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Contribution
Pragmatisme, r�formisme, lib�ralisme, la nouvelle sainte trinit�
Publié dans Le Soir d'Algérie le 09 - 08 - 2009


Par Yacine Teguia
Les Liaisons dangereuses, le roman �pistolaire �crit par Pierre Choderlos de Laclos, fait le r�cit des aventures libertines de deux personnages mais aussi de la lutte qu�ils se livrent dans un jeu de s�duction qui se transforme en une rivalit� destructrice amenant les deux combattants � se prendre mutuellement ce qu�ils ont de plus pr�cieux. Dans une des lettres qui constituent l�ouvrage, la Marquise de Merteuil �crivait au Vicomte de Valmont : �Vous n�ignorez pas que dans les affaires importantes, on ne re�oit de preuves que par �crit.�
Les �crits de Moulay Chentouf et d�Ali Hocine sont autant d��l�ments qui nous permettent d�appr�hender leurs th�ses et leurs ressorts. Ces deux membres de la direction du MDS issue du congr�s de 1999 assument, avec plus ou moins d��laboration et de cons�quence, la d�fense de certaines id�es et nous permettent ainsi d�analyser l�articulation contradictoire qu�ils entretiennent entre eux et avec les int�r�ts, les forces et les strat�gies mises en �uvre sur la sc�ne politique nationale. Cependant, comme dans toute affaire o� se m�lent passion et raison, on peut consid�rer qu�il y a trois personnages. Cette fois-ci, ce ne sont pas la femme, le mari et l�amant qui s�affrontent, mais trois tendances politiques. Dans un texte intitul� � Le nouveau d�fi�,j�avais d�fini ces trois courants. Le premier se veut radicaliste et estime que nous faisons toujours face � un Etat hybride et un syst�me rentier dont l�islamisme repr�sente le paroxysme. A sa t�te Ahmed M�liani a paru identifier radicalit� et boycott. Un second courant d�fend l�id�e que la contradiction principale a chang� et que nous faisons face � une d�rive despotique n�olib�rale. Je qualifiais un dernier courant de pragmatique, sorte d�ajustement � droite par rapport � la ligne du MDS. Une mani�re de revenir � la probl�matique qu�abordait Hachemi Ch�rif dans sa lettre au pr�-congr�s dans laquelle il se demandait s�il fallait une �adaptation � droite pour coller au r�alisme, s�en remettre � ce qui est pr�sent� comme l��vidence, ou r�affirmer notre vocation progressiste de gauche moderne, capable de trouver le compromis le plus positif entre les int�r�ts des travailleurs, des cadres, des masses populaires et ce qu�on peut en tirer de ce r�el et du rapport de forces qu�il impose �. Dans � Le nouveau d�fi�, je jugeais que les pragmatiques rejoignaient les radicalistes en voyant l�opportunit� de peser sur l��volution du mouvement. Au cours d�un �change, r�cusant ce qui lui apparaissait comme une accusation d�alliance contre nature, Ahmed M�liani me demandait s�il n�y avait pas, aussi, des pragmatiques dans ce qui avait �t� nomm� l�aile Ali Hocine. Je lui r�pondais oui, consid�rant qu�il �tait �vident, en th�orie, que des pragmatiques se placent dans les deux ailes, voulant lester toutes les solutions dans un d�bat loin d��tre tranch� en faveur d�un camp ou de l�autre. Ahmed M�liani voudra, plus tard, isoler ces pragmatiques, sans comprendre que leur isolement passait aussi par la mise en �chec des th�ses radicalistes. D�s que le MDS fut engag� dans les l�gislatives, Ali Hocine marqua nettement son caract�re pragmatique et son penchant pour certaines th�ses lib�rales. R�trospectivement, il semble qu�Ali Hocine s�est attaqu� violemment � Moulay Chentouf, qui alimente sa propre d�marche en neutralisant ou d�courageant le potentiel militant existant, et m�me en le fourvoyant dans l�aventure d�un nouveau parti, � la fois pour l�gitimer ses propres pratiques mais, aussi, pour s�affirmer comme le seul chef de ce courant. Il est clair qu�il existait au sein de ce courant deux tendances, l�une franchement pragmatique, l�autre n�assumant son pragmatisme qu�� retardement. Ali Hocine se revendique ouvertement de la premi�re cat�gorie et de la n�cessit� de s�adapter, de �capitaliser�, � d�faut