A la veille du mois de Ramadan nous avons demand� � notre ami Boucif, le chirurgien, s�il allait reprendre du service. Il ne s�agissait pas de bloc op�ratoire mais de la pr�paration des repas pour les pauvres. Bien s�r, nous r�pondra-t-il, son resto du c�ur fonctionne depuis plus de vingt ans. Il a le m�rite, en plus de s'investir dans cette mission noble, d�avoir su cr�er autour de lui un esprit de b�n�volat au service des pauvres qui se retrouvent chaque ann�e durant le mois sacr� autour d�un repas assez �quilibr�. Ce sont pratiquement les m�mes qui viennent manger et les m�mes jeunes qui sont l� � s�affairer pour pr�parer les tables et servir les repas. Ce deuxi�me jour, nous lui rendons visite, une heure trente avant la rupture du je�ne, il nous apprend que le wali de Mascara �tait pass� quelques instants plus t�t. Aujourd�hui nous fera-t-il savoir, 152 repas chauds ont �t� servis alors qu�hier ils �taient environ 90 � avoir mang� au resto. Il y avait m�me des passagers qui ont fait une halte chez nous, nous apprendra notre interlocuteur. Ici l�on ne manque de rien. Le pain est disponible en quantit� plus que suffisante. Pour ce qui est de la viande, nous avons re�u un don de 150 kg ce premier jour, nous d�clare Boucif, alors qu�une autre �me charitable nous accorde une quantit� quotidiennement. Idem pour les fruits et l�gumes et cette ann�e, deux bienfaiteurs nouveaux sont apparus, donc limonade, melons et past�ques sont disponibles. A l�int�rieur, derri�re le potager, les deux filles de Boucif accompagnent comme toujours leur papa dans cette �uvre de solidarit�. L�une d�elles qui pr�pare la salade nous demande : �Vous la trouvez comment ?� Les autres plats sont pr�par�s chez lui par des cuisiniers b�n�voles. C�est cela la clef de r�ussite du resto chez Boucif, et une demi-heure avant le adhan commencent � arriver les habitu�s des lieux