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KIOSQUE ARABE
Jouer de la t�te et des pieds Par Ahmed HALLI [email protected]
Publié dans Le Soir d'Algérie le 10 - 08 - 2009

Il est difficile de dire, en ces temps de canicule, si c'est le sang qui monte � la t�te des Alg�riens ou quelque chose d'autre. En tout cas, les pics d'adr�naline se multiplient dans une soci�t� hypertendue et soumise � des tensions insupportables. L'intensit� des r�actions se mesure au nombre de pneus br�l�s et de routes barr�es. Les �meutes, l'arme absolue des laiss�s-pour-compte contre ceux qui ne veulent pas le solder, ce compte.
Alors chacun se cherche un peu de fra�cheur l� o� il pense la trouver, sur les �tals des librairies en rupture de stock ou dans les mosqu�es climatis�es. A condition de trouver ce que vous cherchez, comme ce livre de Khaled Bentoun�s �gar� quelque part entre Mostaganem et Alger, ou �tomb� dans un barrage �ul�miste�. Patience donc, tout arrive lorsqu'on sait attendre, c'est ce que nous enseignent nos hommes de religion, pour peu qu'ils sachent raison garder. Ce n'est pas le cas de l'imam de mon quartier que les fi�vres de l'�t� ram�nent toujours dans le sillage des femmes. Il a donc longuement dissert� sur la polygamie, ce vendredi, non pas en philosophe mais en partisan et en pratiquant potentiel. Rien ne manquait � ce sermon qui a d� donner de l'air aux gandouras. Comme on �tait dans la maison de Dieu, il fallait bien le citer mais pas trop. Avec une foi bien r�ajust�e, on peut citer un verset du Coran favorable � la polygamie, c'est ce qui s'appelle avoir du m�tier. Mais pourquoi avoir omis d'ajouter que le Coran mettait en garde contre l'injustice et recommandait justement de s'en tenir � une seule �pouse, par crainte d'�tre injuste. Toutes ces r�serves ont �t� pr�cis�ment occult�es par notre imam, furieux d�fenseur du bonheur de l'homme et sans doute rescap� d'un tumultueux d�bat conjugal. �Que se passe-t-il dans la t�te d'un homme par 40 degr�s � l'ombre, et dans un quartier chaud d'Alger ?� dirait notre ami Sigmund Freud. Je me suis alors rappel� cette chaleureuse recommandation d'un commensal avec qui je partageais le supplice de la bouteille, entendez par l� un jus de betterave agr�� par nos anologues en hidjab. La discussion a fatalement d�rap� vers l'ivresse des mots et sur les difficult�s de la langue nationale. �Tenez, me dit le philosophe de l'instant, les Arabes du Moyen-Orient disent qu'ils ont une id�e (fikra) lorsqu'il y en a une qui agite leur cerveau. Chez nous, on n'utilise pas le mot fikra mais affssa, qui peut signifier ruse ou stratag�me mais qui renvoie d'abord aux pieds, comme fikra renvoie � la t�te. Lorsqu'un ministre dit au pr�sident qu'il a une affssa pour r�soudre tel ou tel probl�me, ce dernier devrait le limoger imm�diatement. Car cela veut dire qu'il r�fl�chit avec ses pieds�, conclut doctement notre philosophe qui ne sait pas encore que Bacchus s'est noy�, par empoisonnement, dans une de nos cuves. S'il �tait mieux inform�, il saurait que l'usage du mot affssa (de l'arabe afassa, �craser du pied) ob�it � des r�flexes et � une agilit� d'esprit hors normes. Lorsqu'un ministre dit au pr�sident qu'il a une affssa, �a veut dire qu'il a trouv� une id�e, tomb�e de l'escarcelle d'un autre, et qu'il a mis le pied dessus pour emp�cher que quelqu'un d'autre s'en empare. La affssa, c'est le b.a.