de pouvoir changer imm�diatement les choses. �Nous sommes � un moment d�affrontement entre l�ultralib�ralisme et le lib�ralisme�, �crit Ali Hocine dans son �valuation des l�gislatives de 2007. Il nous livre sa th�orie, lib�rale, en postulant qu��il ne suffit pas d�affirmer son opposition au lib�ralisme� pour �tre r�volutionnaire � et trace une perspective, l�Etat-providence qui �int�gre la dimension sociale comme un �l�ment essentiel dans le progr�s�. Pour des pragmatiques, comme Ali Hocine et Moulay Chentouf, tout silence dans le d�bat de fond ou toute position d�attente sur les questions politiques vaut acquiescement et encouragement � pers�v�rer dans leurs d�marches respectives. Plut�t que de le traiter avec le m�pris, je pense qu�il faut donc questionner l�objet et le sujet de cette nouvelle obstination d�Ali Hocine au moment o� l�on voit se dessiner l��chec du lib�ralisme � l��chelle mondiale. Tout en ayant, comme d�autres, une part de responsabilit� et sans vouloir renvoyer dos � dos et m�caniquement les agissements des uns et des autres, je constate qu�apr�s Moulay Chentouf, Ali Hocine emp�che, d�une certaine mani�re, la prise en charge sereine du d�bat en se comportant comme s�il pouvait en �tre le seul garant. Comme Moulay Chentouf, il exige de venir prendre de nouvelles cartes d�adh�rents chez lui, en s�imaginant qu�on ne peut pas lui faire grief de refuser l�unit� alors qu�il pense donner toutes les assurances. N��tre li� par aucune loi, aucune r�gle, ce n�est pas la d�mocratie, disent les militants. Ils font ce triste constat : Ali Hocine estime avoir eu le droit, comme responsable, de tenir un congr�s unilat�ral, parce que ses adversaires ne voulaient pas venir au congr�s qu�il a pr�par� de fa�on unilat�rale tandis que Moulay Chentouf consid�re qu�il a eu le droit de cr�er un nouveau parti qui serait le seul d�tenteur du patrimoine du MDS un peu comme le FLN de Belkhadem serait l�h�ritier l�gitime du FLN de Ben M�hidi. La cons�quence : tous les deux se retrouvent bien isol�s lorsqu�ils veulent comm�morer la disparition de Hachemi Ch�rif comme en ce matin du dimanche 2 ao�t � Miramar. Parce qu�ils ram�nent son h�ritage � un enjeu de l�gitimit�, les militants qui la leur refusent pr�f�rent ne pas les rejoindre sur la tombe du d�funt. Ils n�entendent plus les appels de dirigeants du MDS, mais ceux de pragmatiques. Car dans ces appels dispara�t le souci de l�unit� et avec lui le souci de peser de mani�re autonome. C'est-�-dire que dispara�t la pertinence du MDS, et ne reste que ce que les militants craignent voir devenir un futur comit� de soutien ou une secte tiraill�e entre la radicalit� d�monstrative et la tentation du simple �contrepouvoir �. Les conceptions politiques d�Ali Hocine ont longtemps transparue dans sa pratique et sa d�nonciation des pratiques de ses adversaires. C�est d�abord l� que s�est affirm� son caract�re pragmatique, pendant pratique de ses id�es lib�rales, aujourd�hui assum�es. On peut penser qu�il esp�rait rassembler plus de forces sur la question du fonctionnement d�mocratique du MDS ou sur la question de la participation aux �lections que sur une question aussi difficile � �lucider que celle de la contradiction principale et surtout sur la position politicoid�ologique qu�il d�fend maintenant. Objectivement, il a ainsi retard� le d�bat et l�acc�s des militants au partage d�une repr�sentation plus pr�cise du projet d�mocratique et de progr�s. Et par l� m�me, quelque satisfaction il tire des nouvelles adh�sions, il a entrav� le d�veloppement d�un large mouvement. Faute d�une extension des repr�sentations partag�es de la soci�t� et du devenir de l�Etat, c�est l�adaptation � la ligne dominante, celle du pouvoir, qui appara�t comme l��vidence. Donc, d�un point de vue pratique, Ali Hocine se trompe en pr�tendant vouloir construire un grand parti en agissant ainsi. Mais il y a aussi une mauvaise appr�ciation th�orique de la part des camarades qui d�non�aient la participation aux �lections. Ils ont combattu