tons cherchent trottoirs
Publié dans Le Soir d'Algérie le 01 - 08 - 2009

Des pi�tons sans trottoirs� des trottoirs sans pi�tons ! Un v�ritable paradoxe et un casse-t�te pour les nombreux habitants de la ville de S�tif. Etat des lieux.
Les terrasses de certains restaurants, caf�s et autres estaminets envahissent tout l�espace, jusque sur la chauss�e. Des v�hicules stationnent impun�ment sur les trottoirs. Des boutiques et des �choppes sont �rig�es sur les voies pi�tonnes, les transformant en d�p�ts provisoires de de marchandises. Avec des �tals de commerce informel ou, encore, des vendeurs de fruits et l�gumes et autres commerces en tous genres. Des mat�riaux de construction qui bloquent la circulation pi�tonne. Sur certaines rues et art�res principales de la capitale des Hauts Plateaux, les rares trottoirs existants ne semblent pas r�pondre � l�usage pour lequel ils ont �t� am�nag�s. Et l��t� semble �tre la saison de tous les abus, par excellence ! Et � chaque �envahisseur�, ses propres motifs. Bien que la l�gislation soit tr�s stricte en ce qui concerne l�occupation de l�espace public, certains commer�ants � par ignorance ou par d�fiance � continuent d�investir des espaces strictement r�serv�s aux pi�tons. Alors, face � ces trottoirs bloqu�s, occup�s par des consommateurs qui prennent un malin plaisir � contempler les passagers, les citoyens sont oblig�s de se faufiler entre les chaises et les tables. Pis encore, pour pouvoir passer, certains pi�tons prennent des risques, en empruntant la chauss�e, tout en subissant les injures des automobilistes. �Nous occupons les trottoirs en vertu d�autorisations d�livr�es par l�APC. Il y a toute une r�glementation � respecter �, nous a confi�, avec assurance, un cafetier dont le commerce est implant� sur l�avenue du 8-Mai-1945, � quelques m�tres de la mythique fontaine de A�n-El- Fouara. Les restaurants ne sont pas en reste. Ils occupent le devant de la sc�ne, pla�ant leurs r�tissoires sur les trottoirs, invitant, � leur mani�re, les passagers � consommer.
Occupation anarchique des trottoirs
A chacun sa fa�on de conqu�rir l�espace et l�utiliser � des fins personnelles. Pour certains vendeurs, les trottoirs peuvent remplacer provisoirement les d�p�ts ou servir d�espace d�exposition de marchandises. Il n�est un secret pour personne que les trottoirs de la ville de S�tif sont occup�s par de nombreuses personnes qui se disent revendeurs, mais exer�ant sur le march� informel. Ils �talent leurs marchandises au bord des voies, sans aucun �gard envers la circulation automobile et pi�tonne. Leur souci n�est rien d�autre que de trouver un emplacement pour exercer leur petit commerce. L�espace est ainsi r�duit pour les usagers de la voie. Ce qui est une grave entorse � la r�glementation. Ce qui, �galement, provoque des accidents et occasionne des d�g�ts mat�riels voire des pertes en vies humaines. Tout ceci sous le regard des autorit�s locales qui ne prennent aucune pr�caution pour pallier � la situation. Jeune universitaire, Djamel C. nous a avou� qu�il a d��normes probl�mes pour circuler en ville. �Fl�ner dans la ville n�est jamais une mince affaire. Cela exige beaucoup de concentration. Il faut faire attention pour savoir o� mettre les pieds et �viter ce qui peut vous tomber sur la t�te�, nous a confi� le jeune homme. Devrions-nous alors chausser des brodequins et porter des casques pour nous pr�munir des dangers ? De quel droit les autorit�s concern�es se permettent de priver les pi�tons d�un droit absolu ? Pour pouvoir circuler, devrions-nous �tre de bons athl�tes ? Avoir le talent d�un gymnaste ou d�une danseuse �toile dans un ballet classique ? Swinguer, valser, sauter� des connaissances qui vous seront tr�s utiles en passant sur les quelques trottoirs encore existants � S�tif. Ce qui est s�r, c�est que les contrevenants aux r�glements sont multiples.
