Si pour la plupart des Alg�riens, le Ramadan de cette ann�e leur semble �difficile� en raison des temp�ratures saisonni�res, pour d�autres, ce climat d��touffement, d�humidit� et de grande chaleur est doublement v�cu. Il s�agit de centaines de familles qui passent ce Ramadan, certes sous un toit mais qui se situe tout en bas des immeubles, puisqu�ils habitent dans des caves, d�pourvues d�a�ration. L�on se souvient encore de ce jeune qui avait p�ri, l�ann�e pass�e, dans les flammes dans une cave, � cause d�un court-circuit. A Oran, on d�nombre pas moins de 4 500 caves habit�es ill�galement, en contrepartie de sommes d�argent et d�un bout de papier l�galis� en guise �de contrat temporaire�. Tel est le cas de la famille M. K. qui �habite� dans une cave, situ�e au quartier des Amandiers, depuis plus de 5 ans, et qui a pu occuper les lieux gr�ce � l�accord obtenu aupr�s de tous les habitants de l�immeuble, en attendant l�obtention d�un vrai toit. Cette famille est constitu�e de quatre membres, les parents et leurs jeunes gar�ons �g�s de 3 et 6 ans. C�est suite � une dispute familiale que le couple a d� quitter la grande maison qui les abritait avec des cousins. De location en location, le faible revenu du mari, 15 000 DA, ne pouvait lui assurer de telles charges. C�est ainsi que le couple s�est vu contraint d�occuper une cave. L�am�nagement de l�int�rieur �tait une n�cessit�, nous dira M. K., �sinon nous ne pouvions pas �emm�nager�. Toutefois, les lieux sont toujours mal �clair�s et manquent d�air, ce qui se r�percute sur la sant� de leurs occupants. Ces derniers pr�sentent tous des maladies respiratoires et d�autres allergies. Dans un r�cent entretien accord� � un quotidien national, le directeur de l�Office de promotion et de la gestion immobili�res (OPGI) de la wilaya d�Oran, M. Abkari Sa�d, s��tait exprim� concernant les familles habitant les caves d�immeubles. Il avait fait savoir que ses services avaient recens� plus de 300 m�nages occupant des caves, ceux-ci, selon le directeur de l�OPGI, �feront l�objet d�enqu�tes approfondies susceptibles de r�v�ler si ces m�nages ont d�j� b�n�fici� de logements sociaux ou d�une quelconque aide accord�e par l�Etat pour l�achat d�un bien immobilier�. Outre le risque des graves maladies, l�occupation des caves ayant subi des modifications met en danger la structure m�me de l�immeuble. Tous ces dangers, la famille de M. K. en est consciente mais le p�re de famille nous dira : �Je n�ai pas le choix, je dois assurer un toit pour ma famille, en attendant que l�Etat veuille bien m�en donner un d�cent.� Selon nos sources, dans un avenir tr�s proche, une grande op�ration de contr�le et d�expulsion sera enclench�e contre les occupants ill�gaux de ces lieux, nos sources pr�cisent que ces caves sont strictement un patrimoine de l�OPGI et les locataires sont propri�taires uniquement de leurs logements. D�s lors, ils n�ont aucun droit de se substituer � l�organisme propri�taire des lieux en accordant �leur aval� au futur squatteur de cave. En attendant une solution, ou pire l�expulsion, la famille M. K. entame le d�but du mois de Ramadan pour la sixi�me ann�e cons�cutive. �Nous avons pu installer une gazini�re ainsi qu�un petit frigidaire gr�ce � quelques modifications. Certes, nous �touffons lorsque ma femme commence � cuisiner, par cons�quent, nous ne laissons jamais les enfants � l�int�rieur des lieux � l�heure d�allumer la gazini�re, une voisine les garde.� Cette famille oublie son calvaire juste le temps d�un ftour, pour �tre vite rattrap�e par la dure r�alit� de cette cave qui leur sert de toit.