la participation, en s�attaquant � l�id�e que la contradiction principale aurait chang�, puisqu�il s�agissait, en cons�quence, de renoncer � la pratique du boycott. �Le vrai but se drape dans une hallucination : nous tendons la main vers elle, et la nature, gr�ce � l�illusion, atteint tout autre chose�, expliquait Nietzsche. En croyant s�attaquer � une pratique erron�e, la participation aux �lections, on a permis � une id�ologie qui est loin d��tre la plus proche de notre vocation politique d��merger : le lib�ralisme. Versatilit� ? Approximation ? Vil opportunisme ? D�linquance politique ? Peut-�tre mais on ne doit pas tout r�duire, chez Ali Hocine ou Moulay Chentouf � une �quation personnelle d�o� le politique serait absent. Si on le fait, c�est certainement pour masquer, ou se masquer, la part qui dans le politique pourrait nous rendre complice de leurs comportements. On est alors dans l�embarras quand on constate qu�Ali Hocine peut l�gitimement d�noncer les lectures r�ductrices qui l�accusent d�avoir renonc� � la la�cit� quand il r�dige son texte sur le voile mais qu�il n�h�site pas, lui-m�me, � caricaturer ceux qui n�ont pas la m�me �valuation que lui sur la participation aux l�gislatives estimant qu�il s�agissait du �premier contact r�el avec la soci�t� et que le mouvement �donnait l�impression de sortir de la clandestinit� �. On est r�volt� de voir qu�Ali Hocine critique Ahmed M�liani lorsqu�il se rend sur les plateaux d�une cha�ne de t�l�vision iranienne install�e au Liban, mais qu�il n�h�site pas � s�y rendre lorsqu�il est invit� � son tour. On ne s�explique pas qu�au nom du r�alisme, Ali Hocine court prendre l�argent des commissions �lectorales � coup de procurations et demande ensuite qu�on recherche des �propositions concr�tes, � la lumi�re du projet de loi �lectorale qui semble vouloir dissoudre les commissions de contr�le et laisser les partis se d�brouiller tous seuls�.
Pas plus qu�il n�est intelligible qu�Ali Hocine consid�re, aujourd�hui, comme fractionnel le travail de ceux qui contestent sa d�marche portant les m�mes accusations que ceux qui le traitaient de dissident hier. La multiplication des postures et des discours contradictoires pouvait laisser perplexe, leur logique implacable appara�t d�s qu�Ali Hocine s�est revendiqu� du lib�ralisme. Une des caract�ristiques de ce dernier, c�est qu�il rejette la lutte id�ologique. Pragmatique et pr�tendant vouloir le changement, le lib�ralisme refuse toute forme d�enfermement r�glementaire ou doctrinal. Il y a, il est vrai, de quoi r�vulser les camarades habitu�s aux principes et � la droiture. Mais il faut �tre soi-m�me parfaitement irr�prochable sur ce plan pour pouvoir mettre Ali Hocine en d�faut.
La situation au MDS refl�te les h�sitations de la soci�t�
Le sentiment que partagent les camarades, c�est qu�Ali Hocine se proclame secr�taire g�n�ral du MDS mais qu�il est dans une d�marche de contournement de ce m�me MDS. Comme Moulay Chentouf, il contribue au moins � d�montrer que le mouvement a besoin d�une profonde mise � niveau. Leur parti pris, affich�, de la radicalit� est pertinent, d�s lors qu�il n�oppose plus les deux termes de la prolongation et de la refondation de cette radicalit�. Moulay Chentouf en cr�ant un nouveau parti, Ali Hocine en pr�nant le d�passement, revendiquent tous les deux la responsabilit� de mener la transformation. Mais leur comportement semble vouloir dire : que justice me soit fa�te, le MDS d�t-il p�rir ! La cons�quence, c�est qu�Ali Hocine est fort d�un int�rim reconnu par Zerhouni mais quasiment plus par le moindre militant de longue date. Pouvait-il en �tre autrement quand le d�bat n�a pas pu aller � son terme parce que nous n�avons pas su emp�cher que les probl�mes id�ologiques et politiques ne soient r�duits aux questions organiques ? Dans son �valuation des l�gislatives de 2007, Ali Hocine justifiait d�ailleurs sa position unilat�rale d�aller aux �lections m�me l� o� le MDS n�existait pas, par le seul fait qu�il ne fallait pas �corroborer les