Le g�n�ral � la retraite fran�ais Fran�ois Buchwalter a visiblement ouvert la bo�te de Pandore. Chaque mois, il en �chappe une r�v�lation qui atteste � la fois que c�est le GIA qui avait enlev� les sept moines trappistes de Tibhirine et que c�est la guerre des pr�rogatives autour de la n�gociation de leur lib�ration entre les services et le gouvernement fran�ais qui pr�cipita leur ex�cution. Charles Pasqua, ancien ministre fran�ais de l�Int�rieur qui n��tait pas en fonction au moment des faits, l�a affirm� par le d�tail dans un entretien au site Omega TV. Sofiane A�t-Iflis - Alger (Le Soir) - Charles Pasqua a accus�, sans d�tours, le Premier ministre de l��poque, Alain Jupp� en l�occurrence, d�avoir fait capoter une tentative de lib�ration des moines trappistes enl�ves et faits otages par les Groupes islamiques arm�s (GIA). Dans l�entretien livr� en juillet et mis en ligne par le site, l�ancien ministre fran�ais de l�Int�rieur d�clare avoir �t� contact� par Jean-Charles Marchiani, pr�fet du Var et ancien des services secrets fran�ais, qui lui a affirm� disposer de contacts n�cessaires pour mener des n�gociations avec les ravisseurs des moines. Charles Pasqua ajoute que Marchiani lui a aussi affirm� que ces derniers �taient dispos�s � discuter d�une �ventuelle lib�ration de leurs otages. Au passage, Pasqua ne manque pas de rappeler qu�� la m�me p�riode, les �terroristes avaient fait passer un message � l�ambassade de France qui allait un peu dans le m�me sens�. Cet �pisode de la n�gociation rappel� par Pasqua est en somme connu. Il s�agit de la lettre du GIA remise � l�ambassade de France � Alger par le myst�rieux �missaire qui s��tait pr�sent� sous le sobriquet de Abdallah. Charles Pasqua divulgue ce qui s�est pass� par la suite, c�est-�-dire de quelle mani�re s�est encha�n�e la n�gociation mais aussi qui l�a men�e. L�ancien ministre fran�ais de l�Int�rieur dit avoir parl� au pr�sident Jacques Chirac de l�offre de service de Jean- Charles Marchiani. Chirac a donn� son feu vert, pr�cise-til. �Marchiani a pris les contacts n�cessaires d�une part avec les services alg�riens et aussi, me semble-t-il, avec les preneurs d�otages�, raconte Pasqua qui ajoute que �les choses semblaient se d�velopper normalement.� Que s�est-il alors pass� pour que la n�gociation �choue ? C�est � ce propos que Pasqua livre le d�tail qui enfonce Alain Jupp�. Charles Pasqua explique que le Premier ministre de l��poque, Alain Jupp�, pour ne pas le nommer, �tait furieux d�apprendre que Marchiani se trouvait � son insu � Alger pour n�gocier la lib�ration des moines trappistes enlev�s par les GIA et qu�il avait commis une d�claration publique qui avait fait capoter les n�gociations et pr�cipiter l�ex�cution des religieux. Charles Pasqua soutient que le pr�sident Chirac n�avait pas inform� son Premier ministre de la mission de Marchiani, car, explique-t-il, la r�gle dans ce genre d�op�ration est de ne pas en dire au-del� de ce qui est n�cessaire. Pour lui, Alain Jupp� a d� poser la question sur la mission de Marchiani � Chirac et que ce dernier a d� r�pondre de mani�re �vasive qu�il n�en savait rien. Selon Pasqua, c�est cette r�ponse qui aurait incit� Jupp� � en �voquer la question publiquement. �Il a fait une d�claration en disant je ne comprends pas ce que fait Marchiani, le pr�fet du Var, en Alg�rie, et qu�en tout �tat de cause, il n�est charg� d�aucune mission par le gouvernement, la suite ou la mani�re� Je veux dire que les preneurs d�otages ont consid�r� qu�ils avaient �t� men�s en bateau ou bafou�s par le gouvernement fran�ais� Est-ce que cela �tait suffisant pour qu�ils assassinent les moines, je n�en sais rien��. L�ancien ministre fran�ais de l�Int�rieur se garde bien, on le constate, d�affirmer que c�est la sortie publique de Jupp� � elle seule qui a dict� l�ex�cution des moines par les GIA. Cependant, il dit suffisamment qui engage la responsabilit� de l�ancien Premier ministre. Les affirmations de Pasqua d�voilent nettement aussi cette guerre de pr�rogatives que se livraient � l��poque les services fran�ais. Un conflit, au demeurant, mis d�j� en exergue par d�autres responsables fran�ais concernaient de pr�s ou de loin par l�affaire de l�assassinat des moines de Tibhirine. Cela �tant, les affirmations de Pasqua interviennent � un moment o� le juge d�instruction en charge de l�affaire a demand� aux ministres fran�ais de la D�fense, des Affaires �trang�res et de l�Int�rieur de lever le secret d�fense sur les documents ayant trait � l�affaire. Il s�agit notamment des notes que le g�n�ral � la retraite Buchwalter dit avoir transmis � sa hi�rarchie � l��poque des faits. Rappelons que Buchwalter a �voqu� �une bavure de l�arm�e alg�rienne�. Une version des faits que des experts ont qualifi� d�affabulation.