Le tribunal turc en charge du proc�s du r�seau putschiste pr�sum� Ergenekon a annonc� hier le rattachement � son dossier du meurtre d'un juge du Conseil d'Etat en 2006, a rapport� l'agence de presse Anatolie. En mai 2006, Alpaslan Arslan, un avocat de 31 ans, avait p�n�tr� avec un pistolet dans le b�timent abritant le Conseil d'Etat, la plus haute instance administrative turque, et fait feu en direction de juges, tuant un magistrat et en blessant quatre autres. L'attentat avait cr�� une pol�mique, les milieux prola�cit� accusant le gouvernement du Parti de la justice et du d�veloppement (AKP), issu de la mouvance islamiste, d'avoir encourag� de telles violences en critiquant les d�cisions du Conseil d'Etat hostiles au port du voile dans les universit�s. L'an dernier, le procureur en charge des poursuites contre les membres pr�sum�s du r�seau Ergenekon a cependant estim� que l'auteur de l'attentat n'�tait pas l'activiste islamiste qu'il pr�tendait �tre mais avait agi sur ordre du r�seau pour discr�diter le gouvernement. En d�cembre, une cour d'appel a cass� la condamnation � la r�clusion perp�tuelle frappant Arslan et appel� � rejuger le pr�venu, ainsi que cinq complices suppos�s, dans le cadre de l'affaire Ergenekon. Arslan a �galement avou� avoir organis� trois attentats � la grenade contre le journal prola�cit� Cumhuriyet � Istanbul quelques jours avant l'assaut contre le Conseil d'Etat. Hier, Arslan et de deux de ses cinq complices suppos�s ont assist� � l'audience au tribunal de Silivri, dans la banlieue d'Istanbul, selon Anatolie. L'enqu�te sur le r�seau Ergenekon a d�but� en 2007. Un total de 142 personnes, dont plusieurs g�n�raux � la retraite, sont d�j� en cours de jugement et plusieurs dizaines de suspects sont maintenus en d�tention provisoire. Selon l'acte d'accusation, le groupe Ergenekon a pour objectif de multiplier les attentats pour cr�er un climat d'instabilit� et de tension propice � un coup d'Etat militaire qui renverserait le gouvernement. L'enqu�te a �t� critiqu�e par l'opposition et diverses personnalit�s de la soci�t� civile, selon qui elle vise � faire taire l'opposition.