th�ses de M�liani qui soutient que nous sommes minoritaires �. Ni l�exclusion, ni l�int�rim permanent, ni la seule recherche de rapports de force favorables ne peuvent �tre des r�ponses aux questions de fond qui sont pos�es au MDS. A d�faut d�une alternative unitaire, Ali Hocine ne craint pas de pr�ter flanc � ceux qui l�accusent de faire de nouvelles cartes pour expurger les listes d�adh�rents apr�s avoir tent� de contourner le MDS par des alliances ext�rieures qui auraient fond� sa l�gitimit�. Il aura seulement caus� l��chec du rassemblement r�publicain avec l�ANR et l�UDR en r�duisant la vocation � un r�glement de compte interne. Pourtant, la meilleure mani�re d�aborder les rapports entre anciens et nouveaux, ou la question des alliances, ne serait-elle pas de se poser la question : est-ce que la ligne d�fendue repr�sente les int�r�ts des nouveaux adh�rents ou des alli�s qui d�sirent lutter contre le syst�me ? Vise-t-elle � les affranchir et � les aider � s�autonomiser ou au contraire les pousse-t-elle � la conciliation avec le pouvoir ? Au nom de sa conception pragmatique/lib�rale, il y a, chez Ali Hocine, une tendance � �laborer syst�matiquement des clivages qui contournent la contradiction principale ou l�expriment en des termes plus ambigus. Il reproche aux uns de s�installer dans une forme de confort intellectuel et d�emp�cher une avanc�e de la ligne par esprit rentier tandis qu�il reproche aux autres de trop philosopher. Il accuse certains de ne pas assumer le fait qu�aujourd�hui, il faudrait d�fendre le capitalisme, arguant que dans ses textes fondateurs, le MDS n�aurait jamais proclam� qu�il est de gauche, mais en niant le fait qu�il a encore moins affirm� qu�il serait de droite. Il exige de ces adversaires qu�ils disent que derri�re l��conomie productive, il y a le capitalisme et seulement le capitalisme selon une conception digne des th�ses de la fin de l�histoire auxquelles m�mes son auteur a pourtant renonc�. Parfois, c�est sur le plan du comportement qu�Ali Hocine clive le d�bat. Laisser faire, laisser passer n�est-ce pas l�attitude qu�il souhaite que nous �rigions en principe ? Il abaisse la modernit� et la d�mocratie � la tol�rance pour des comportements r�prouvables. C�est de la passivit�, de la complaisance, de la d�magogie. Surtout qu�il a d�montr� qu�il ne d�daignait pas, pour autant, les pressions physiques, m�me s�il aime � se pr�senter comme victime de la violence au sein du MDS. L�influence id�ologique et les pratiques du pouvoir ne pouvaient pas ne pas p�n�trer le MDS. En effet, la synth�se des positions lib�rales et pseudo pacifistes ne s�exprime-t-elle pas dans la r�conciliation nationale au nom de laquelle le pouvoir tourne contre la soci�t� une partie des forces qui luttaient contre le terrorisme islamiste ? A chaque p�riode de l�histoire correspond une conception de la rupture ; � chaque moment de la culture d�mocratique et de progr�s, une conception de l�action politique et de l�organisation. Ali Hocine est pr�t �� franchir le Rubicon�, dit-il, contrairement � ceux qui �tirent le frein � main�. Mais on l�a vu avec Bouteflika, qui n�a pas h�sit� lui non plus � casser des tabous, en redoutant d�assumer les implications de la rupture, on cr�e, m�me sans le vouloir, les conditions de la continuation. Et au lieu de permettre au MDS de se redresser, on l�installe dans la crise tout en disant, �ceux parmi nous qui consid�rent que les efforts d�adaptation � la r�alit� proc�dent d�une volont� de vendre notre �me et de trahir nos principes font un raccourci �. Ali Hocine croit que parce que le MDS a besoin de s�adapter, il a raison de vouloir s�en �loigner. Il �crit, pour se justifier, �le souci de fid�lit� aux id�aux et principes de nos a�n�s est l�gitime, mais le caract�re r�volutionnaire de la fid�lit� n�est-il pas dans le d�passement de ce que nous avons �t� ? La rupture avec le syst�me et avec ce que nous avons �t�. Ali Hocine confond ainsi en quelques lignes d�passer et tourner le dos, dialectique et m�canique.