Marcher dans la rue, une v�ritable exp�dition
Les trottoirs de S�tif sont en mauvais �tat, et c'est bien peu de le dire. Les vieillards, qui n'ont plus le pas souple, et les femmes, qui tra�nent leur poussette, se voient oblig�s de slalomer entre les crevasses et les obstacles. Il faut dire que hormis les avenues du 8- Mai-1945 et celle du 1er- Novembre 1954, le reste, non concern� par les itin�raires officiels, est bien souvent en piteux �tat. Partout o� l�on pointe nos regards, c'est la m�me d�solation qui nous agresse. Il n�y a pratiquement pas de trottoirs accessibles. La plupart sont craquel�s, pr�sentant de multiples fissures. On y trouve des trous b�ants qui engendrent un sentiment d'ins�curit� chez les usagers. Cela dure depuis des lustres. Les diff�rentes APC, qui se sont succ�d�es n'ont jamais song� � les am�nager, alors qu'une commune a le devoir d'entretenir les trottoirs de sa circonscription. Cons�quence, beaucoup de gens p�tissent de l��tat des trottoirs. Les familles, avec des petits enfants, ont des difficult�s � faire avancer leurs poussettes. Les personnes en fauteuil roulant �prouvent beaucoup de g�ne. Pour ceux qui n'ont pas une bonne vue, les surfaces in�gales des trottoirs les exposent � de grands dangers.
La municipalit� devrait �tre en mesure d'agir efficacement
�C'est l�APC qui est responsable de l'�tat des trottoirs. Nous devons savoir pourquoi elle ne fait rien pour les faire retaper et nous voulons lui faire savoir � quel point cette situation expose les pi�tons � des dangers �, souligne avec une pointe de col�re un homme en fauteuil roulant. Par crainte de chuter, certaines personnes pr�f�rent marcher sur la chauss�e parce que les trottoirs sont soit impraticables, soit inexistants par endroits. Beaucoup de S�tifiens estiment qu'une partie des fonds du contribuable devrait �tre investie directement dans les infrastructures urbaines destin�es aux pi�tons. �Il faut sans arr�t regarder o� l'on marche sinon on risque de poser le pied dans un trou et faire une chute terrible�, lance une femme �g�e. Les risques de chute sont �normes. Plusieurs pi�tons affirment avoir �t� victimes d�au moins une chute � cause de trottoirs fissur�s et mal nivel�s. Cette situation suscite des critiques assez vives de la part des usagers. D'ailleurs, nombre de S�tifiens estiment que la ville n'a pas de v�ritable strat�gie d'ensemble coh�rente et syst�matique puisque elle n'inclut pas l�am�nagement des trottoirs dans ses plans d�actions. Pourtant, un bon �tat des trottoirs est indispensable � un bon cadre de vie.
Circulation satur�e
La circulation � S�tif est en train de devenir une v�ritable �preuve pour tous, surtout aux heures de pointe et pendant la saison estivale. Devenu exigu, le centre-ville est en train d'�tre carr�ment asphyxi� par ces flots de v�hicules qui, chaque jour, l'investissent de toutes parts. Il est arriv� que des embouteillages paralysent, durant de longs moments, certaines de ses avenues les plus fr�quent�es. Les spectacles auxquels on assiste alors sont des plus navrants. M�me les services d'ordre s'avouent, dans de tels cas, impuissants � ma�triser la situation comme par le pass�. Non pas par manque de volont�, ni par indiff�rence, mais tout simplement parce que les choses ont atteint un degr� de saturation tel qu'on imagine mal une action efficace et surtout rapide. C'est un constat qui s'impose de lui-m�me : il y a trop de voitures pour peu d'avenues. R�sultat, les agents de l�ordre d�sertent certains points n�vralgiques tels que la placette de A�n-El- Fouara, le boulevard des 600-Logements ou encore l�intersection de l�avenue Abacha-Amar, un v�ritable point noir de la ville de S�tif. La police est devenue laxiste en ces endroits, comme l�atteste cette sc�ne v�cue pr�s du march� informel de Abacha-Amar. Un v�hicule de police actionnant son gyrophare pour se frayer un chemin dans ce capharna�m en faisant d�placer des charrettes de vendeurs ou des voitures arr�t�es n�importe o� sur la chauss�e, mais uniquement pour pouvoir passer� et les laisser reprendre leurs places, s��loignant tels des h�ros fatigu�s, loin de ces infractions, ne repr�sentant s�rement que de l�g�res incivilit�s sans cons�quences � leurs yeux, mais que personne, � part eux, ne peut sanctionner. Les S�tifiens sont donc oblig�s de patienter encore pour pouvoir pr�tendre � un cadre de vie meilleur.


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