Les Afghans votaient hier pour l'élection présidentielle et provinciale dans un climat marqué par des attaques sporadiques qui ont fait quelques blessés, alors que la participation au début du scrutin était «très bonne», selon la commission électorale. Quelque 17 millions d'électeurs se rendaient dans les quelque 6200 bureaux de vote ouverts pour choisir entre 41 candidats, dont deux femmes, lors de la deuxième élection présidentielle de leur histoire, après celle de 2004 que le président sortant Hamid Karzaï, qui brigue un nouveau mandat, avait remportée. Les Afghans doivent aussi choisir parmi 3196 prétendants aux 420 sièges des 34 conseils de provinces, des Parlements locaux chargés de faire le lien entre le gouvernement de Kaboul et la population. Selon la commission électorale, la participation aux élections générales était «très bonne» à la mi-journée et pourrait atteindre 50% à la clôture du vote. «La participation est très bonne, mais nous n'avons pas encore les chiffres exacts. Si on continue sur ce rythme, ce sera autour de 50%», a déclaré à la presse le porte-parole de la commission, Zekria Barakzaï, admettant toutefois que l'afflux des électeurs reste bien moindre que lors de la première présidentielle. «Nous avons pu ouvrir 95% des 6500 bureaux de vote : 6185 sont ouverts, 312 fermés et nous n'avons pas de nouvelles de 16 autres», a-t-il encore ajouté. Environ 200 000 observateurs, dont des dizaines d'étrangers, ont été déployés dans le pays pour surveiller le déroulement des opérations de vote qui sont sécurisées par la présence de 300 000 policiers et soldats afghans et étrangers. Les résultats préliminaires sont attendus entre le 3 et le 16 septembre, alors que le résultat final devrait être annoncé le 17 septembre. Ces élections générales se déroulent sous une très haute surveillance, en raison des menaces d'attaques des bureaux de vote proférées par les rebelles talibans et leurs appels aux Afghans à boycotter le scrutin. Des attaques à la roquette et l'explosion de bombes de faible puissance dans plusieurs villes du pays ont en effet émaillé le début des élections générales dans de nombreuses villes d'Afghanistan, selon les autorités locales. Deux bombes ont été désamorcées avant l'ouverture dans un bureau de vote à Ghazni (sud), selon la police, et deux ou trois bureaux ont été visés dans la nuit à Khost (sud-est), a indiqué une source onusienne. Des tirs de roquettes ont eu lieu dans des villes des provinces de Kandahar, Ghazni et Helmand (sud), Nangarhar et Kunar (est). Dans le sud, «des bombes artisanales ont été trouvées sur les routes, des roquettes ont été tirées, mais les forces de sécurité ripostent», a déclaré un porte-parole de la mission de l'ONU en Afghanistan, Aleem Siddique. «Nous avons eu quatre explosions à Kaboul et deux dans le sud, qui n'ont fait qu'un blessé léger», a assuré à la presse le porte-parole du ministère de la Défense, Mohamed Zahir Azimi. Dans la province de Kunduz (nord), un homme, une femme et un enfant ont été blessés par un tir de roquette, ont indiqué des témoins, cités par des médias. Ces attaques sporadiques ont fait au total moins de dix blessés et des dégâts mineurs. Dans la capitale Kaboul, deux rebelles ont été tués dans une fusillade avec les forces de sécurité près d'un poste de police. Les combats dans le nord de l'Afghanistan ont causé la mort de 22 rebelles. Selon le chef de la police provinciale, Mohamed Kabir Andarabi, 22 hommes armés ont été tués et «20 à 22 autres» ont été blessés dans les combats. Les opérations de vote ont dû être interrompues dans la ville à cause des combats, a indiqué le président de la Commission afghane indépendante, Azizullah Lodin. De son côté, un porte-parole de la police, Ahmed Jawed Basharat, a annoncé que le chef de la police de Baghlan Markzaï a été attaqué alors qu'il circulait en voiture. «Ils ont tiré sur son véhicule et l'ont tué, deux de ses gardes ont été blessés», a-t-il ajouté.