Le lib�ralisme, c�est l�Etat p�nitence pas l�Etat providence
Comme il incarne des int�r�ts parasitaires aussi bien de la rente que du capital, on disait d�ailleurs autrefois qu�il vivait de la �tonte des coupons �, le lib�ralisme vit en parasite id�ologique. Ce parasitisme id�ologique transpara�t dans l��clectisme d�Ali Hocine relev� lors de la conf�rence �conomique et sociale durant laquelle on parlait aussi bien de corruption que d��conomie p�troli�re et de syndicats. L�important � ses yeux n��tait pas d��lucider la contradiction principale et d�aider ceux qui luttent � faire jonction au niveau politique, il �tait plut�t de tenir une activit� pour mieux souligner que les adversaires n�en menaient pas. La l�gitimit� se trouvant finalement dans la capacit� � mener des activit�s et surtout dans l�issue victorieuse de la lutte qui l�oppose aux autres militants. Selon cette logique, Ali Hocine devrait bient�t conclure que Bouteflika a raison puisqu�il vient d�obtenir un troisi�me mandat. Ce d�sordre dans les id�es se confirme dans le projet de r�solution qu�Ali Hocine a pr�sent� dans le cadre de son congr�s unilat�ral et dont un des principaux objectifs �tait de substituer une th�se � une autre. Il lui reste cependant difficile de produire un corps de texte coh�rent. Peut-�tre serat- il pr�t un jour, Ali Hocine paraissant sinc�rement convaincu qu�en mati�re de libert� et de d�mocratie, on ne saurait aller plus loin que les lib�raux. Ceci en d�pit de tous les contre-exemples qu�ils administrent chaque jour et comme viennent de le prouver les lib�raux europ�ens qui apr�s avoir voulu contourner le NON fran�ais et hollandais � une constitution lib�rale europ�enne cherchent comment ignorer le NON irlandais. A moins que cela prenne plus de temps parce qu�Ali Hocine n�arriverait pas � estomper le lien qu�il per�oit, encore, entre n�olib�ralisme et lib�ralisme, bien qu�il les oppose. Il avance, il s�en rend compte, une th�orie plut�t r�volutionnaire : le keyn�sianisme serait �un concept lib�ral �. L�explication de cette incroyable avanc�e th�orique, c�est Jean Jaur�s qui la donne : �Quand les hommes ne peuvent changer les choses, ils changent les mots.� Regardons de plus pr�s comment Ali Hocine proc�de et pour y voir plus clair, je me permets de livrer de larges extraits d�un texte de Maurice Lagueux, �pist�mologue de l��conomie : �En quoi les "n�olib�raux" se distinguent-ils des lib�raux de plus vieille souche ?� En un sens, on pourrait dire qu'ils ne s'en distinguent pas vraiment et qu'ils s'efforcent souvent, au contraire, c'est tout particuli�rement le cas de Hayek, de souligner leur stricte fid�lit� aux points de vue de Locke et de Smith [...] Le n�olib�ralisme ne serait donc rien d'autre qu'un retour, dont Hayek s'est fait le h�raut, � ce lib�ralisme authentique d'Adam Smith, par-del� toutes ces analyses plus modernes (comme celles de Walras, de Keynes ou de Samuelson) qui auraient en commun de subordonner le �lib�ralisme� � une savante mise en place d'un march� model� sur les exigences d'un rationalisme sans fondements. Il en va apparemment ainsi au niveau macro-�conomique, o� les id�es mon�taristes de Milton Friedman, qui [...] peuvent, en un sens, �tre per�ues comme un retour � l'orthodoxie mon�taire, par-del� les audaces de la th�orie keyn�sienne. Ce n'est donc pas sans un fondement au moins apparent que les adversaires de ces nouveaux lib�raux les ont parfois, par d�rision, qualifi�s de �pal�o-lib�raux�. Il para�t toutefois bien injuste de consid�rer ainsi les n�olib�raux comme de nostalgiques conservateurs qui s'efforceraient de faire revivre un lointain pass� d�sormais r�volu. Pour bien voir que les n�olib�raux sont loin d'�tre des pal�o-lib�raux, il peut �tre utile d'examiner de plus pr�s la conjoncture qui a rendu possible la quasi-mise au rancart, pendant plus d'un si�cle, du �vrai lib�ralisme� et celle qui, au cours des ann�es 1970, a apparemment permis � celui-ci de r�appara�tre en force, sous la forme de ce �n�olib�ralisme �. Aux m�mes fins, il importe aussi de voir comment les n�olib�raux [...] ont �t� amen�s � expliciter quelques-unes des dimensions fondamentales du lib�ralisme que, dans son pragmatisme, Adam Smith aurait �t� assez peu enclin � d�gager. [...] Pour Hayek [...] le v�ritable lib�ral est celui qui soutient qu'il ne faut confier au gouvernement que le soin d'assurer la s�curit� et la libert� de tous et le soin de faire respecter les contrats [...] Le vrai lib�ral est celui qui, une fois que le m�canisme du march� est ainsi mis en branle, s'oppose � ce que le gouvernement intervienne plus avant, m�me sous pr�texte d'�am�liorer � le fonctionnement de ce march�. A la lecture de ce texte, on comprend qu�il est faux de dire, comme Ali Hocine que �l�Etat providence est un concept lib�ral� et qu�on peut r�duire le capitalisme au lib�ralisme, sinon � imaginer que le n�olib�ralisme soit une forme d�anticapitalisme. En bredouillant quelques arguments �sur le mode de production capitaliste et la d�mocratie occidentale� ind�passables �sans douleur�, Ali Hocine se doute bien qu�il ne peut emporter l�adh�sion des militants. Peut �tre s�interroge-t-il sur la nature de cet Etat Providence en 2009, comprenant qu�il ne peut �tre un retour 70 ans en arri�re et au New deal de Roosevelt, ni m�me aux �Trente Glorieuses� ?
