A peine achev�e, l'�lection pr�sidentielle afghane d�hier jeudi est d�j� assombrie, comme celle de 2004, par des accusations de fraudes et d'irr�gularit�s diverses, sur lesquelles les autorit�s �lectorales ont promis d'enqu�ter cas par cas. Le pr�sident de la Commission �lectorale ind�pendante Azizullah Lodin a d�clar� � la presse avoir re�u des plaintes sur �trois, quatre types de probl�mes dans certaines provinces�, concernant les scrutins pr�sidentiel et provinciaux organis�s dans la journ�e. Dans plusieurs r�gions, de nombreux observateurs ont signal� que les poin�onneuses utilis�es pour marquer les cartes des �lecteurs ayant d�j� vot� ne fonctionnaient pas. Une autre controverse concerne l'encre cens�e �tre ind�l�bile dans laquelle chaque �lecteur doit tremper son doigt pour �viter qu'il ne vote plusieurs fois : comme en 2004, des observateurs ont relev� qu'elle pouvait s'effacer facilement. Un des 41 candidats � la pr�sidentielle, Ramazan Bashardost, qu'un sondage diffus� r�cemment place en troisi�me position, affirme avoir r�ussi � nettoyer son doigt avec un d�tergent, le Vitex. �J'ai tremp� mon doigt pendant cinq minutes dans du Vitex et, vous voyez, l'encre est toujours l�, a r�torqu� M. Lodin. �N�anmoins, c'est un point sur lequel il faut enqu�ter �, a-t-il admis. De son c�t�, l'�quipe de campagne de l'ancien ministre des Affaires �trang�res Abdullah Abdullah, principal adversaire du pr�sident sortant et favori du scrutin Hamid Karza�, a annonc� dans un communiqu� avoir d�pos� "30 plaintes tr�s pr�cises" aupr�s de la Commission. Certaines concernent des policiers et des repr�sentants du gouvernement qui ont appel� � voter sp�cifiquement pour M. Karza�, et d'autres le manque de s�curit�, selon le communiqu�. Des bureaux de vote n'ont pas eu assez d'encre ind�l�bile ou ont souffert de l'absence d'observateurs �lectoraux ind�pendants, a d�plor� la m�me source. Dans d'autres r�gions, des assesseurs se sont plaints de ne pas avoir re�u assez de bulletins de vote. �Nous avons demand� � nos bureaux (...) de d�terminer si cela est vrai ou si dans certains cas, il y a plus de cartes d'�lecteurs que d'inscrits �, a dit M. Lodin. A l'inverse, l'organisation International Crisis Group (ICG) indiquait d�s juin que dans plusieurs provinces, les listes �lectorales avaient �t� gonfl�es. Ainsi, dans le Nouristan (est), on compterait 443 000 �lecteurs inscrits pour 130 000 habitants. Par ailleurs, une dizaine des plaintes d�pos�es par le camp Abdullah mettent en cause le r�le de la Commission elle-m�me, qui dans certains bureaux de vote �n'a pas livr� les bulletins avant 11h00� alors que le scrutin commen�ait � 07h00, ou �a fait �vacuer les urnes � midi�, accuse l'�quipe du candidat. L'organisation de d�fense des droits de l'Homme Human Rights Watch avait, elle aussi, exprim� mardi des r�serves � l'�gard de la Commission �lectorale, dont le chef a �t� nomm� par M. Karza� sans contr�le parlementaire et qui, selon HRW, s'est montr�e exag�r�ment critique envers certains autres candidats. Un porte-parole de la Commission a annonc� dans la journ�e que la participation pourrait atteindre 50 %. C'est �une blague�, l�che un diplomate occidental, qui pr�cise que�selon des rapports parcellaires�, �la participation semble extr�mement faible, aux alentours de 10 %, dans certaines r�gions du sud�, �moyenne ou bonne dans le nord�, et �faible dans tout l'arc sud-est�. Environ 17 millions d'Afghans �taient inscrits sur les listes �lectorales. La Commission a indiqu� en fin de journ�e que 90 % bureaux de vote avaient pu ouvrir leurs portes, en d�pit des menaces des talibans et de l'intensification des violences ces derniers jours.