De notre correspondant à Oran Mohamed Ouanezar De plus en plus de familles oranaises vivant dans le dénuement total ont squatté depuis quelques années les caves inondées des immeubles. Pour des raisons ou d'autres, ces familles ont fini par ouvrir la brèche d'une longue liste de dépassements de tous genres. Au dernier recensement effectué par les services de l'OPGI, il existe à Oran pas moins de 4 500 caves occupées par des familles de différents horizons sociaux. Ce chiffre n'illustre pas l'ensemble des caves existantes sur le territoire de la wilaya. Parmi les zones les plus touchées par ce phénomène figurent en premier lieu la ville d'Oran et celle d'Arzew, nous dit-on. Dans la ville d'Oran, plusieurs cités restent gangrenées par ce phénomène social ascendant.Il s'agit des quartiers de Yaghmorassen, des Amandiers, de Petit Lac, du groupement urbain de l'USTO et du centre-ville où le phénomène date de plusieurs années. S'il est vrai que le squattage de ces caves dépourvues du strict minimum des conditions de vie requises est le fait de cas sociaux extrêmes, dont des veuves, des femmes divorcées, des expulsions malheureuses, etc. Il n'en demeure pas moins qu'au cours des dernières années le phénomène a été repris par la spéculation. Ainsi, les caves étaient cédées à des sommes faramineuses à des familles issues de l'exode rural et sécuritaire qui voyaient en ces espaces un véritable salut. Entre 35 millions et 60 millions de centimes, ces caves représentaient une solution urgente aux problèmes posés. Abandonnées dans un triste état, croulant sous les fuites de toutes sortes, ces caves voyaient, ainsi, réglé le problème des inondations. Seulement, pour ces familles, les conditions de vie étaient extrêmes dans ces caves. Pas d'aération, cohabitation avec les collecteurs de toutes sortes, taux d'humidité surélevé, odeurs nauséabondes des circuits d'assainissement, mitoyenneté avec les rats et autres insectes de tous genres, etc. Cela sans compter les risques d'une fragilisation des fondations des immeubles squattés. Il y a quelques années, les services de l'OPGI avaient décidé d'en découdre avec ce phénomène en organisant une vaste opération de recensement qui devait être suivie d'une autre d'expulsion des familles qui les occupent. L'ampleur du phénomène est telle qu'il a été impossible à l'Office de promotion immobilière de régler à lui seul cette situation. Des mises en demeure ont été adressées aux familles occupant ces caves afin de libérer les lieux. En vain. Sur la base de ces recensements, il était question de reloger ces familles. Mais, jusqu'à aujourd'hui aucune opération du genre n'a été entamée.