A-t-il � l�esprit Emmanuel Todd qui �voque, � propos de l��poque actuelle, un keyn�sianisme imp�rial o� dominent les Etats-Unis et les fonds souverains ou attend t-il des sociaux-lib�raux europ�ens qu�ils lui fournissent les arguments qui lui permettraient de dissocier la politique lib�rale de son �conomie ? Dans un livre-entretien, Delano� explique que �si les socialistes du XXI si�cle acceptent enfin pleinement le lib�ralisme, s�ils ne tiennent plus les termes de concurrence ou de comp�tition pour des gros mots, c�est tout l�humanisme lib�ral qui entrera de plein droit dans leur corpus id�ologique�. Mais un de ses adversaires au PS a r�torqu� qu�il n�est �pas question seulement du lib�ralisme en tant que courant d�id�es anticonservateur comme on nous le serine � l�envie. Il s�agit bien de la doctrine �conomique puisque les exemples donn�s (comp�tition et concurrence) concernent l��conomie�. Nous pouvons employer le m�me argument face � Ali Hocine qui nous parle lui de keyn�sianisme et d�Etat providence et non pas d�une forme de philosophie politique qui le mettrait sur les pas d�un Rawls que certains situent � gauche de l'�chiquier politique am�ricain, apr�s la publication de son ouvrage Th�orie de la justice ax� sur les notions d'�thique, de justice et de lib�ralisme. Ali Hocine nous demande, en fait, non seulement de renoncer � combattre le lib�ralisme mais carr�ment de nous battre pour lui. D�o� le retard dans la production de th�ses dont il pouvait s�attendre � ce qu�elles ne soient pas partag�es. Au final, tout ce qu�il propose consiste � r�aliser consciemment et humainement ce que l'Etat despotique n�olib�ral accomplit dans l'ignorance et dans le sang� Mais ce projet politique est d�j� port� par d�autres. Dans son projet, la critique du n�olib�ralisme est d�ailleurs tellement assimilable � celle de la rente qu�il se retrouve parfois sur la m�me position qu�Ouyahia et Soltani, que Benbitour et Ghozali ou que Hamrouche et A�t-Ahmed qui d�noncent tous la rente. Quelles autres concessions pourraient-ils attendre au nom de la �conqu�te des masses� et du �devoir de donner la priorit� � l�action et � ceux qui agissent� ?
Le paradoxe des extr�mes, c�est qu�elles se rejoignent toujours
Ali Hocine peut pr�tendre, dans son �valuation de l��lection pr�sidentielle, que le �d�bat sur la caract�risation de la nature du syst�me actuel doit �tre approfondi. L�affirmation de son caract�re n�olib�ral doit �tre fond�e sur une analyse socio-�conomique s�rieuse�. Malheureusement cette approche (qui est peut �tre une autocritique puisque face aux arguments d�Ahmed M�liani, il semblait trouver des arguments pour fonder cette caract�risation) ne vaut que pour le n�olib�ralisme. En effet, dans la m�me �valuation alors qu�il �voque la crise �conomique mondiale Ali Hocine d�nonce le pouvoir qui �se targue d��tre � l�abri !� en pr�cisant qu�il �est d�autant � l�abri qu�il est loin du syst�me n�olib�ral�. Il d�cide, de fa�on arbitraire, sans se fonder sur �une analyse socio-�conomique s�rieuse�, que l�Alg�rie est loin du syst�me n�olib�ral. Ali Hocine para�t pourtant si peu s�r de ces th�ses qu�un jour avant de les formuler pour la premi�re fois par �crit, il demandait encore o� sont les lib�raux au sein du MDS. Mais pourquoi met-il en avant cette opposition entre n�olib�ralisme et lib�ralisme m�me si elle ne tient pas vraiment la route ? C�est tout simplement pour se d�marquer tactiquement au plan politicoid�ologique, comme le fait Moulay Chentouf en martelant sans cesse que la contradiction entre archa�sme et modernit� reste la contradiction principale. Tous les deux cherchent � pr�senter un drapeau � leurs troupes. Trop de camarades consid�rent, � tort, qu�ils ne font que diviser, alors qu�ils posent un certains nombre de probl�mes tr�s justes, l�un par l�attachement � la ligne, l�autre par la rupture avec la ligne, en assimilant le lib�ralisme au p�le positif de la contradiction principale. Dans sa lettre au pr�congr�s Hachemi