-ba de la r�ussite politique et sociale. Ce n'est pas la rente qui a invent� la affssa, c'est la affssa qui a organis� et codifi� le partage de la rente au sommet des Etats. En Alg�rie, on utilise ouvertement le mot affssa, comme m�thode de gouvernement et de gestion des affaires publiques. Lorsqu'on a suffisamment bien ma�tris� les arcanes de la affssa, on travaille alors � faire son ettawil, c'est-�-dire � assurer ses vieux jours et ceux de sa descendance jusqu'� la dixi�me g�n�ration. �Li dar ettawil�, signifie litt�ralement celui qui a assur� et qui a donc intelligemment utilis� la affssa � son profit et au d�triment du mien. Au Machrek, on est plus pudique et plus circonspect pour ce qui est de l'utilisation de certains mots. On pr�f�re fikra, plus seyant et plus conforme au bon usage. Ainsi fikrat ettawrith, l'id�e de d�signer le fils de Moubarek comme h�ritier du fauteuil de Ra�s, est une vulgaire affssa, n�e chez nous mais le poids des mots... C'est aussi la affssa qui est � l'origine des divisions actuelles des Palestiniens. A trop tirer sur les mamelles de la affssa, le Fatah a inqui�t� son h�ritier pr�somptif le Hamas qui a eu peur de voir son rival garder le pied sur la affssa. Il a donc oblig� le Fatah � lever le pied droit � Ghaza le mettant en position de dangereux �quilibre. Depuis l'intervention sanglante des Isra�liens, le Hamas a pratiquement remport� la mise sans trop payer de sa personne. Ses dirigeants crient famine mais trouvent les ressources n�cessaires pour organiser des �pousailles collectives � Damas et � Ghaza. A Damas, la noce a co�t� un million de dollars au Hamas, beaucoup moins � Ghaza o� ce sont de jeunes veuves de guerre qui �taient concern�es. Des veuves de guerre en robes blanches, avec demoiselles d'honneur mais avec le hidjab. Il faut emprunter juste ce qu'il faut � la modernit�, quand celle-ci n'est pas syst�matiquement stipendi�e. Aussi, lorsque les officiels du Hamas affirment tout haut qu'ils ne veulent rien imposer au peuple de Ghaza, leur administration agit tout autrement. Depuis le mois de juin dernier, une campagne d'affichage exhorte les femmes de Ghaza � rejeter le port du Jean et � porter un hidjab strict. Organis�e par le minist�re des Affaires religieuses, cette campagne lanc�e sous le mot d'ordre �oui � la vertu !�, devrait durer jusqu'� la fin du Ramadhan. Une jeune fille en Jean et portant foulard est pr�sent�e comme mod�le d'une industrie satanique. On voit un diable � l'arri�re plan avec ses cornes pointues et son visage m�chant, tel que le repr�sente l'imagerie occidentale. Sur une autre affiche, la femme en hidjab, et donc vertueuse, est montr�e sous la forme d'un bonbon dans son emballage vert brillant. A c�t�, la femme non voil�e est une tomate offerte, dans sa nudit�, aux app�tits des insectes qui tournoient au dessus d'elle. Ce qui rejoint � peu pr�s l'image de la viande nue offerte aux chats, utilis�e la semaine derni�re par l'imam de Sidney. En point d'orgue � cette campagne, le pr�sident de la Cour supr�me a �dict� en juillet dernier un arr�t obligeant les avocates � porter le hidjab dans les pr�toires. Cette mesure, qui devrait �tre appliqu�e � partir du 1er septembre, a soulev� une temp�te de protestations parmi les gens du barreau. Mais comme le dit bien le pr�sident de la Cour supr�me, 90% des avocates de Ghaza portent le hidjab, donc la cause est entendue. Autre cause qui semble entendue, celle du faux proc�s intent� au club allemand de football, Shalke 04, pour son hymne qui aurait port� atteinte � l'image du Proph�te Mohamed. Les vigiles endormis de l'islamisme viennent seulement de d�couvrir les paroles de cet hymne qui date de 1946. La strophe mise en cause dit que �m�me Mohamed qui ne connaissait rien au football aurait choisi les couleurs bleu et blanc du club�. Le club a fait appel � l'arbitrage d'un expert turc et musulman qui a conclu que ce passage ne portait nullement atteinte au Proph�te de l'Islam et que m�me les supporters musulmans de Shalke 04 pouvaient chanter cet hymne. On peut raisonnablement douter de la bonne foi des islamistes turcs qui ont provoqu� ce toll�. A moins qu'ils consid�rent comme une insulte le fait de dire que le Proph�te Mohamed ne connaissait rien au football. Ce qui serait encore une preuve tangible de la mauvaise foi de ces concordistes en herbe qui prennent le Saint Coran pour un livre de recettes scientifiques, voire une encyclop�die des sports.

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