Ch�rif, il consid�rait pourtant que �Bouteflika conduit, consciemment ou inconsciemment, la phase n�gative de reconstruction �quivalent au p�le n�gatif (ou plut�t de recomposition ?) et n�cessaire au p�le positif, du paysage d�ensemble�. Il ajoutait, consid�rant que la ligne de Bouteflika relevait du lib�ralisme, qu��il ne peut y avoir d��conomie neutre, et � plus forte raison d��conomie lib�rale ou n�o-lib�rale capable de lib�rer notre pays et de le faire progresser�. Pour autant, il n�est pas ill�gitime que Moulay Chentouf et Ali Hocine d�fendent les th�ses qui sont les leurs et sur lesquelles ils apportent des nuances et des �claircissements permanents par leurs pratiques. Mais la contradiction principale traverse tous les conflits, th�oriques et pratiques. Elle est une ligne de clivage y compris au sein du MDS, comme hier elle avait divis� le PAGS entre les tenants du dialogue avec l�islamisme et de la participation aux �lections et les tenants de l�interdiction de l�islamisme et de l�arr�t du processus �lectoral. Et face � la contradiction principale, il ne peut y avoir trois camps ou plus. C�est ainsi que dans la crise du PAGS, les tenants du dialogue avec le FIS et les tenants de la partition ont fini par se retrouver contre la ligne de double rupture d�fendue par Ettahadi. Alors, au-del� de son glissement vers la d�nonciation de la rente et son renoncement au caract�re despotique de l�Etat pour le qualifier d�hybride, � l�occasion d�une d�claration sur le changement de week-end, en quoi Ali Hocine rejoint Moulay Chentouf ? Tout simplement en refusant de renoncer � l�alliance avec les lib�raux, en s�engageant dans une voie r�formiste et en contrariant la prise en charge de la posture des �deux fers au feu�. Baudelaire nous avait averti : �� surprise fatale ! La femme au corps divin, promettant le bonheur, par le haut se termine en monstre bic�phale !� Dans une pol�mique avec Ahmed M�liani, j��crivais : �On peut affirmer : oui il faut des r�formateurs. Ce n�est pas notre r�le. Pour nous, les r�formes ne sont qu�une incidence de luttes enti�rement lib�r�es de toute incons�quence r�formiste. Cependant, rien n�interdit de penser que nous subissons des pressions de forces aspirant � voir d�autres r�aliser les t�ches qui leur incombent.� Voil� maintenant qu�Ali Hocine s�assume comme lib�ral et donc comme un r�formiste, partisan de l�accumulation en opposition � la rupture. Ali Hocine et Moulay Chentouf d�noncent l�utopie � laquelle ils opposent leur r�alisme. En r�alit�, c�est leur r�formisme qu�ils opposent au radicalisme du MDS. Mais � d�faut de produire des th�ses en rapport avec cette fameuse r�alit�, Moulay Chentouf exige toujours l�autocritique de ceux qui ont particip� aux �lections tandis qu�Ali Hocine s�occupe de railler l�id�e d�une �r�volution orange�. En v�rit�, tous les deux sont convaincus de l�inertie �lectorale de la soci�t� et consid�rent, finalement, le boycott comme un comportement passif sur lequel le MDS n�aurait aucune influence. L�un en tire la conclusion qu�il faut juste surfer sur ce boycott, l�autre qu�il faut participer aux �lections pour accumuler quantitativement chez ceux qui votent et par cons�quent renoncer � court terme � ceux qui boycottent et � la rupture. Apr�s trois �ch�ances, on a vu avec quel succ�s! Ali Hocine � qui d�fendait l�id�e que dor�navant strat�gie et tactique ne se confondaient plus � adopte finalement la m�me attitude que Moulay Chentouf par rapport aux �lections. L�un dit qu�il ne faut pas encore y aller, l�autre dit qu�il faut tout le temps y aller et estime m�me, � propos de l�implication dans les commissions �lectorales lors de la pr�sidentielle, que �la justesse de cette forme de participation (au contr�le) doit �tre appr�ci�e en fonction des r�sultats mesur�s en toute objectivit�. Ali Hocine et Moulay Chentouf ont ainsi cristallis� des attitudes qui ont fourvoy� le d�bat. Des th�ses du MDS, Ali Hocine, comme Moulay Chentouf, ne prend que ce qui est acceptable pour les r�formistes. Lors des l�gislatives, certaines des propositions du mouvement ont �t� ignor�es lors des n�gociations sur le programme commun des listes que nous souhaitions mettre en place avec l�ANR et l�UDR. La curieuse pol�mique avec Moulay Chentouf qui, le premier, a d�fendu l�id�e d�un programme minimum, avait d�j� jet� toute la lumi�re sur cette aptitude � escamoter un certain nombre de propositions. Dispos�, d�une certaine mani�re, � s�effacer derri�re les th�ses r�formistes, Ahmed M�liani pouvait clamer, comme une th�se depuis longtemps adopt�e � propos du MDS, que �nous serions pr�ts � le saborder d�s qu�il cesse d��tre un rapport socio-politique r�el et d�s qu�il cesse de r�pondre aux exigences de rupture�. Il para�t avoir �t� entendu� par Moulay Chentouf et Ali Hocine. Pourtant il est clair que ce soit � propos de l�Alliance r�publicaine, de la convergence d�mocratique de gauche ou du MDSL, qu�aujourd�hui l�essentiel n�est pas que notre mouvement prenne l�initiative ou soit le creuset d�un rassemblement. Il faut d�abord en d�finir le contenu. En effet quand Ali Hocine, dans une lettre aux amis, explique qu�il souhaite ��difier un grand parti, fortement enracin� dans la soci�t�, le parti de l�espoir� et que Moulay Chentouf se pr�sente comme le continuateur du MDS authentique, paradoxalement, ils se posent en d�fenseurs de ce patrimoine mais l�gitiment, d�abord, si ce n�est pas seulement leur droit � le sacrifier. Il appara�t que l�effort de reconstruction est ins�parable d�une r�flexion sur le mouvement de la soci�t� tout entier et sur le camp d�mocratique et de progr�s dans son ensemble. Parler de l�ancrage � gauche comme d��une affirmation th�orique abstraite� d�un fantasme encore une fois� comme le fait Ali Hocine est p�remptoire. En effet, ce que nous subissons comme divisions en courants dans le mouvement, la soci�t� aura � le subir dans des proportions encore plus grandes. La lutte qui se m�ne au sein du MDS n�est que le pr�lude des combats que nous aurons � mener � l�ext�rieur et dans lesquels nous devrons apprendre � s�parer les ennemis des amis, � faire la diff�rence entre la gauche et la droite. C�est pourquoi il nous faut penser la r�g�n�ration de notre strat�gie d�alliance en m�me temps que notre conception du MDS. Certes, dans le contexte actuel, les militants doivent affirmer qu�ils ne d�sirent pas une simple extension de leur projet au-del� de leurs rangs mais la construction commune d�un projet de radicalit� pour l��poque actuelle. Mais en m�me temps toute tentative de remettre en cause la pertinence du patrimoine de lutte de ces quinze derni�res ann�es peut appara�tre comme une volont� de mettre entre parenth�ses cette radicalit�. Le MDS ne sera pas entendu s�il ne dit pas d�embl�e et si ses actes ne le montrent pas pr�t � s�engager, au nom de cette radicalit�, dans tout ce qui contribue � faire converger les forces porteuses d�une alternative r�publicaine, d�mocratique et de progr�s inscrite dans les luttes r�elles et qui nous sollicitent imm�diatement, luttes socio-�conomiques, politiques et id�ologiques. Le noyau dur de cette alternative ne peut remplir sa mission que lorsqu'il sait mobiliser les �lites sans se d�tacher des larges masses populaires et garder une confiance absolue en elles pour faire v�ritablement progresser toute la soci�t�. Le MDS doit donc avoir pour ambition de contribuer � des dynamiques politiques majoritaires, dont la finalit� n�est pas la reproduction de l�ordre existant, mais sa contestation concr�te et la promotion d�un autre projet de soci�t�. Mais il nous faut voir qu�avant tout, nous ne saurions envisager une avanc�e d�cisive sans cet instrument concret qui s�appelle le MDS. Et puisque notre mouvement conna�t une v�ritable trag�die, il est bon de citer Shakespeare qui, dans Othello, faisait dire � son personnage : �Il vaut encore mieux se servir d'une arme bris�e que de rester les mains nues.�


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